Les jeunes garçons victimes de violence sexuelle : Guide à l'intention des jeunes garçons

Dossier Publié le 03.11.2009

 

 

 Par le VISAC : Vancouver-Richmond Incest and Sexual Abuse Centre

 

Ce livret aborde les sujets suivants :

  • Présentation du livret
  • Qu'est-ce que la violence sexuelle ?
  • Qui est victime de violence sexuelle ?
  • Quelles personnes sont coupables de violence sexuelle ?
  • Comment agissent les personnes qui veulent faire subir de la violence sexuelle aux enfants ?
  • Est-ce que je suis responsable de ce qui m'est arrivé ? 
  • Pourquoi la violence sexuelle est-elle mauvaise ?
  • Comment obtenir de l'aide  ?
  • Quels seront mes sentiments après en avoir parlé ?
  • Que fait le conseiller en matière de violence sexuelle ?
  • Comment se sentent les jeunes garçons victimes de violence sexuelle ?
  • De quoi les jeunes garçons qui ont été victimes de violence sexuelle ont-ils le plus besoin ?

 

 

Note à l'intention des parents

Voici un livret à l'intention des jeunes garçons qui ont été victimes de violence sexuelle. Les enfants de neuf à douze ans peuvent le lire par eux-mêmes, mais les plus jeunes auront besoin d'aide. Même si le vocabulaire est simple, certaines idées ne le sont pas.

En outre, ce livret expose, entre autres idées majeures, le fait que les enfants ont besoin de leurs parents pour se remettre des effets de la violence sexuelle. À moins, bien sûr, que les parents soient responsables des sévices. Toutefois, vous devriez pouvoir aider votre jeune garçon en lisant le livret et en en discutant avec lui.

 

Si tu es un jeune garçon et si tu as subi de la violence sexuelle, voici un livret écrit spécialement pour toi.

Il peut t'aider de trois façons

1. Expliquer ce qu'est la violence sexuelle,

2. T'aider à comprendre ce que tu ressens, et

3. Te montrer où trouver de l'aide si tu ressens des sentiments embrouillés.

Peut-être ne voudras-tu pas le lire au complet en une seule fois, mais lis-en le plus possible. Tu liras le reste plus tard. Si certains mots te paraissent difficiles à comprendre, demande à un adulte ou à un ami de t'aider.

Si tu peux parler de tes impressions à tes parents, ce sont probablement eux les mieux placés pour t'aider dans ta lecture. De toute façon, c'est une bonne idée de leur demander de lire ce petit livre. Ils ont aussi besoin de comprendre tes sentiments.

Ce livret raconte l'histoire vraie de sept jeunes garçons : Eric, Lucien, Pierre, Nathan, Justin, Bob et Carlos. Les sept ont dû aller voir un conseiller parce qu'ils avaient subi de la violence sexuelle. Ce ne sont pas leurs vrais noms, mais leur histoire et leurs sentiments sont vrais, tout comme les tiens. D'ailleurs, peut-être certains de tes sentiments sont-ils semblables aux leurs.

L'histoire d'Éric

C'est à cause de son entraîneur de base-ball qu'Éric a subi de la violence sexuelle. L'entraîneur lui avait demandé de rester plus longtemps dans les vestiaires après une partie. Il voulait aller sous la douche avec Éric et lui frotter les fesses avec le savon. Il a donné cinq dollars à Éric et lui a dit de n'en parier à personne. Éric avait peur d'en parier à quiconque. Il craignait spécialement que l'entraîneur le chasse de l'équipe et le dise à ses parents s'il en parfait.

Beaucoup d'enfants victimes de violence sexuelle ont peur de parler, parce que la personne qui abuse d'eux les a menacés. Les garçons qui, comme Éric, se sont fait dire de ne pas parler ont souvent des cauchemars. Pendant longtemps, Éric a eu des cauchemars et n'arrivait pas à faire son travail scolaire. Éric s'est senti beaucoup mieux après avoir parlé au conseiller. Il avait moins peur et ses cauchemars ont pris fin. Il a ensuite été capable de se remettre au travail, puisqu'il ne s'inquiétait plus à chaque instant.

