Isabelle Aubry élue femme de l'année RTL et Femme Actuelle

Actualité Publié le 06.03.2011

  

7650596024_le-vote-de-la-femme-de-l-annee-2010-rtl-femme-actuelleDes milliers de personnes ont voté pour élire Isabellle Aubry, présidente de l'Association Internationale des Victimes de l'inceste, personnalité de l'année RTL et Femme Actuelle 2010. Avant tout, des milliers de personnes se sont mobiliisées pour que l'on parle de l'inceste, ce fléau de santé publique oublié de notre gouvernement. Ce prix, est  d'abord l'occasion d'interpeller Xavier Bertrand en charge du rapport sur l'inceste qui aurait du être rendu fin juin 2010 !

   

Sélectionnée pour son combat pour l'insertion de l'inceste dans le code pénal promulguée en février 2010 grâce à Marie-Louise Fort, députée de l'Yonne qui l'a défendue, Isabelle Aubry interpelle aujourd'hui Xavier Bertrand, s'interroge sur l'avenir. Car tout le monde a oublié le deuxième volet de cette loi qui lui n'a pas été voté. Ce deuxième volet, actuellement à l'étude au Ministère de la Santé, concerne la prévention de l'inceste, l'information du public et la prise en charge des victimes. Le gouvernement devait rendre un rapport sur ces points fin juin 2010, et rien malgré les centaines de lettres de la population. Pourtant ce volet est crucial car il traite de la création de centres de soins spécialisés, qui font cruellement défaut à notre pays. Nous craignons qu'après l'euphorie de la loi Fort, ces sujets de la première importance "passent à la trappe" alors que deux millions de victimes souffrent en sillence.

Face à l'inceste a rencontré le Ministère de la Santé en charge du rapport sur la prévention, l'information et la prise en charge des victimes, nous lui avons proposé de réaliser une campagne d'information grand public sur les devoirs des français face à un enfant victime. En effet, notre sondage IPSOS 2009 a révélé que 66% des français ne savent pas réagir devant les révélations d'un enfant victime et surtout ne respectent pas la loi dans cette situation. La loi prévoit qu'il faut en référer aux autorités si l'on soupçonne des maltraitances sur un enfant, seuls 30% des français le feraient. Cette campagne est donc très importante. En second lieu, nous avons proposé la création d'un centre pilote d'expertise en infractions sexuelles. Implanté dans l'hôpital général, aisément identifiable, avec une section majeurs, une autre pour les mineurs et une unité médico judiciaire, ce centre réaliserait des recherches inexistantes en France, prendrait en charge les victimes avec des outils de soin et du personnel spécialisé et pluridisciplinaire, réaliserait la formation des personnels soignants dans ce domaine et publierait toutes les informations utiles à la population sur ce sujet. Ce centre serait le premier de plusieurs centre régionaux à naître dans les années à venir.

Ce rapport revêt la plus haute importance pour la protection de nos enfants et les soins à apporter aux victimes. Aujourd'hui, il n'existe aucun lieu spécifique de prise en charge des survivants en France. Nous regrettons que ce rapport ne soit pas traité sérieusement car l'inceste tue de nombreuses victimes (53% des victimes font au moins une tentative de suicide dans leur vie).Les conséquences  de l'inceste opèrent  gravement sur la santé (suicide, toxicomanie, alcoolisme, conduites à risques, dépressions, troubles addictifs et troubles du comportement alimentaire...). Nous ne comprenons pas pourquoi le Ministère de la Santé ne sent pas impliqué dans ce fléau de santé publique très grave humainement et qui coûte très cher à la sécurité sociale.

Nous demandons à Mr Xavier Bertrand, d'apprécier sérieusement l'ampleur du problème et de porter une attention particulière aux propositions de l'Association Internationale des Victimes de l'Inceste sur la création d'un centre pilote d'expertise en infractions sexuelles et la mise en oeuvre d'une grande campagne d'information. Nous attendons un rapport sérieux, étudié et qui se soucie vraiment de la protection de nos enfants. En tant que citoyens, nous n'accepterons pas que ce rapport finisse dans un tiroir ou ne soit d'aucune utilité.