Mauvaise prise en charge des victimes de violences sexuelles : témoignez contre la brigade des mineurs de Paris

Actualité Publié le 28.10.2021
Jeune femme déposant une plainte au commissariat

Les associations Innocence en danger, Enfance & partage et Face à l’inceste lancent un appel à témoins pour toutes les personnes ayant été en contact avec la brigade des mineurs de Paris, régulièrement pointée du doigt pour la violence verbale et psychologique exercée par ses agents pour museler la parole de l’enfant victime de violences sexuelles ou de son parent protecteur.

Le 11 octobre 2021, un enregistrement d’une conversation intervenue début de l’année entre un agent de la brigade des mineurs de Paris et une mère en détresse a été diffusé sur Twitter.

Le 15 octobre suivant, la version complète de cet enregistrement était mise en ligne sur YouTube

Il était ainsi révélé que la maman a appelé la brigade des mineurs de Paris pour obtenir de l’aide et des conseils au sujet de sa fille qui lui « a parlé de choses à caractère sexuel qui se passent quand elle est chez son père ».

Alors que cette maman précisait à son interlocuteur que son enfant évoquait des faits graves de violences sexuelles, celui-ci lui répondait avec froideur et fermeté « d’arrêter avec ces histoires » et ajoutait que « pour les enfants de 4 ans, c’est assez fréquent qu’il y ait ce genre de langage, c’est pas forcément qu’il y a quelque chose derrière […] c’est pas à votre cerveau d’adulte de fantasmer sur le vocabulaire d’une enfant de 4 ans ».

L’agent de la brigade des mineurs de Paris poursuivait en déclamant que « un enfant de 4 ans et demi, ça dit tout et n’importe quoi, qu'il ne faut pas du tout se fier à la parole ».

Une telle violence verbale et psychologique assénée à un parent protecteur en recherche d’une écoute ou d’un conseil auprès d’une brigade dite spécialisée sur les mineurs victimes doit être fermement et lourdement sanctionnée par les autorités compétentes.

Cet enregistrement vient cependant révéler la réalité de trop nombreux parents et enfants ayant eu à connaître cette brigade des mineurs dans le cadre d’un dépôt de plainte, d’une audition, d’une enquête ; les associations de protection de l’enfance en danger sont régulièrement destinataires de témoignages similaires à cet enregistrement diffusé.

Ces témoignages sont tous emprunts de craintes quant aux conséquences de la révélation de ces violences faites par certains agents de la brigade des mineurs de Paris sur les enquêtes, sur leurs enfants, sur leur vie… Nous ne pouvons ni ne devons plus rester muets ni inactifs face à de tels agissements.

Les associations Innocence en danger, Enfance & partage et Face à l’inceste décident de briser le silence de ces violences et dysfonctionnements à l’œuvre depuis trop d’années au sein de la brigade des mineurs de Paris et qui ont pour effet évident de réduire voire anéantir la parole de l’enfant et de son parent protecteur.

Nos trois associations entendent saisir publiquement et dans un délai de deux mois, le Défenseur des droits aux fins de permettre l’ouverture d’une enquête indépendante sur les comportements/propos adoptés par nombre d’agents agissant au sein et sous l’autorité de cette brigade.

A cette fin, Innocence en danger, Enfance & partage et Face à l’inceste lancent un appel à témoigner pour toute personne ayant été en contact avec des agents de la brigade de mineurs de Paris (audition, appel téléphonique) en leur qualité de plaignant et/ou de signalant de violences sexuelles sur mineurs (que ces violences aient été commises au sein de la famille ou au sein de l’école, de centre de loisirs, d’associations sportives, etc.).

Ces témoignages seront analysés et mis en perspective par les avocats pénalistes du comité juridique des trois associations, puis restitués dans un document objectivant les dysfonctionnements et les conséquences de ceux-ci remis entre les mains du Défenseur des enfants.

Nous remercions tous les témoins de nous écrire à l’adresse suivante : [email protected]

 
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Contact : [email protected]