 

 

 

Qu'est-ce que la violence sexuelle ?

La violence sexuelle, c'est des touchers ou des caresses que tu n'as pas demandés, mais qui font que tu te sens coupable quand même. Cela veut dire qu'une personne te touche d'une façon qui te trouble et qui fait que tu ne t'aimes plus. C'est un attouchement sur une partie de ton corps qui est privée, comme ton pénis ou tes fesses. Mais la personne qui te touche ne semble pas s'occuper du fait que cette partie soit privée.

Si un autre enfant te frappe ou si tu reçois une claque, tu ne te sens pas bien, mais tu comprends ce qui t'arrive. La violence sexuelle est différente. Tu peux te sentir bien et mal à la fois et c'est très difficile à comprendre.

Supposons que ton entraîneur de hockey dit qu'il va te montrer comment faire un lancer frappé. Pendant la démonstration, il glisse sa main sur tes pantalons et appuie sur tes fesses. Tu fais le lancer et l'entraîneur te dit: «Bravo, Martin!» Tu es content d'entendre le compliment, mais tu n'aimes pas qu'il te touche de cette façon. C'est inquiétant de se sentir mal et bien en même temps.

La violence sexuelle, c'est donc souvent quand quelqu'un touche une partie privée de ton corps. Mais ce n'est pas toujours ça. Il se peut qu'une personne te demande de toucher une partie privée de son corps. Il se peut aussi qu'on te montre une vidéo dans laquelle des personnes touchent leurs parties génitales. Si la vue de la vidéo te fait te sentir drôle, c'est une sorte de violence sexuelle.

L'histoire de Lucien

Lucien avait une gardienne adolescente qui le prenait sur elle et lui faisait mettre son pénis dans son vagin. Lucien avait honte et peur, et il a demandé à sa mère de trouver une autre gardienne. Mais il a dit au conseiller que c'est lui qui avait eu l'idée des gestes sexuels et non la gardienne. Lucien avait entendu d'autres garçons dire qu'un garçon qui peut avoir des relations sexuelles avec une adolescente est chanceux. Il a donc préféré dire à son conseiller qu'il n'avait pas de problèmes.

Lucien a consulté le conseiller de nombreuses fois avant d'admettre combien il avait peur et honte en réalité.

Les garçons qui subissent de la violence sexuelle par la faute de filles plus vieilles ont souvent beaucoup de mal à dire leurs vrais sentiments.

 

 

 

Qui est victime de violence sexuelle ?

Chaque année, des milliers de garçons et de filles au Canada subissent de la violence sexuelle. On a longtemps pensé que seules les filles étaient victimes. Maintenant, on sait que les garçons le sont comme les filles. Certains conseillers croient même qu'il y a autant de garçons que de filles qui souffrent, mais que les garçons ont plus peur de dire ce qui leur est arrivé.

Situ as subi de la violence sexuelle, tu n'es pas le seul. C'est beaucoup plus courant que tu le crois et ça arrive aux garçons et aux filles.

 

 

 

Quelles personnes sont coupables de violence sexuelle ?

Ce sont les hommes et les adolescents qui sont le plus souvent coupables de violence sexuelle, mais les femmes et les adolescentes s'en prennent aussi aux petits garçons. Il arrive que des garçons et des filles de ton âge infligent de la violence sexuelle a d'autres enfants, mais pas très souvent. Les hommes le font plus souvent que les femmes parce qu'ils apprennent souvent, quand ils sont jeunes, à montrer de la force et à prendre ce qu'ils veulent.

Beaucoup de gens pensent que les hommes qui font subir de la violence sexuelle aux petits garçons le font parce qu'ils sont gais ou homosexuels. Ce n'est pas vrai. Les hommes abusent des petits garçons parce qu'ils veulent utiliser leur pouvoir sexuel contre quelqu'un de plus petit et de plus faible. Ce sont des brutes sexuelles. Qu'ils soient gais ou non n'a rien à voir. De fait, environ 95 pour 100 des hommes qui s'en prennent aux petits garçons ne sont pas gais. S'ils l'étaient, ils préféreraient passer leur temps avec d'autres hommes gais et non avec des jeunes garçons.

