La solution ? Il n'y en a pas !

Témoignage Publié le 15.12.2009
femme4Comment vous dire ?  Comment vous expliquer que je me prenne le droit de vous parler, moi qui suis paumée dans ma tête. Je vous comprends plus que quiconque. Cet envie d'exploser, de partir, de se détester, et de vivre quand même pour les autres, par les autres. Ras-le-bol moi aussi de ces grands discours de psy : je me sais coupable, je me sais victime de ma culpabilité.

Est-ce que vous vous haissez ? Vous appréciez-vous réellement, vous battez-vous depuis des années pour vivre comme tout le monde?

Aujourd'hui plus que jamais je sens le regard des autres peser sur moi. Ils savent? Quoi qu'ils pensent ils sont aussi conscients que moi que la vie n'est qu'une mauvaise blaque, qu'elle vous a placé tout en bas de l'echelle en vous faisant croire que vous pouvez vous en sortir. Mais elle vous assène de sales coups aussi tordus les uns que les autres, puis vous met les bons exemples sous le nez pour vous aguicher, vous intimer de vous battre. Et regarder où vous en êtes aujourd'hui.

Pensez-vous réellement que lire mon histoire, lire ma vie de merde vous avance à quelque chose? D'accord vous vous dites 'Oh j'pense pareil !". Et après? Des tas de gens sont dans le meme merde que vous. Vous croyez que vous êtes l'élu? Que vous allez vous en sortir?

Prenez le bon côtés des choses. Vous n'êtes pas seul ^^

Moi je le suis. Parce qu'être une victime de l'inceste, comme en être coupable avec les agresseurs, c'est se détruire, c'est flatter l'égo de ces enfoirés, c'est détruire sa famille, c'est détruire ses amis.

Est-ce que quelqun vous a déja dit "J'aime ta nostalgie, j'aime ton passé qui fait de toi quelqun de dépressif, de tordu, de folle."

Moi non. Et heureusement. Constamment je cherche le bonheur, et une fois atteint, hop! je le saccage pour me prouver qu'il n'est qu'utopie.

Si je suis venue ici pour me confier, je me rend compte désormais que je suis là parce que vous êtes là vous aussi, à vous morfondre de tout ce mal qui règne. Ce que je cherche? Mon enfance. J'aurai voulu grandir à mon rythme, sans contaminer les autres avec ce mal qui m'a atteinte à 5 ans. J'aurai voulu m'amuser rigoler, plutôt que de connaître trop tôt la maturité de ces pervers.

Qui suis-je pour me croire grande? Suis-je restée cette enfant perdue, ou est-ce que je suis la femme qui se deteste parce qu'elle n'a pas été petite.

Je ne sais pas. Je ne saurai jamais.

Ce que je veux? Que le silence soit banni de ce monde merdique. Que tous ceux qui souffrent le disent. Je veux préserver ce semblant de bonheur qu'ont les enfants.

Oui vous allez me dire "tu ne peux rien faire." Bah non ! Pourtant petite j'ai fait. Si j'ai su faire, je devrais avoir y remédier. Je n'ai pas eu le courage de m'inscrire et bien sur je suis anonyme. Mais je ne sais plus m'assumer. J'ai su assumer mon histoire, sans penser à la douleur de ces conséquences qui vous tuent, vous enchaînent à la réalité de la vie. La vie c'est le Culpabilité.

Ele me suit, me guette à chacun de mes pas, et ne cesse de se jeter sur moi. Pourquoi moi? Parce que pas eux. Il fallait bien quelqun qui subisse tout ça? Aujourd'hui c'est moi, hier c'était vous, qui ça sera demain? On espère personne, mais il y aura toujours.

Vous avez une solution? La mienne, c'est l'amour. Si je suis encore là, c'est grâce à cet homme qui partage ma vie depuis des années.

Quel âge j'ai ? 17 ans. Ca vous choque? Passez votre chemin, je sme sais assez mature pour le considérer comme l'homme de ma vie. 6 ans d'amour. 6 ans de combat, plus 3 ans de depression.

Battez-vous, parce que moi j'abandonne.