Thème

Parent protecteur

Qu'un enfant révèle l'inceste avec ses mots ou avec des maux, l'adulte professionnel ou parent est bien souvent désemparé quant au parcours à emprunter pour le protéger et le soigner. Pourtant quand un enfant exprime sa souffrance, c'est pour que l'inceste s'arrête. A nous de savoir agir.

Les professionnels de santé, plus particulièrement les médecins, sont en première ligne pour dépister l'inceste. Pourtant ils sont peu nombreux à rédiger des signalements (2% des signalements d'enfants en danger proviennent des médecins selon la Conférence de Consensus de la FFP de 2003). Plusieurs facteurs sont à l'origine de ce problème. C'est pourquoi Face à l'inceste milite pour bouger les lignes :

4 points clés

1. Depuis 2004, dans nos propositions pour un plan d'action gouvernemental, nous demandons la formation initiale et continue obligatoire des professionnels sur l'inceste et la pédocriminalité, son dépistage et sa prise en soin.

2. Notre association est à l'origine et a participé à la rédaction des recommandations de la Haute Autorité de Santé sur le repérage et signalement de l'inceste par les médecins. Nous voulons que les traumatismes dans l'enfance fassent l'objet d'un dépistage systématique par questionnement.

3. Depuis de nombreuses années, nous militons pour l'obligation de signalement des médecins assortie d'une protection légale. Aujourd'hui, ces derniers peuvent être poursuivis pour avoir signalé et de ce fait, s'abstiennent.

Une pétition pour rendre le signalement des enfants en danger obligatoire a été créée en février 2021. Celle-ci a recueilli 5525 signatures. 

En 2023, suite à l'adoption de la loi de la députée Santiago, Face à l’Inceste a appellé  les Français à s’engager dans sa nouvelle campagne de communication pour la suspension immédiate de  l'autorité parentale dès le dépôt de plainte pour inceste. Une pétition a été mise en place.

4. Face à l'inceste agit pour faire connaître et appliquer la loi n°98-468 du 17 juin 1998 (Article 31), prévoyant la prise en charge à 100% par la sécurité sociale des soins consécutifs à des violences sexuelles sur mineurs. Peu de professionnels connaissent ce dispositif, même les institutions ne l'appliquent pas, en conséquence, les victimes n'en bénéficient pas.

Lorsqu'une suspiscion d'inceste ou de pédocriminalité est déclarée, les parents protecteurs ne visualisent pas le parcours judiciaire et de soin à mettre en oeuvre. Ils sont d'ailleurs livrés à eux-mêmes. Faut-il porter plainte ? Où et à qui s'adresser ? Faut-il prendre un avocat ? Comment le choisir ? Comment comprendre la procédure judiciaire ? Que faire si l'enfant cesse de parler ? Comment trouver de l'aide et quels professionnels solliciter ? Qu'est-ce que le pseudo Syndrome d'Aliénation Parentale, quel est son utilité ? Comment aborder l'expertise ? Que faire face à un classement sans suites ? Faut-il présenter l'enfant lors d'un droit de visite ?
Toutes ces questions légitimes et bien d'autres trouvent réponse dans notre Guide du parent protecteur.

Télécharger le Guide