Les jeunes garçons pensent parfois que si un homme a eu des activités sexuelles avec eux, ils sont forcément «gais» eux-mêmes ou l'homme ne les aurait pas trouvés intéressants. C'est aussi une idée incorrecte. Les hommes qui font ça le font parce qu'ils sont sexuellement attirés ou excités par les enfants.

En grandissant, les garçons deviennent soit hétérosexuels (ils préfèrent les femmes) ou homosexuels (ils préfèrent les autres hommes). Nous ne savons pas pourquoi, mais nous savons très bien que cela n'a aucun rapport avec le fait d'avoir subi de la violence sexuelle.

L'histoire de Pierre

Chaque fois que Pierre rendait visite à son oncle à la ferme, son oncle faisait asseoir sur ses genoux. Puis il glissait sa main dans les pantalons de Pierre et touchait son pénis. Finalement, Pierre en a eu assez et l'a dit à sa mère. Sa mère a fait cesser les visites à la ferme, mais n'a pas averti la police. Puis elle l'a dit au père de Pierre. Le père r a rien dit. Il s'est contenté de regarder Pierre longuement et ne lui parlait plus aussi souvent qu'avant.

Pierre a raconté au conseiller ce qui se passait avec son oncle. Il a eu du mai à dire au conseiller que son père ne se comporte plus de la même façon.Pierre avait peur que son père pense que c'était sa faute. II craignait que son père le croie homosexuel.

Le conseiller a dit à Pierre que l'oncle avait agi comme ça parce qu'il était attiré par les enfants. Il a dit aussi que cela n'avait aucun rapport avec l'homosexualité. Il a rencontré quelquefois le père de Pierre pour lui montrer comment il pouvait aider Pierre.

Les jeunes garçons qui se font faire ce genre de chose par des hommes ont souvent peur de devenir homosexuels. Ils ont parfois peur que leurs camarades apprennent ce qui s'est passé et leur crient des noms comme «tapettes» ou «gais». Un bon conseiller peut t'aider à vaincre ces peurs.

L'histoire de Nathan

Nathan a fait une chose dangereuse. il était en retard pour l'école et a décidé de faire du pouce. C'est un homme bien vêtu et conduisant une voiture neuve qui l'a fait monter. Nathan pensait qu'il avait été chanceux, mais l'homme l'a conduit plutôt sur une route de campagne. Il a forcé Nathan à descendre et à enlever ses pantalons. Puis, il a enfoncé son pénis dans l'anus de Nathan. Il a ensuite donné quelques chocolats à Nathan et l'a ramené en ville.

Quand Nathan est rentré à la maison, il était à moitié mort de peur et avait très mal au derrière. Dès que les policiers lui ont parlé et ont entendu son récit de l'homme dans la voiture neuve, ils ont conduit Nathan à l'hôpital. Les parents de Nathan avaient peur que l'homme lui ait donné le SIDA. Le médecin de famille a examiné Nathan et a vu qu'il n'était pas malade ni blessé.

Quand Nathan est allé voir le conseiller, il n'arrivait toujours pas à croire qu'il n'avait pas eu de blessure ni attrapé de maladie. Le conseiller a dû lui parler pendant plusieurs semaines pour que Nathan arrive à surmonter ses peurs.

Beaucoup de jeunes garçons qui subissent des mauvais traitements sexuels aussi violents que ce qu'a eu Nathan craignent d'avoir été blessés. Ils ont aussi peur d'avoir le SIDA. Un bon conseiller travaillera avec des médecins et des infirmières pour t'aider à calmer ta peur.

 

 

 

Comment agissent les personnes qui veulent faire subir de la violence sexuelle aux enfants ?

