L'Europe veut sanctionner les clients et non les prostituées

Actualité Publié le 01.03.2014

Les États membres devraient tenter de réduire la prostitution en sanctionnant les clients, pas les prostituées, a indiqué le Parlement dans une résolution non-contraignante adoptée ce mercredi. Le texte souligne que la prostitution, qu’elle soit forcée ou volontaire, viole la dignité humaine et les droits de l'homme. La résolution appelle les États membres à trouver des stratégies de sortie et d'autres sources de revenus pour aider les femmes qui veulent sortir de la prostitution.

“Plutôt qu’une légalisation globale – qui a été un désastre en Hollande et en Allemagne – nous avons besoin d'une approche plus nuancée de la prostitution, qui sanctionne les hommes qui traitent le corps des femmes comme une marchandise, sans criminaliser ceux ou celles qui sont entrainés dans le travail sexuel," a informé Mary Honeyball (S&D, UK), qui a rédigé la résolution. “Nous envoyons un message fort: le Parlement européen est assez ambitieux pour lutter contre les causes de la prostitution plutôt que de les accepter comme une réalité."

La résolution non-contraignante a été adoptée par 343 voix pour, 139 contre, et 105 abstentions.

Réduire la demande de la prostitution en criminalisant le client

La plupart des députés estiment que le meilleur moyen de combattre la prostitution et le trafic d’êtres humains est le "modèle nordique", appliqué en Suède, Islande et Norvège. Ce modèle considère la prostitution comme une violation des droits de l’homme et une forme de violence à l'égard des femmes. Il criminalise ceux qui achètent des actes sexuels plutôt que ceux qui les vendent. Les députés appellent les États membres à prendre le “modèle nordique" en exemple.

Acheter des services sexuels de la part de prostituées en dessous de l’âge de 21 ans devrait être un délit pénal dans l’ensemble de l’UE, ont-ils ajouté.

Combattre la traite d'êtres humains et l’exploitation sexuelle

Les députés mettent en lumière les chiffres de la Commission qui montrent que 62% des victimes du trafic d'êtres humains le sont à des fins d'exploitation sexuelles et que 96 % des personnes identifiées sont des femmes ou des jeunes filles. Selon les députés, les États membres devraient renforcer leurs politiques pour combattre la traite d'êtres humains et mieux protéger les victimes.

Aider les femmes à sortir des réseaux

La résolution appelle les autorités nationales à mettre en place des systèmes pour soutenir les femmes qui souhaitent sortir de la prostitution et pour les aider à trouver d’autres sources de revenus. Améliorer l'éducation et la lutte contre la pauvreté, qui pousse les femmes et les enfants à se prostituer, est nécessaire pour prévenir la prostitution, ont ajouté les députés.

Combattre les violences contre les femmes

Dans une résolution séparée, votée mardi, les députés ont expliqué que les violences faites aux femmes doivent être combattues au niveau de l’UE. Ils appellent la Commission à présenter une législation avant la fin de l’année pour prévenir les violences basées sur le genre dans l’UE, en ajoutant que ce type de violence devrait être considérée comme un crime.

"Il est nécessaire de mettre en place des normes minimales, des définitions et des actions communes. Nous devons nous assurer que toutes les femmes de l’UE aient une vie exempte de violences", a affirmé le rapporteur, Antonyia Parvanova (ADLE, BG).

La Journée internationale de la femme, qui sera célébrée le 5 mars au Parlement européen, sera dédiée cette année à la lutte contre les violences infligées aux femmes.

Procédure: résolutions non contraignantes

Session plénière Communiqué de presse - Droits de la femme/Egalité des chances − 26-02-2014 - 14:15

REF. : 20140221IPR36644