Actualités/violences faites aux femmes

Témoignage Publié le 25.11.2017

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violences faites aux femmes

Voilà bien ce qui me rend terriblement énervée ces jours-ci : cette houle contre les harcèlements. J'ai connu au moins trois situations harcèlement/agression difficiles dont une périlleuse dans ma jeune vie d'adulte mais j'ai eu la chance d'avoir réussi à prendre le dessus à chaque fois. Heureusement sinon j'eusse été irrécupérable du fait que l'inceste subi dans l'enfance n'était alors pas encore revenu à la mémoire (seulement à la mi-trentaine) car trop choquant et suivi d'un acte barbare encore plus choquant.

Donc je suis très énervée, très choquée par cette masse de mécontentement qui occulte les victimes d'inceste, les enfants ! Pourquoi Macron ne fait-il pas un discours profond aux victimes d'incestes enfants et aux enfants victimes qui ont vieilli ? Je ressens ces jours-ci à travers les médias que l'on traite comme plus important : les victimes adultes qui manifestent contre le harcèlement, les violences, les atteintes sexuelles sur des adultes alors que les enfants choqués par l'inceste n'ont plus de mémoire pour la plupart pendant trop longtemps pour réagir ou plus âgés sont trop fragilisés pour réagir et qu'une fois vieillis ils se découragent.

La prescription - chose monstrueuse - ne devrait pas exister dans un pays des Droits de l'Homme CAR ON NE DEVIENT HOMME QUE VIA LE DEVENIR ENFANT et hélas il faut bien trop de temps pour se reconstruire à la base ENFANCE dans certains cas trop grave comme le mien avant de pouvoir parler ! Au Canada, la prescription part non pas de l'âge de la majorité mais du moment où la victime à recouvrer la mémoire des faits et cela est déjà plus sensé. En France, l'isolement voire l'autisme est la seule adaptation possible. Quand je pense que l'on a tenté de me réinsérer professionnellement (donc socialement) en me demandant de mettre de côté les plaies vives, donc en méconnaissant la seule cause de mon absence d'études, de diplômes !

Donc case zéro. Un handicap visible c'est l'aide et la compréhension assurées un jour ou l'autre. Mais un handicap de blessure grave invisible, niée, c'est permettre à la société (organismes professionnels, de formation etc...) de jouer avec la preuve qui manque, donc avec le manque d'affirmation de soi, donc avec l'existence annihilée de soi en société c'est une torture à vie. Je suis restée isolée bien que mariée. Je n'ai jamais pu reprendre une activité professionnelle car tout a été nié en moi, jusqu'au moindre de mes choix, je fus toujours poussée dans une seule voie de garage le temps de ma reconstruction. Après il est trop tard pour tout, malgré des potentiels reconnus (sans le bac à cause d'une souffrance, comment peut-on se reconstruire si le potentiel du départ était assez bon pour des études supérieures ?). Et passer à la retraite en HLM alors qu'on rêvait d'une maison pour avoir au moins la place pour épanouir (exister) au moins des talents, des dons, cela devient dingue... En fait, depuis l'enfance je vis la Métamorphose de Kafka. Qu'on ne me dise pas que je me plains car Jésus lui-même a crié "Mon Dieu mon Dieu pourquoi m'as-tu abandonné !" Chacun le droit même le devoir se se plaindre car cela seul fait avancer notre société Humaine. Le "Je" n'est pas égoïste, il est à partager ! Car le "nous" sans "je" n'existe pas.