Protéger un enfant dès qu'il révèle l'inceste : l'Association Face à l'inceste interpelle les députés
Paris, 5 octobre. Via des lettres manuscrites envoyées aux députés, l’association Face à l’inceste interpelle l’Assemblée nationale dans le cadre de la proposition de loi visant à mieux protéger les enfants victimes de violences intra-familiales. Le but ? Assurer la protection d'un enfant dès lors qu'il dénonce l'inceste en suspendant l'autorité parentale de son agresseur présumé le temps de l’enquête. Une demande largement soutenue par les Français, favorables à la mise en place de mesures préventives, dès la révélation des faits.
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“Merci” : l’association Face à l’inceste interpelle les députés
À l'approche de l'examen en deuxième lecture de la proposition de loi visant à mieux protéger les enfants victimes de violences intra-familiales, l’association Face à l’inceste a lancé une campagne de sensibilisation visant à interpeller les députés. Des lettres*, provenant d’auteurs fictifs présumés d’inceste, ont ainsi été envoyées aux députés pour les remercier de maintenir leur autorité parentale durant tout le temps de l’enquête.
En effet, bien qu’il aille dans le bon sens, le texte, en l’état, ne permet pas de protéger entièrement un enfant dès lors qu’il dénonce l’inceste. En effet, celui-ci ne prévoit la suspension de l’autorité parentale du suspect que lorsque les investigations policières prennent fin et que le procureur décide de poursuivre en justice le parent, obligeant l’enfant à retourner chez son agresseur le temps de l’enquête.
Éveiller les consciences face au déni de l’inceste
L’association milite pour qu’il y ait une suspension de l’autorité parentale dès la plainte, pas seulement dès les poursuites. Alors que la parole se libère sur le fléau de l’inceste, le témoignage des victimes est toujours trop souvent remis en cause, elles ne bénéficient pas d’un accompagnement adéquat pour garantir leur sécurité et les poursuites n’ont lieu que lorsque les faits sont qualifiés après l’enquête qui peut durer des années.
D’après un sondage Ipsos (septembre 2023), réalisé pour l’association Face à l’inceste, une fois les situations d’inceste révélées, moins d’1 personne sur 2 déclare que la victime a été éloignée (49%), protégée (45%) ou aidée afin de porter plainte (37%).
Pourtant, les Français sont favorables à la mise en place de mesures visant à prévenir l’inceste et à protéger les victimes. Si ce n’est pas le cas actuellement, mettre l’enfant à l’abri dès la dénonciation des faits est largement plébiscité. L’éloignement immédiat de l’enfant de l’agresseur, l’obtention de la garde exclusive pour le deuxième parent dès les dénonciations de l’enfant sont également des mesures préventives plébiscitées par une majorité de Français.
* Ces lettres ont été rédigées à partir de témoignages de victimes qui ont été en contact avec l’association.
À propos de l’association
Fondée en 2000 par Isabelle Aubry, survivante de l'inceste, l'association est animée par une vingtaine de bénévoles survivants de l'inceste, proches de survivants, professionnels et citoyens impliqués dans la lutte contre le fléau de l'inceste. L’association compte quelque 8000 membres, 225 adhérents et de nombreux donateurs ponctuels et récurrents.
L'association est ouverte aux victimes de l'inceste et de pédocriminalité et à leurs proches ainsi qu’à toute personne citoyenne du monde, désireuse de soutenir la cause qu’ils défendent. L'inceste n'a pas de frontières, l’association Face à l'inceste non plus. Partout où ce fléau de santé publique sévit, ils ont une raison d'être et d'agir.
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Contacts :
Anne CLERC Déléguée générale de Face à l'inceste : [email protected] - 06 31 81 41 12
Solène Podevin Présidente de Face à l'inceste : [email protected] - 07 80 31 75 89