J’avais 8 ans, j’étais une fille pleine de vie, j’étais heureuse et j’adorais la vie.
J’adorais jusqu’à ce jour où ma soeur a été placée en foyer par ta faute, et qu’il a fallu que tu la remplaces. Il a fallu que tu me prennes à sa place pour combler ton envie et le manque. Tu avais encore mon autre soeur sous ton monopole, mais deux n’étaient pas assez pour toi, c’est pour ça que tu as commencé avec moi. Au départ, je ne comprenais pas vraiment ce qu’il se passait, je pensais que c’était un jeu que c’était rien de méchant. Puis les années ont passées et ce petit jeu continuait et commençait à prendre des proportions énormes. D’abord, c’était juste des petites caresses, puis tu as commencé à me montrer des vidéos… Et un jour, j’étais une ado et j’allais au collège. Tu essayais sans cesse de m’embrasser de force, sans compter les fois où tu venais derrière moi me toucher les parties intimes, en disant que personne à part toi a le droit d’y toucher, que c’était à toi et à personne d’autre. Mais non, c’était à moi avant toutes choses.
Un jour, on est allé dans le nord de la France ; je me souviens de ce week-end horrible où tu m'a forcée à te faire une fellation que je ne t’ai pas faite. Ton chantage sans cesse... « Ne dit rien, sinon je risque de gros problèmes ». Ce jour dans la salle de bain où tu as passé ta langue sur mon sexe, et quelques secondes après tu as essayé d’y pénétrer. Sans compter les autres fois où tu venais dans ma chambre la nuit ou dans la salle de bain quand je prenais mon bain.
Aujourd’hui, j’ai 20 ans, je n’arrive pas à vivre une vie normale avec les hommes, je fréquente des hommes un peu plus âgés que moi à cause de ce traumatisme. Du haut de mes 20 ans, je peine à trouver le sommeil la nuit, parfois parce que tes actes et tes gestes me hantent encore la nuit. En septembre 2018 j’ai porté plainte, j’ai été auditionnée je ne sais combien de fois, pour qu’au jour d’aujourd’hui tu sois encore en liberté. En liberté, et plus de ça tu travailles avec des enfants, je trouve ça horrible. Tu m'a volé mon enfance, mon adolescence et même ma vie de jeune femme adulte, et je t’en voudrai à vie pour ça.