En suivant l'Affaire Cécile : Prescription

Témoignage Publié le 18.12.2013

altL'affaire Cécile B.Bonjour, J'ai déjà témoigné récemment "je soutiens le combat de Cécile B."

En suivant l'aff. Cécile , je m'en reviens ajouter ceci en ce qui me concerne :
- plus d'une décennie de thérapie pour sortir d'un enfer traumatique : tout, psychanalytiquement parlant, dans mon dossier prouve que j'ai dit vrai : comment j'ai vécu enfant, adolescente, jeune adulte, puis après les réminiscences... tout se tient tandis que la personne quasi autiste et rejetée que j'étais est devenue d'une éloquence pertinente. Mais jusqu'au début de la quarantaine, j'étais trop fragile encore pour oser m'imaginer dans un tribunal si l'occasion s'était présentée ! ET PARADOXALEMENT c'est dans ces cas parmi les plus graves que la justice tourne le dos. MAIS LA JUSTICE DOIT ADMETTRE QU'UN ETRE BRISE NE SE RECOLLE PAS A TOUTE VITESSE DANS LE SEUL BUT D'ENTRER DANS UN TRIBUNAL ! Ce qui est vite recollé se rebrise encore plus facilement. Si la justice reconnait le temps nécessaire à une victime pour se fortifier, c'est alors la Justice ! Il y a des puzzles de vie plus compliqués que d'autres et ce d'autant plus que des morceaux sont escamotés.


- MAINTENANT JE DIS QUE SI LA JUSTICE N'ADMET PAS COMME PREUVE LE DOSSIER CONSTRUIT AVEC DES PSYCHIATRES, ALORS POURQUOI Y A-T-IL DES PSYCHIATRES DANS LES TRIBUNAUX ??? Entendre leurs diagnostics d'un côté et ne pas reconnaître le travail avec leurs patients de l'autre... c'est tout bonnement absurde.
Un diagnostic reconnu après une analyse bien menée c'est une preuve : diagnostiquer un syndrome post-traumatique en rapport avec certains faits et apporter un dossier  psychiatrique en rapport, c'est une preuve.
NE PAS RECONNAITRE OFFICIELLEMENT CES VIOLS GRAVES C'EST ENLEVER UN INTERDIT A DES ABUSEURS POTENTIELS D'ENFANTS PUISQU'ILS N'ONT PLUS QU'A TOUT FAIRE POUR QUE L'ENFANT SOIT SI TERRORISE QU'IL N'AIT PAS ENVIE DE SE SOUVENIR AVANT UN CERTAIN NOMBRE D'ANNEES.
Par ailleurs dans mon cas, j'ai eu si peur de tomber folle parce que je ne comprenais rien à un enchaînement de faits douloureux et que je jugeais si fous que je devais oublier pour ne pas tomber folle, et aussi parce que j'avais trop peur de mon père (qui par ailleurs m'avait placée après les faits devant une bougie pour m'hypnotiser pour que j'oublie tout : mais j'avais déjà tout oublier le viol et les faits liés après le viol et, avec, toute ma vie avant le moment du traumatisme (et aujourd'hui encore c'est d'après photos et dires de famille que je conçois des moments de ma vie avant la veille de mes 6ans et demi/7ans).
DONC CHAQUE CAS EST DIFFERENT et CHAQUE CAS MERITE UNE RECONNAISSANCE JURIDIQUE, QUELLE QUE SOIT LA DUREE APRES LES FAITS  CAR,  OFFICIALISER AU MOINS PAR UN CERTIFICAT JURIDIQUE ET MEDICAL, UNE PREUVE PSYCHIATRIQUE C'EST REINSERER UN ETRE HUMAIN DANS L'ECHELLE DES VALEURS HUMAINES et SOCIALES. ET CE MEME SI LE COUPABLE EST DECEDE car c'est hélas une grande partie des cas. 
Sinon impossible d'exister vraiment, d'entamer son véritable destin.
Et moi j'ai tout perdu.
TOUT CECI DIT, (peut-être un peu maladroitement car je suis pressée), pour aider la justice à avancer, sauver trop de personnes en marge de notre société et surtout pour la protection des enfants.

Toujours concernant l'Affaire Cécile B /Prescription /Cour de Cassation

J'ai relevé une réponse de l'Avocat Yves Le Bot que je n'ai pas comprise :

"Préconisant le rejet du pourvoi, l'avocat général Yves Le Bot avait rétorqué que l'on ne se situait pas dans le cas d'une infraction clandestine, où "c'est l'auteur même de ces faits qui les a lui-même dissimulés". Pour le magistrat, tout changement en la matière "pourrait rrelever éventuellement du seul office du législateur".

 faut-il comprendre que d'après la législation on a jugé strictement ce jour une victime qui a oublié des faits dont elle n'est pas l'auteur et non pas en elle l'auteur de faits qu'elle aurait dissimulés ? en fait, je l'avoue je ne comprends plus rien à ce jeu des nuances intellectuelles quand il s'agit du sort d'enfants que l'on pourrait sauver à travers l'exemple d'une avancée juridique qui était tant espérée.

pour moi si la victime a oublié, c'est que l'auteur a dissimulé et donc ce serait plutôt là le début de la vraie procédure ! c'est logique. Si l'un a oublié c'est que l'autre a dissimulé ! il faut donc aller chercher l'autre !

si l'avocat général reconnaît que la victime a oublié, implicitement il reconnaît que l'auteur lui a dissimulé donc est confirmé le fait qu'il y a un coupable et donc une victime alors ...

mais si l'avocat général pense que sans preuves tangibles rien ne peut être prouvé, alors à quoi servent les psys ? 

Mon père a moi qui a dissimulé a tout fait pour que j'oublie " le Bon Dieu va te tuer si tu parles" la police des hommes méchants vont te mettre en prison etc... " puis "si tu parles on pensera que tu es folle" etc... il ne s'était pas tout de suite aperçu que j'avais été si traumatisée que j'avais de toute façon oublié. C'est 30ans plus tard que tout a éclaté dans ma tête : ironie du sort, heureusement que j'étais très croyante en un Dieu d'Amour : cela m'a permis de tenir le coup alors que tout chavirait !

Moi je suis âgée maintenant, mais il y a et aura toujours des enfants potentiellement en danger et qui deviendront quoi ? Les uns vont se frayer une petite route dans l'ombre, les autres vont devenir trop malades, et d'autres vont devenir criminels à leur tour sans comprendre pourquoi.

Et à chaque victime tuée, tout le monde ira encore pleurer. 

Je pense que la Justice évoluera dans le bon sens mais c'est aux experts psychiatriques de les aider.

Nous en parlons
H
hdamman
Publié le 24.12.2013
Inscrit il y a 10 ans / Habitué / Membre

Je suis tout à fait d'accord avec toi sur la responsabilité du parent menaçant en cas d'inceste. Mon père médecin m'avait menacée de me couper la langue si je parlais. Et de s'en prendre à ma sœur si je continuais à me débattre et à résister. Malheureusement, il s'en est pris à ma sœur et elle s'est suicidée le lendemain de l'abus. Un enfant de 6 ans qui se jette sous une voiture pour échapper au supplice d'un père abuseur : pour la justice il n'y a pas de preuve. Pour les humains la cruauté est si dure à admettre qu'on préfère la nier.
L'affaire Cécile a le mérite d'utiliser le jargon juridique et ses propres règles très bizarres et ardues pour enfin s'attaquer au creux du problème : la reconnaissance des victimes d'inceste.