Maltraitance

Témoignage Publié le 18.12.2006
Je vais vous témoigner ce qu'on a vécu mon frère et moi dans notre famille adoptive. On a été adoptés à l’âge de trois ans. Mes parents avait une situation socialement très correcte. On vivait dans une chouette maison. Et d’extérieur rien tout semblait bien se passer. Mais derrière la façade, quel horreur.
De toute mon enfance j’ai toujours voulu partir de cette maison de fou. D’ailleurs je suis parti de la sans un rond à l’age de 17 ans.

On a pas de grands souvenirs de maltraitance mais un climat malsain. Longtemps je me demandait comment ça se passait dans les autres maisons. Et en fait je ne le saurai pas vraiment car de toute mon enfance je pense que je n’ai été que dans la maison de deux amis et le reste c’est tout. C’est bien simple on ne pouvait pas aller dans la maison de nos voisins, finalement quand j’y réfléchit il nous ont tout simplement isolé pour qu’on ne puisse jamais parlé ou être dans une situation ou l’on puisse se confier à quelqu’un. Je m’explique : le climat dans lequel on vivait c’était celui de la peur, du soulagement quand il n’y avait pas de crise et de la terreur quand elle se préparait.
Comment expliquer les brimades, cette succession de conneries au quotidien….

En maternelle et en primaire on était dans une école très aisée. Quelque détails qui me reviennent en mémoire. Ma mère exigeait qu’on soit propre et qu’on ne se salisse pas c’était une obsession. Quand on était en maternelle, chaque jour elle exigeait de voir notre anorak notre short et notre caleçon pour voir s’ils étaient toujours propre. Et si notre anorak était sale et bien on passait notre soirée à le laver à la main. Je m’en souviens, la partie la plus pénible c’était qu’il fallait le sécher avec un essui . Parce qu’on ne pouvait pas le laisser secher tout seul, il fallait qu’on frotte jusqu’à ce qu’il soit sec. Si short était sale il fallait le brosser avec une brosse à chien dent. Idem pour le caleçon.

Famille de débile ! Société de débile qui pousse de tels attitudes de vie !! je suis également en colère contre certains systèmes de vie d’organisation dans nos sociétés (Tjs plus de confort, de plaisir, pousse à plus d’individualisme, de perte de lien qui génère les monstruosités de la misère sociale)….

Enfin je me souviens des torgnioles qu’on pouvait se ramasser simplement parce qu’on avait déchirer notre anorak ou parce qu’on avait fait un trou dans nos chaussures ou parce qu’on avait fait une trop grandes tâches sur nos vêtements.

A l’âge de quatre ans, je me souviens de la peur que j’avais quand ma mère venait me chercher à l’école. Je l’attendais et j’essayais de regarder si mes vêtement étaient propre . Je nettoyais avec ma salive les taches que je trouvais sur les manches de mon anorak. A quatre ans….Au niveau vestimentaire elle avait également une autre lubie : Comme elle disait qu’on était des enfants sales, et qu’elle ne voulait pas passés son temps faire fonctionner la machine à laver, quand on était à l’école on devait porter un tablier. Petit détails celui ci nous tombait jusqu’au genou, et autre lubie elle nous faisait porter des short le plus longtemps possible dans l’année de sorte qu’on avait l’impression de porter une jupe les trois quart de l’année scolaire. Autre détail ? On a du le porter durant 9 ans de la première maternelle jusqu’en sixième primaire dans une école ou tous le monde se connaissait et ou on était les seul à le porter. On vivait avec cette gêne constante qu’il y avait quelque chose de pas normal. Elle nous attaquait dans notre intégrité physique et dans notre image qu’on pouvait avoir de nous à l’extérieur. En fait je pourrais citer plein de détails ou notre mère cherchait à nous infantiliser, nous donner une image d’un bébé…..Plus tard au collège jusqu’à l’âge de 16 ans on devait se promener avec un grosse boîte à tartine. L’idée d’agir de manière rationelle , prétexte derrière lequel elles se réfugiait pour justifier le fait par exemple qu’elle nous faisait porter ces pulls ,….rhoo rien qu’a y repenser…en fait ca me chamboule un peu trop je reviendrai sur la suite un autre jour…
Nous en parlons
M
Manu2
Publié le 06.11.2017
Inscrit il y a 6 ans / Nouveau / Membre

Bravo pour cette phrase :
Elle nous attaquait dans notre intégrité physique et dans notre image qu’on pouvait avoir de nous à l’extérieur.
C'est exactement ça le sujet de l'incestuel, et c'est très dur à exprimer. Vous deviez vivre dans ces nécroses à elle, et les porter sur vous : le tablier est exemplaire de l'image, ses protection à elle, ses défenses a elle, contre ce qui la "rendait folle", devait impérativement être votre image à vous, comme si sa pouvait devenir vous et plus elle.

Vous avez été le porte manteau de sa névrose pathologique, ce que donald meltzer appelle projection intrusive. C'est dur a décrire puisque l'intensité de la folie qui vous tenait en joue n'est jamais perceptible dans les exemples, aussi délirants soient-ils.

@ lilith : lui il parlait d'un frère ...

L
Lilith
Publié le 18.03.2010
Inscrit il y a 14 ans / Nouveau / Membre

Bonjour,

J'imagine bien quand vous parlez 'd'ambiance malsaine".

J'aurai aimé connaître quelles sont les répercussions sur votre vie d'adulte de votre éducation. Avez-vous toujours des contacts avec vos parents par exemple? Comment s'en sort votre soeur? Etes-vous très bordélique en rébellion à cette propreté imposée ou au contraire très maniaque? Etc.

Amicalement.