Viol sur mineur : après Pontoise, Versailles !

Actualité Publié le 23.10.2018
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Une nouvelle affaire de viol sur mineure re-qualifiée en "atteinte sexuelle" par le parquet de Versailles.

Retour sur l'affaire

L'affaire notamment relayée par Challenges, Le Parisien, Le Monde ... concerne une adolescente agressée sexuellement par plusieurs pompiers. Le parquet du tribunal abandonne les poursuites et renvoie l'affaire en tribunal correctionnel en raison que le "défaut de consentement" de la victime est "insuffisamment caractérisée". Une histoire qui rappelle tristement celles de Pontoise et de Justine.

La victime, une adolescente en détresse psychologique, était sous traitement médicamenteux

Il est urgent qu’il y ait, enfin, un texte clair en France précisant l’incapacité d’un mineur de consentir à une relation sexuelle avec un adulte. Dans cette affaire, le parquet de Versailles a décidé de requalifier la plainte pour viol d’une jeune fille de 14 ans en atteinte sexuelle en se basant, encore une fois, sur le “défaut de consentement” d’une enfant mineure. Après les faits l’adolescente est devenue dépressive et suicidaire. Ces appels au secours n’ont visiblement pas été entendus par le parquet qui a préféré, pour délictualiser ce qui pour la victime était un viol, retenir et mettre en avant, un argument d’un autre temps, le comportement de l’adolescente. Elle était depuis des mois sous traitements médicamenteux pour lutter contre des crises de spasmophilie et de tétanie, nécessitant de nombreuses interventions de pompiers, plus de 130 entre 2008 et 2010. Pompiers qui ne pouvaient donc ignorer ni son âge, ni son état de santé. Faut-il rappeler ce qui devrait être une évidence ? C’est le rôle de l’adulte de se montrer responsable surtout lorsqu’il est investi d’une mission de service public.

Un texte de loi stipulant le non-consentement des mineurs plus que jamais nécessaire

Cette affaire est gravissime à plusieurs égards parce qu’une fois de plus c’est la victime qui est indirectement pointée comme responsable, parce que l’adulte ne rempli pas sa mission de protection envers l’enfant mineur, parce que des officiers de protection civile ne respectent pas l’éthique la plus élémentaire de leur fonction, parce que l’état de détresse réelle et profonde de la jeune fille témoigne d’une incapacité accrue à consentir est qu’en dépit du plus élémentaire bon sens, elle est interprétée comme un élément de sa maturité ! Pour toutes ces raisons et que pour les affaires, ne restent pas juste des affaires qui soulèvent l’opinion publique, quelques jours, pour ensuite retomber dans l’oubli, il est urgent qu’il y ait, enfin, un texte clair en France précisant l’incapacité d’un mineur de consentir à une relation sexuelle avec un adulte.