Prescription... je porte quand même plainte !

Témoignage Publié le 20.01.2012

Je suis décidément mal née... pourtant aujourd'hui on a le droit de porter plainte jusqu'à 38 ans... pas moi, alors même que je ne les aies pas. Ce n'est pas grave, je n'en peu plus, alors j'ai porté plainte. A la fin, le policier me dit : "vous savez que les faits sont prescrits en ce qui vous concerne ?" "oui" "maintenez vous votre plainte" "oui"... les auditions ont commencées 3 semaines plus tard, je sais qu'en face de moi ce jour là, j'ai trouvé la compassion et le devoir de me donner un semblant de justice, car en me stipulant que je n'aurai pas le droit au pénale, l'officier de police m'a fait comprendre qu'il irait au bout de l'enquête et cela me fait un bien fou.

Au travers de ce court témoignage (ou je n'étalerai pas les faits) je veux signifier qu'il est bon de confronter sa propre famille à leur déni, à leur obscurantisme qui fait si mal. Il est bon de se dire qu'ils vont devoir se rendre au commissariat pour expliquer ce qui les mène là, il est bon pour moi de leur signifier que j'ai été au bout, que je n'admettrai jamais des discours tel que : "moi j'ai choisi de pardonner".... comme c'est facile quand on a été témoin et jamais victime de choisir le côté du violeur, vous soulignant par la même occasion que vous êtes monstrueuse de ne pas lui laisser une autre chance... Une autre chance de quoi ??? De recommencer ?

J'ai tellement attendu ces aveux tellement accuser yeux dans les yeux... il a tellement nié.... on m'a tellement dit que j'étais folle, qu'il fallait que je me fasse soigner.... Enfin, je peux leur dire avec ses aveux qu'ils sont ignobles de ne m'avoir crue et soutenue... Mais je ne suis pas à plaindre, j'ai un semblant d'équilibre alors que lui coule des jours sombres, ou sa culpabilité l'a effleurer le temps de poser des mots si peux emprunt de remords avec un "désolé"... mais suffisamment éloquent pour que je fasse taire à mon tour ceux qui me musellent.

Alors à mon tour de les confronter à leurs silences, leurs mensonges... ils auront le reste de leur vie pour penser et vivre avec ce qu'ils diront et se sentiront coupable et sale à leur tour. Car après tout un entourage qui ne soutient pas la victime ne mérite pas la sérénité que l'on m'a volée.. Je sais que j'ai droit à peu, mais ce peu est un début. Ce début peut en être un pour d'autres qui comme moi sont privés de justice. Car je me dis : plus nous serons nombreux à porter plainte, plus nous nous forcerons à la dureté du passage devant un policier, plus nous serons nombreux "les sans justice" plus nous aurons de chance de faire en sorte que l'imprescriptibilité des faits soit votée... si ce n'est pas pour nous... pour nos enfants.

J'en viens à me demander, si ceux qui n'acceptent ces lois ne sont pas complice : j'entends par là qu'ils se protègent eux même de certaines accusations... Sinon pourquoi n'est ce toujours pas voté ?? La protection de l'intégrité des enfants,  dans le pays des droits de l'Homme est toujours un sujet tabou... jusqu'à quand ??? Combien faut-il de victimes ? Combien faut-il de vie gâchées, cachées... pour que certains malades assouvissent leurs pulsions en toute impunité ???

Je reste écoeurée par ces pervers manipulateurs qui attendent le jour du délai de prescription pour vomir leur culpabilité... Ainsi ils se lavent de leurs ignominies sans en payer quoique ce soit et nous renvoie en boomerang une double peine : vous culpabiliser de ce servir de leur aveux et pseudo remords pour crier justice. Ainsi je passe pour un" être dégueulasse" moi, alors que lui est dans "le droit chemin... il a reconnue". "Je ne devrais pas me servir de cela pour l'enfoncer.... il va si mal"... j'en ai la nausée en l'écrivant tant l'absurde de la situation me porte et me traine dans les  profondeurs de la fiante humaine et des relations malsaines qu'elle véhicule. Ainsi seront toujours traités ??

Merci à vous Monsieur, qui avez pris ma plainte en considération et qui menez l'enquête uniquement pour moi... Merci.

Nous en parlons
L
Lily450
Publié le 24.10.2017
Inscrit il y a 7 ans / Nouveau / Membre

Lily450
J'ai 72 ans, j'ai porté plainte à 45 ans, plainte refusée : trop tard ! Cela a commencé à mes 6 ans jusqu'à 12, puis attouchements jusqu'à 18 quand j'ai osé quitter la maison, traitée d'égoïste par ma mère. Heureusement peu après j'ai rencontré celui qui devait être mon époux, mais les débuts de cette union ont été plus que difficiles, je pleurais souvent... Il faut à toutes forces continuer de nous mobiliser pour atteindre notre objectif : L'IMPRESCRIPTIBILITE pour ces crimes !

N
nevertolate
Publié le 14.06.2016
Inscrit il y a 8 ans / Nouveau / Membre

je lis aujourd'hui ton histoire et je compatis. comme toi j'ai mis longtemps avant d'avoir le courage d'aller porter plainte et finalement m'entendre dire "c'est trop tard!" ca a ete comme une grande claque en pleine figure. Ma famille en grande partie m'a abandonnee parce qu'ils ne veulent pas faire face a la realite ou parce qu'ils se sentent coupable? Apres 35 ans je ne vois pas comment m'en sortir; j'ai beau faire comme si tout alle bien au fonds de moi je suis desesperee

K
kinou26
Publié le 02.02.2012
Inscrit il y a 14 ans / Actif / Membre

Pour la décision que vous avez prise, et le partage de ce parcours.
Courage pour la suite.