Enfants « consentants » à l'inceste, où est la justice ?

Actualité Publié le 11.04.2014
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Par Isabelle Aubry

Par Isabelle Aubry

Le 8 avril 2014 un père de 40 ans est jugé par un tribunal correctionnel pour agression sexuelle par ascendant sur mineur de plus de quinze ans. Un soir, après avoir bu et regardé un porno avec un ami, il monte dans la chambre de sa fille, à l’époque âgée de 17 ans, la réveille, pour avoir une relation sexuelle complète avec elle. Il ne l’a jamais nié. Le tribunal le relaxe. Pourquoi ? Parce que l’enquête ne démontre pas l’absence de consentement de sa fille. « Le tribunal ne dit pas pour autant que ce que vous avez fait, c’est bien », s’est tout de même senti obligé de préciser le président. La fille, aujourd’hui majeure, ne s’est pas présentée à l’audience du tribunal. (Source : La Voix du Nord). Cette affaire aurait dû être jugée aux assises puisqu’il s’agissait d’un viol. Mais en France, 80% des viols sont minimisés et sont jugés en correctionnelle entre les vols de cartes bleues et les excès de vitesse.

Le 10 avril, un père a été condamné à 2 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Gap, pour agression sexuelle sur sa fille, âgée de 18 ans à l’époque des faits. Le prévenu a également été condamné à un suivi socio-judiciaire pendant 3 ans. Lors du procès, le père a reconnu avoir entretenu, des relations sexuelles avec des tendances zoophiles mais consenties, selon lui. Cette « relation » a débuté par la diffusion de vidéos pornographiques, avant de « sombrer » dans une relation incestueuse. (Source : radio Alpes 1).

Une loi qui prévoit qu'un enfant puisse consentir à un acte sexuel avec un adulte de sa famille n'est-elle pas plus perverse que l'agression elle-même ? Face à l'inceste se bat depuis 14 ans pour changer cela, insérer l'inceste dans le code pénal comme un crime spécifique. Une pétition est en cours. Mais nos dirigeants ne bougent pas sur cette question malgré de nombreuses promesses relayées à grands renforts médiatiques.