Bonjour, en 2023 je réalise l'inceste père-fils. Mon garçon est alors âgé de 3 ans.
Un autre homme est également dénoncé par mon fils. Je le crois, je crois aussi en tout ce que j'ai perçu, je fuis le domicile avec mon fils et un sac à dos. C'est extrêmement difficile, je suis terrifiée, je me fais aider pour fuir mais je ne regrette pas un seul instant ce choix. Et là, au-delà du traumatisme immense de la prise de conscience face à cette réalité terrible, de multiples autres traumatismes se surajoutent au travers du parcours judiciaire, du parcours de santé, de la réaction des proches aussi. Inceste, traumatisme du lien dit-on, à juste titre je trouve.
Aujourd'hui, ça va mieux pour moi et mon fils. Nous bénéficions d'un répit, d'une relative sécurité provisoire. Le parcours de soin est encore loin d'être correct mais on s'en sort, on fait face, nous cherchons encore une aide plus adéquate. Je me forme, je lis beaucoup. Au-delà de la recherche d'aide, je veux passer un message d'encouragement et de soutien aux parents protecteurs. Nous en bavons, nous sommes malmenés au quotidien mais ne lâchons rien. Par exemple, personnellement, dans notre errance médicale avec mon fils, je ressens un fort jugement de ma posture de mère, de mon choix d'une éducation "positive", "bienveillante". Préjugés, amalgames, jugements à l'emporte-pièce réalisés par différents professionnels de santé. La cause de troubles du comportements comme le léchage ? Facile, "vos nouvelles tendances éducatives".
Aujourd'hui je suis persuadée que cette non-violence, cette bienveillance a aidé mon enfant à dévoiler, à s'en sortir jusque là. Nous sommes encore en plein combat. Je remercie l'association de Face à l'inceste pour tout ce qu'elle m'a apporté. J'espère encore apprendre, échanger, partager, militer aussi. Merci pour votre attention.