1. Les coupables ne veulent pas se faire prendre, pour ne pas aller en prison. Ils peuvent donc te demander le secret.

2. Ils peuvent te menacer pour que tu ne parles pas. Ils peuvent te dire que toi ou ta famille serez blessés ou tués si tu parles. Bien sûr, tu te sens pris.

3. Ils peuvent t'offrir un cadeau pour être certains que tu accepteras de nouveau de te laisser faire.

4. Ils peuvent chercher d'autres enfants, pour les mêmes raisons. Beaucoup d'hommes qui font subir de la violence sexuelle aux enfants recommencent encore et encore. Ils aiment le faire et ne veulent pas s'arrêter. Ce sont des pédophiles et ils sont dangereux.

5. La personne qui inflige la violence sexuelle aime faire croire aux enfants que c'est leur faute. De cette façon, ils ont un certain pouvoir sur toi. Si tu as subi de la violence sexuelle, tu peux regagner un peu de pouvoir quand tu apprends que tu n'es pas responsable.

 

 

 

Est-ce que je suis responsable de ce qui m'est arrivé ?

Tu n'es pas responsable de la violence sexuelle. L'homme qui t'a fait ça t'a peut-être trompé. Peut-être a-t-il prétendu que lui ou son chien était perdu. Il a peut-être dit qu'il allait te montrer comment tenir un bâton de base-ball. Ou qu'il allait te montrer ce qu'est le sexe. Peut-être aussi a-t-il dit qu'il voulait être ton ami pour arriver à te faire des caresses sexuelles.

«Le conseiller me disait toujours que je n' étais pas responsable. près un bout de temps, je me suis aperçu que c'était vrai et je me suis senti beaucoup mieux».

La personne qui t'a fait subir de la violence sexuelle peut t'avoir d'abord dit qu'il allait te montrer quelque chose de très intéressant, comme un train miniature, une collection de disques, un bocal à poissons ou son nouveau camion. Puis il a abusé de toi alors que tu ne t'attendais à rien de mal.

La personne qui est coupable de violence sexuelle envers toi peut t'avoir offert de l'argent, un jus, des cigarettes ou une chance de jouer avec des jouets intéressants. Certains garçons pensent qu'ils sont responsables de ce qui leur est arrivé parce qu'ils ont accepté un cadeau, se sont fait avoir ou sont allés dans la maison de cette personne plutôt que de se rendre chez eux à l'heure prévue.

Parfois, le garçon laisse cette personne le toucher parce qu'il veut vraiment le cadeau. Il se sent mal après et pense que c'est sa faute, mais ça ne l'est pas. Les adultes sont censés prendre soin des enfants, non de leur jouer de mauvais tours pour leur faire subir de mauvais traitements.

L'histoire de Justin

Justin vient d'une famille où les problèmes étaient nombreux. Sa mère buvait beaucoup d'alcool et avait plusieurs amis. Un de ses amis prenait de la drogue. Quand la mère de Justin s'évanouissait à force d'avoir trop bu, cet homme donnait de la drogue à Justin. Puis, il infligeait différents mauvais traitements sexuels à Justin.

Justin était très très en colère. Il se sentait pris, parce qu'il en avait parlé à sa mère, mais qu'elle n'avait pas chassé son ami. Un jour, il n'a plus supporté cette situation et a parlé à son professeur. Son professeur a prévenu un travailleur social, qui a immédiatement sorti Justin de sa maison. Justin a dû vivre dans une famille d'accueil,

Justin n'a d'abord pas aimé vivre avec des étrangers. Mais tout lui semblait mieux que la violence que lui imposait l'ami de - î mère.

Les parents d'accueil de Justin ont eu beaucoup de mal avec lui. Dès que Justin se sentait un peu en sécurité, il commençait à mal se comporter. Il se battait avec d'autres enfants de l'école, et déclenchait de petits incendies dans sa nouvelle chambre. Puis, il a commencé à faire subir de la violence sexuelle aux plus jeunes enfants de son foyer d'accueil. Un jour, il a même menacé un autre garçon avec un couteau pour l'obliger à faire ce qu'il voulait de lui. Tous ces gestes le faisaient se sentir puissant.

