L'inceste ou les incestes ont commencé avec mes parents, mon grand-père maternel, un cousin germain de mon père qu'il fallait appeler en famille "oncle".
Mes parents ont commencé des attouchements dès les changements de mes langes. Puis des agressions sexuelles avec pénétration de la part de mon père, et quelque chose avec ce grand-père. Mère et grands-mères complices qui ferment les yeux et défendent leurs époux respectifs, barrière des générations inexistante. Le climat est psychorigide, manipulateur, franchement pervers. Je subis l'inceste avec un viol et des passages à l'acte de ma mère. Tous morts. J'ai 57 ans. J'étais une enfant. Mon "oncle" me le fait subir également, j'ai alors 8 ou 9 ans. Ma mère minimise et dit que c'est comme ça partout, dans toutes les familles. Lorsque je lui dit ce que j'ai subi de la part de mon père, elle me répond cela. Mon père, lui, me menacera avec un couteau de cuisine, parce que j'ai fait cela, j'en ai parlé à ma mère. Il menace de partir. Je porte toute la culpabilité, ils en jouent et abuseront ma vie durant. Mon profil intéresse de nombreux hommes agresseurs. Je suis violée, abordée et abusée dès l'âge de 13 ans, puis 15, puis 19 ans, et je décompense sur un mode psychotique bipolaire qu'on prendra durant 32 ans pour une schizophrénie. J'ai dégusté les traitements abusifs. J'aborde la question des incestes dès la trentaine, et on ne fait rien en psychiatrie, rien d'autre que me dire de m'éloigner ou de revenir pour l'enterrement de ma soeur aînée qui s'est donné la mort, qui n'a jamais évoqué en terme d'inceste ce qu'elle a sans doute vécu.
