Avec le temps on peut réussir à vivre

Témoignage Publié le 09.01.2007
J'ai témoigné il y a 6 ans environ pr raconter mon histoire. Etre lue par bcp de personnes fait incroyablement de bien même si c anonyme.

Petit rappel des faits: mon père est décédé qd j'avais 4 ans, mon beau-père est entré ds notre vie qd j'en avais 6. Tt a commencé ds une baignoire avec un bain commun. Avec le recul je me dis que ma mère n'est pas innocente: pourquoi a t-elle peur des écrits qui restent ? pourquoi depuis plusieurs années on ne se parle plus ? le moindre prétexte est bon pr empêcher la réconciliation: je suis une traîtresse. Je n'ai jamais réussi à dire à ma mère ce qui s'était passé pdt 4 ans, avec qqs tentatives une fois jeune femme et célibataire (vers 23 ans), et de retour à la maison pr cause de concours raté. Plus petite j'avais essayé de lui dire des mensonges qu'il faisait et elle ne m'avait pas crue. Comment a t-elle fait pr me laisser prendre des bains si tard avec mon beau-père ? Comment ça se fait qu'elle n'entendait pas les pas sur le parquet du haut alors qu'elle regardait la tv ds le salon en dessous ? Comment a-t-elle pu me laisser continuer à me laver même jeune fille en même temps que lui ds la même salle de bains ?

Bref...
Après deux histoires ratées, deux personnes à qui j'avais révélé ce qui s'était passé, j'avais l'impression que la vie à 2, l'épanouissement intime n'était pas possible, que ça venait de moi, que j'avais un pb avec les hommes, forcément. Mon premier ex avait assimilé mon histoire à son bisous avec sa cousine, une politique de l'autruche qui le faisait trouver mon beau-père quasi normal: c vrai ça se voit pas comme le nez au milieu de la figure. Le second savait aussi et lui en a fait des cauchemars, m'a posé des questions douloureuses, me disait que j'avais un pb: ça a fait mal, mais ça a été comme une thérapie. En me libérant de lui je me suis libérée de ma culpabilité: je suis une victime. Quelques errances affectives plus tard, j'ai cessé de lutter : je suis ce que je suis, une survivante, la petite fille qui avait besoin des marques d'affection de sa mère, de son père aimant parti si tôt, une sangsue affective comme je me désignais moi-même...

Via le net, après une longue correspondance de 10 mois sans but si ce n'est de communiquer, sans support photo, après multes échanges sur nos vies, une rencontre ds la vraie vie: un homme qui aurait dû m'effrayer par son physique puissant et viril, et pourtant non, de la douceur. Il m'a prise comme ça ds ses bras un soir ds sa voiture, sans arrière pensée que de me câliner pr un peu de réconfort. Plus tard ce sera un premier baiser, un premier câlin intime et tt sera naturel, tt simplement naturel. Il est vrai qu'au début lui aussi n'était pas trop en confiance, son ancienne compagne ne voyant pas l'intérêt de faire l'amour. Alors on a fait connaissance peu à peu, de caresse en câlin, on s'est rassuré pr se trouver vraiment, en parlant bcp sans heurt. Aujourd'hui mon but est de nous préserver : moi, lui, sa fille, NOUS, loin du passé qu'il connaît parfaitement. Mes ami(e)s savent aussi, même des personnes moins proches. Prendre l'habitude de dire, de mettre des mots, de le dire de plus en plus calmement : poser, ça fait partie de ma vie, de mon parcours, c ce qui fait ce que je suis aujoud'hui.

Je vis avec. Les seyquelles demeurent ds mon besoin de maîtriser les choses parce qu'un jour j'ai subi. C peu et bcp à la fois, car je lis les autres messages et je vois que c plus dur pr bcp, et c lourd malgré tt parce que ds la vie il y a tant d'occasions à vouloir maîtriser les événements. Je n'arrive pas à me décider à avoir un enfant et je sens que ça tient à ça, au jour où mon beau-père, alors que j'avais 23 ans a posé sa main sur mon ventre, j'ai senti comme une brulûre en moi. C'est mon corps qui hurlait après ttes ces années: NON, c'est FINI!

Séverine