Certains garçons pensent qu'ils ne sont pas de vraig hommes s'ils parlent de leurs Sentiments. Puis ils apprennent qu'il faut beaucoup de courage pour montrer ses Sentiments.

Justin a tout dit à son conseiller, dès la première rencontre. Mais il lui a aussi donné du mal. Il a versé de la peinture dans le bureau du conseiller et a même tenté de le blesser. Après plusieurs conversations avec le conseiller, toutefois, Justin avait passé toute sa colère. Il a ensuite cessé de maltraiter les autres enfants. Aujourd'hui, Justin a quelques bons amis et est plus heureux dans son foyer d'accueil.

 

 

 

Pourquoi la violence sexuelle est-elle mauvaise ?

Si tu as été victime de violence sexuelle, tu te sens peut-être honteux et tu as peur. Ces sentiments occupent alors tout ton esprit. Tu as du mal à être heureux avec tes amis et ta famille. Peut-être même as-tu de la difficulté à faire tes devoirs et à bien dormir la nuit. C'est comme s'il n'y avait plus de place dans ton esprit pour les choses normales.

Tu deviens ensuite si troublé et en colère que tu en arrives même à vouloir blesser les gens, tes parents, tes animaux, tes amis, tout ce qui passe devant toi.

Peut-être penses-tu qu'il suffit d'oublier ce qui est arrivé. Mais ça ne marche pas vraiment. Si tu oublies maintenant, tu pourrais avoir beaucoup de problèmes plus tard. Tu pourrais prendre de la drogue ou te sauver. Tu peux même avoir des problèmes une fois devenu adulte.

La violence sexuelle est dangereuse, mais elle ne doit pas nécessairement briser ta vie. Tu peux trouver de l'aide. Et surtout n'oublie pas: ce n'est pas ta faute.

L'histoire de Bob

Bob a subi de la violence sexuelle à cause de son beau-père. Celui-ci avait l'habitude d'aller dans la chambre de Bob chaque soir et de dire qu'il allait lui lire une histoire. En fait, le b,eau-père voulait que Bob prenne son pénis. Bob en a eu assez et l'a dit a mère. Puis, les deux ont prévenu la police.

Mais une fois devant le conseiller, Bob n'a plus voulu parler. Après un grand nombre de visites, Bob a accepté d'écrire ce qui s était passé. Puis le conseiller a découvert qu'un oncle avait dit à Bob que Bob était un peureux. Il lui avait dit d'oublier ce qui s'était passé. Le conseiller a alors dit à Bob qu'au contraire, il était important d'en parler. Et après avoir raconté toute l'histoire au conseiller, Bob s'est senti beaucoup mieux. Et il ne s'est pas senti poule mouillée. Il s'est senti au contraire très courageux.

Certains garçons pensent qu'ils ne sont pas de vrais hommes s'ils parlent de leurs sentiments. Puis ils apprennent qu'il faut beaucoup de courage pour montrer ses sentiments. C'est ce que Bob a appris.

 

 

 

Comment obtenir de l'aide ?

Si tu as subi de mauvais traitements sexuels, tu dois obtenir de l'aide. La meilleure façon est de raconter à quelqu'un ce qui t'est arrivé. Si tu ne le fais pas, l'histoire pourrait recommencer. Si la violence continue, tu dois la faire cesser. Et pour la faire cesser, tu dois être aidé par quelqu'un de plus vieux et de plus fort que toi.

Beaucoup de jeunes garçons croient qu'ils peuvent mettre fin à leurs problèmes sans aide. Quelqu'un t'a peut-être dit «Dis simplement non» ou «Si quelqu'un essaie de te toucher, crie ou donne-lui un bon coup!». C'est un mauvais conseil. Le coupable est souvent plus grand et plus vieux que sa victime. Tu aurais plutôt besoin d'aide. N'aie pas peur d'avoir l'air fou si tu cherches de l'aide. C'est peut-être ce que tu as fait de plus important jusqu'ici.

