Canada : Fausses croyances sur les agressions sexuelles envers les enfants

Actualité Publié le 13.06.2007

Montréal, le 12 juin /CNW Telbec/ - Un sondage Echo réalisé par la Fondation Marie-Vincent, en collaboration avec le Centre d'expertise en agression sexuelle Marie-Vincent, a permis aujourd'hui de mettre en lumière la réalité accablante des enfants victimes d'agression sexuelle. On y apprend que près de sept Québécois sur dix sous-estiment l'ampleur de la problématique des agressions sexuelles envers les enfants et que plus de la moitié ne savent pas à qui s'adresser pour dénoncer la maltraitance envers les enfants. Le sondage Echo, réalisé du 5 mars au 12 avril 2007 au moyen d'entrevues téléphoniques auprès d'un échantillon représentatif de 1 000 Québécois et Québécoises âgés de 18 ans ou plus, et pouvant s'exprimer en français, démontre que de fausses croyances demeurent encore, quant à la nature des actes posés par l'agresseur, la réaction des enfants et la méconnaissance des ressources.


De précédents sondages réalisés par la Fondation Marie-Vincent ont révélé que les Québécois comprennent l'importance de briser le silence et de parler ouvertement d'une agression. D'ailleurs, une forte majorité de personnes savent qu'elles ont l'obligation légale de faire un signalement lorsqu'il y a un motif raisonnable de croire qu'un enfant est agressé. Cependant, encore aujourd'hui, 22,6 % des personnes interrogées ignorent qu'il n'est pas nécessaire d'avoir une preuve solide pour signaler un cas d'agression sexuelle aux autorités, ce qui peut entraîner des conséquences importantes pour les victimes.


"Alors que près de la moitié des victimes sont âgées entre 6 et 11 ans au moment de la première agression, il est étonnant de constater qu'un adulte sur quatre croit qu'un enfant peut provoquer une agression sexuelle par son comportement, qu'une agression sexuelle survient plutôt dans les rues ou à l'école que dans un contexte privé, et qu'un enfant agressé résistera avec force ou tentera de fuir s'il en est victime", a indiqué M. Claude Girouard, membre des conseils d'administration de la Fondation Marie-Vincent et du Centre d'expertise en agression sexuelle Marie-Vincent. Quant à la nature des actes posés par l'agresseur, un adulte sur deux croit que les agressions sexuelles envers les enfants doivent majoritairement impliquer des relations sexuelles anales ou vaginales.


On sait déjà que plus de 90 % des agressions commises à l'égard des enfants ne sont jamais dévoilées aux autorités. Il n'est donc pas étonnant de constater, dans cette présente enquête, qu'encore près de six répondants sur dix avouent ne pas connaître les ressources venant en aide aux enfants victimes de maltraitance. Les résultats de ce sondage confirment donc que l'éducation de la population du Québec face aux agressions sexuelles doit se poursuivre.


"L'enquête réalisée pour la Fondation Marie-Vincent démontre que les Québécois, même en 2007, sous-estiment l'ampleur de la problématique des agressions sexuelles envers les enfants. En ce sens, le thème des agressions sexuelles doit continuer à être présent dans les familles, les médias, les entreprises et les communautés. La Fondation Marie-Vincent, par sa campagne annuelle de sensibilisation et les services offerts par son Centre d'expertise en agression sexuelle, entend poursuivre cet objectif", a conclu Mme Lucie Joyal, directrice générale du Centre d'expertise en agression sexuelle Marie-Vincent.

Rappelons que, depuis 1975, la mission de la Fondation Marie-Vincent est de prévenir les situations d'abus et de négligence chez les enfants de moins de douze ans. Elle vient aussi en aide aux victimes de ces abus en leur offrant des services thérapeutiques par l'entremise du Centre d'expertise en agression sexuelle Marie-Vincent et des recherches réalisées par la Chaire inter-universitaire Marie-Vincent sur les agressions sexuelles envers les enfants.