Enfance perdue

Témoignage Publié le 15.12.2017

Enfance perdue

Mon histoire du pourquoi de cette association.

je suis Michelle la présidente fondatrice de l'association [Le nom de l'association a été enlevé pour des raisons d'anonymat].

"Le chagrin est une sorte de chat sauvage, de couleur grise. Son cri est plutôt triste et lugubre. Il faut se mettre à plusieurs pour en venir à bout. Car, tout seul, on arrive mal à chasser le chagrin." Je suis qu'un petit bout de femme que la vie a blessée énormément dans son enfance. J'ai eu la chance de rencontrer l'homme de ma vie il y a 42 ans. Nous avons eu 7 enfants malheureusement l'un d'eux est devenu un ange, nous avons 6 belles petites filles. Je suis malade mais je me soigne, diabétique insulinodépendante mais j'adore la vie alors je me bats.

A tous ceux qui voudrons bien la lire.
j'ai 6 ans, je suis petite, mon père me dit chaque jour qu'il m'aime que je suis mignonne, comme tous les papas. Mais il n'est pas un papa comme les autres, non, il veut sa petite fille. Alors un jour il vient prendre sa petite fille dans les bras et l'emmène dans sa chambre. Il l'aime tellement sa petite fille que chaque jour il la ramène dans sa chambre quand la maman est au travail, pas bien loin juste en dessous dans son épicerie. Cela pendant plus de 12 ans.

On ne parle pas des ces choses là à la maison pas sur le sexe rien. La petite fille est devenue une jeune fille et un jour je ne veux plus. Je ne veux plus de ses mains sur moi, je ne veux plus toute cette douleur, je suis coupable, je ne sais pas de quoi mais tout est de ma faute car les autres papas n'ont jamais fait ça à mes amies. Une chaise bloque ma porte, il essaye mais elle ne s'ouvre plus. J'ai peur mais je ne veux plus.

Je n'ai rien dit à mon futur mari non surtout pas, le premier n'a plus voulu de moi. Donc j'ai fermé à triple tour dans un coin de ma mémoire toute cette douleur mais j'étais toujours coupable. Les années ont passées. Ma douleur elle, est toujours là au plus profond de moi. J'ai des enfants 7 en tout mais l'un est parti chez les anges. Une douleur de plus mais je résiste. En 1996 monsieur que je n'appelle plus que mon géniteur dans ma tête est arrêté. Il a fait des attouchements sur ma nièce, la petite porte dans ma tête commence à s'ouvrir. Mais lors du procès je ne dis rien, mon dieu ma mère est perdue elle a un début d'Alzheimer je ne peux pas la faire souffrir, impossible, je ne dis rien.

il est condamné à 13 ans, enfin il est puni pour ma nièce pour moi mais je n'ai rien dit. En 2000 un courrier de lui méchant cruel abject. Mon mari est là, je l'appelle je lui dis tout. Effondrement de toute la famille explications et thérapie car je suis toujours coupable il m'aimait tant. Il y a fallu toute la patience de ce médecin pour me faire comprendre à moi qui ai 45 ans que je suis une victime, une immense victime de cet homme, de celui qui m'aimait tant qu'il m'a violée pendant 12 ans.

Ma douleur est devenue insupportable elle était restée trop longtemps dans sa petite case. Mais mon mari était toujours là, il m'aimait toujours, c'était encore possible malgré que je lui ai tout caché. Non pas caché m'a-t-il dit, refusé de voir tout ça. Mes enfants se sont tous réunis autour de moi. J'ai enfin pu me regarder dans une glace sans le voir lui, le monstre. Ma mère, je l'ai su il n'y a pas si longtemps a toujours entendu mais à refuser de voir de m'aider. Ma mère m'a laissée seule avec lui alors qu'elle était au courant. Mon dieu une souffrance de plus.

Le monstre est mort il y a 10 ans et pour moi ça a été un jour de fête et non de deuil. Ma mère, elle, a préféré l'oubli dans cette maladie, Alzheimer. Je m'occupe d'elle, elle ne me reconnaît plus mais je ne pouvais pas la laisser sans rien faire, je suis son tuteur. Mais elle n'a jamais était là pour moi, une seule fois elle m'a dit je t'aime c'était en 2002 depuis plus rien. Elle ne parlait plus, elle était en fin de vie.

Que me reste-t-il maintenant ? Hé bien une douleur sournoise qui surgit de temps en temps mais surtout j'ai créé avec mon mari une famille, ma famille et comme m'a dit mon psy c'est le plus beau des cadeaux que je pouvais me faire. ma mère est décédée il y a plus de 2 ans...

Voila mon histoire, mais ma vie ne fait que commencer car je VIS.

j’ai écrit mon livre qui est publié, il est pour mes enfants, mes amis et tous ceux qui voudrons le lire !