Si tu décides d'aller chercher de l'aide, pense bien à qui tu pourrais raconter tes problèmes. La personne que tu choisis peut-elle vraiment t'aider? Si tu le dis à ta mère, te croira-t-elle? Ou te punira-t-elle en te disant que tu as fait une bêtise? Si tu le dis à ton père, t'aidera-t-il où se contentera-t-il de faire une crise et de te dire d'oublier ?

Dans la plupart des cas, c'est à tes parents qu'il convient de le dire, et ils vont essayer de t'aider. Mais si tu subis cette violence à cause de ta mère ou de ton père, tu devras chercher une autre solution.

La police comprend que ça peut être effrayant pour toi d'être interrogé.

Voici quelques suggestions :

Un grand-parent,

Une tante ou un oncle,

Un professeur ou un conseiller d'élèves,

Un travailleur social,

Un policier,

Un frère ou une soeur (seulement si tu es certain qu'il ou elle préviendra un adulte).

Si la première personne à qui tu te confies ne vient pas à ton secours, essaye encore! Dis-le à quelqu'un en qui tu as confiance. Raconter l'histoire, c'est ce qui est le plus important. Si tu ne le fais pas, les problèmes pourraient durer. Si la violence est survenue il y a longtemps puis s'est arrêtée, tu as encore un secret. C'est un secret qui rend mal, la plupart du temps. Il est donc encore important que tu en parles.

L'histoire de Carlos

Carlos fréquentait une école dont le directeur invitait clans son bureau les garçons membres de l'équipe de soccer. il leur disait toujours comme ils jouaient bien. Un jour, toutefois, il a invité Carlos sans les autres garçons. Il a donné une tape dans le dos de Carlos en le félicitant pour la partie. Puis, il a glissé sa main dans les pantalons de Carlos et a commencé à frotter son pénis.

Carlos savait que ce geste était mal et a raconté l'histoire à son père dès son retour à la maison. Son père est allé tout droit répéter le tout à la police et le directeur a été accusé de violence sexuelle. On a découvert qu'il avait maltraité d'autres enfants auparavant. Le directeur a perdu son emploi et a dû aller en cour.

Carlos a dit au conseiller qu'il était content que le directeur aille en prison. Mais le conseiller trouvait que Carlos n'avait pas l'air si heureux. En réalité, Carlos s'ennuyait du directeur et aurait voulu le ravoir comme entraîneur au soccer.

Si les enfants aiment la personne qui leur inflige de mauvais traitements, ils s'ennuieront d'elle, bien entendu, tout en étant fâchés contre cette personne. Ce sentiment de tristesse s'appelle le chagrin. Carlos a mis du temps à surmonter son chagrin.

Un bon conseiller travaillera avec des médecins et des infirmières pour t'aider à calmer ta peur.

 

 

 

Quels seront mes sentiments après en avoir parlé ?

Si tu racontes ton aventure, d'abord, tu te sentiras mieux. Le secret ne te pèsera plus sur le coeur et tu te sentiras courageux. Il faut beaucoup de courage pour dire un secret qui fait que tu te sens en faute. Certaines personnes diront «Je suis content que tu en aies parlé». Mais plus tard, il se pourrait que tu regrettes d'en avoir parlé.

«Je n'ai pas voulu en parler à maman parce je savais que cela lui ferait de la peine. J'en ai alors parlé à mon professeur. Maintenant, je vois un conseiller et je me sens beaucoup mieux».

Voici quelques exemples de ce que tu pourrais trouver difficile :

1. La police voudra t'interroger, et te posera beaucoup de questions.

2. Peut-être devras-tu aller à l'hôpital ou consulter un médecin pour un examen médical. Le médecin veut s'assurer que tu n'es pas blessé ni malade.

3. Certains membres de ta famille seront heureux que tu aies parlé, mais d'autres ne le seront pas. Si la personne qui t'a fait du mal est un oncle très aimé, ton frère ou ta soeur pourraient être fâchés contre toi.

4. La personne qui t'a infligé la violence sexuelle peut être quelqu'un que tu admirais, comme un conseiller du camp de vacances. Tu peux être triste de penser que si tu dis ton secret, tu ne verras petit-être jamais plus cette personne.

5. Il se peut que tu doives aller en cour pour dire au juge et aux avocats ce qui s'est passé. Au début, ça fait un peu peur.

6. Le travailleur social te demandera peut-être de rencontrer un conseiller en matière de violence sexuelle.

 

 

 

Que fait le conseiller en matière de violence sexuelle ?

Le conseiller en matière de violence sexuelle peut t'aider à exprimer tes sentiments. Un enfant victime de violence sexuelle ressent beaucoup de sentiments qu'il comprend mal. Le conseiller peut t'aider à y mettre de l'ordre et à les comprendre. Le conseiller peut te demander de parler de l'aventure ou de montrer par un dessin ce que tu ressens. Le conseiller comprend ce que ressentent les jeunes garçons qui ont été victimes de ce genre de traitement.

Le conseiller en matière de violence sexuelle parle aux parents de la jeune victime, leur explique comment elle se sent afin que les parents comprennent, Le conseiller leur apprend ensuite la meilleure façon d'aider l'enfant. Il tente de comprendre aussi les sentiments des parents.

Supposons que tu doives aller en cour. Le conseiller t'aidera en parlant avec les agents de police et le Procureur de la Caroline. Le procureur est l'avocat du pays; il est de ton côté quand tu vas au tribunal.

J'avais pensé que cela serait très difficile d'en parler à quel qu'un mais je m'aperçois que mon conseiller me comprend. Après un bout de temps, je me suis senti redevenir un enfant ordinaire».

 

 

 

Comment se sentent les jeunes garçons victimes de violence sexuelle ?

Les garçons dont nous avons parlé ici, c'est-à-dire Bob, Éric, Lucien, Nathan, Pierre, Carlos et Justin ont tous une histoire différente et des sentiments différents. Ils avaient peur de différentes choses, comme le SIDA, se faire traiter de gai et se faire blesser. Carlos a éprouvé du chagrin et Justin était si en colère qu'il a blessé d'autres personnes.

Ces garçons ont tous commencé à se sentir mieux quand ils ont pu dire au conseiller qu'ils avaient peur, se sentaient seuls et tristes, se sentaient en colère, qu'on leur avait joué un tour, qu'on avait triché ou qu'on les avait piégés. Avec le temps, ils ont appris comment redevenir des enfants. Ils se sont sentis beaucoup mieux quand ils ont vu qu'ils pouvaient aussi parler au conseiller de jeux vidéo et de cartes de hockey, et non seulement de violence sexuelle.

Plus tard, le conseiller leur a demandé de faire partie d'un groupe où ils pourraient parler avec d'autres enfants des effets de la violence sexuelle. De cette façon, ils pouvaient s'aider l'un l'autre et ne plus se sentir seuls. Ils ont découvert une chose importante: c'est qu'ils n'étaient pas coupables. Ils avaient tous cru que la violence sexuelle s'était produite en partie à cause d'eux.

Le conseiller n'arrêtait pas de leur rappeler qu'ils n'étaient pas responsables. Après un certain temps, ils ont su que c'était vrai et se sont sentis beaucoup mieux.

 

 

 

De quoi les jeunes garçons qui ont été victimes de violence sexuelle ont-ils le plus besoin ?

Si tu es victime de violence sexuelle, tu as bien besoin d'aide.

1. Il te faut beaucoup de compréhension et de soutien de la part de tes parents.

2. Tu as besoin de l'aide de conseillers spéciaux.

3. Tu as besoin de l'aide d'autres personnes comme un travailleur social, tes professeurs, la police et ta famille

Quand tu auras obtenu l'aide dont tu as besoin, tu surmonteras l'épreuve de la violence sexuelle. Tu te sentiras de nouveau comme un enfant ordinaire.