Mon histoire lettre pour mon avocat

Témoignage Publié le 20.05.2019

Mon histoire

lettre pour mon avocat

La souffrance au quotidien devient un handicap permanent où le passé prend le dessus sur le présent et la vie future. Il est difficile d’imaginer un futur et je me contrains à vivre au jour le jour. Je suis célibataire et n’arrive pas à rester en couple. Je n’ai jamais habité en couple. Je n’ai aucune confiance en moi et encore moins aux autres. J’ai une dépendance et un manque affectif qui étouffe et fait fuir. J’ai constamment besoin qu’on prenne soin de moi et qu’on me rassure. Sentimentalement je ne pense pas pouvoir aimer tant j’ai été trahie, rejetée, humiliée par ma propre famille. Je sais que l’on me quittera et le revivrai encore et encore, ma sensibilité extrême ne m’aide pas. J’ai peur de l’homme en général. Sexuellement je n’arrive pas à avoir de rapport intime. Je n’ai pas de libido et n’ai jamais pris de plaisir. Je n’ai aucune sensibilité au clitoris et à la poitrine. Je ressens des blocages, la pénétration est impossible et si cela arrive elle est très douloureuse. Je me crispe, pleure, tremble. Tout le monde cour derrière le plaisir qui m’est inconnu et est un calvaire. A peine que ça commence j’ai hâte que sa finisses. Je revis mes agressions et viols, ne voit plus mon copain mais mes agresseurs j’ai des flashs. Je suis inconsolable et déteste mon copain qui n’y est pour rien. Pas étonnant que personne ne reste, ils fuient à chaque fois. Je me sens sale et prend de longue douche mais je suis toujours aussi sale. Je frotte mais ce n’est que l’extérieure, mon intérieure est sale.

Je rêves d’avoir au moins un enfant, un petit moi, que je lui donne tout l’amour qu’il y a en moi, tout ce que je n’ai pas eu. Pour cela il faut obligatoirement un homme. Dur d’imaginer de revivre mes viols. Si je le fais pour réaliser le rêve d’avoir un enfant oui mais après. Mon enfant serais je le protéger ? Comme moi je ne l’ai pas été dans ma maison avec ma famille la où je dois me sentir en sécurité ou l’on veille sur moi. Son père sera t-il capable de voir sa chair et son sang et non un jouet sexuel pour satisfaire sa perversion ? Son frère le protègera ou le martyrisera et fera t-il ses premières expériences perverses sur lui ? Je veux un enfant, la femme qui sommeil en moi en veut un au plus profond d'elle. Je sais tout l’amour dont j’ai manqué, je sais tout l’amour que j’ai déjà pour lui mais j’ai peur de tous c’est pervers qui sont même pas des inconnus mais ta propre famille.

Aujourd’hui je dis non aux hommes, plus jamais. J’aime les femmes est ça encore reste délicat. La société n’accepte pas l’amour entre femmes c’est malsain et sa dérange tu ne peux être démonstratif de peur que l’on t’insulte ou te tape ? Il faut se cacher. Je veux une femme et un enfant rien de tout ça ne plaît à la société. Ils se demandaient pourquoi les femmes se mettent entre elles ? Une femme battu, humiliée, violée, qui a du dégoût pour les hommes n’a t-elle pas le droit d’aimer et d’être aimée en retour ? Sexuellement avec une femme je ne tremble pas… Et ne vois pas mes agresseurs, je ne revis plus mes viols, ma libido et présente pas tous le temps mais elle est là mais le plaisir est toujours absent. Il y a quand même un mieux. Je suis actuellement célibataire a presque 38 ans, pas d’homme a cause des violent, pas de femme car mon histoire et mes traumatismes sont trop dur et toujours pas d’enfants. Je ne désespère pas du moins pas tous les jours. Je rêves de me marier et d’avoir au moins un enfant, de créer ma propre famille, celle que je n’ai pas eu.

La nuit je ne dors pas, elle me fait peur, je suis insomniaque, je dors la journée et vis la nuit. Ce n’est pas pour me plaire d’avoir un tel décalage. Parce que j’ai peur de toi mon géniteur, de toi mon frère, que tu viennes la nuit me surprendre dans mon sommeil. Tu m’as empêchée de dormir la nuit alors que j’avais école le lendemain, je ne pouvais pas suivre mes cours et même après toutes ses années cela a des conséquences sur mon travail. Tu n’es plus là mais je ne peux toujours pas dormir. Quand j’ai pris mon appartement en fuyant de chez mes parents je dormais avec un couteau sous mon oreiller. En 2010 j’ai pris un chien, il est petit et pourtant je ne sens protégée dès qu’il y a du bruit il me prévient en aboyant. Lorsque je fais des cauchemars il vient et me rassure. En le voyant je me rappel que tout ça fait partie de mon passé, je me dis que ne suis plus une petite fille plus rien ne peux m’arriver.

Ma santé est catastrophique je suis anxieuse, stressée, je réfléchis constamment, d’où mon insomnie. Je souffre de troubles post-traumatiques. Je suis dépressive, bipolaire, borderline. J’ai des énurésies la nuit et tout particulièrement la journée depuis mon plus jeune âge, mes parents me battaient à cause de ça je devais même aller à l’école avec mon jean remplis d’urine. Je m’automutilais quand j’étais enfant et que mes parents me réprimandaient, je mettais du vicks sous mes yeux et les mettaient sous ma lampe de bureau ce qui a fais baisser ma vue qui était très bonne peu de temps après à force de le faire ma vue a tellement baissée que l’on m’a prescrit des lunettes. Je souffre de trouble alimentaire. J’ai une lésion à l’anus qui me gratte encore et est encore très douloureuse à cause de mon frère qui m’a brutalement sodomisée. Les médecins ont pensés que c’était des hémorroïdes après diagnostic ils ont découvert que c’était un vaisseau qui a sauté. J’ai pris du poids en 4ème à 14 ans l’année où mon géniteur ma tuée, où il m’a confondu avec sa femme, ou pire pour son jouet de perversion. Avant j’avais une morphologie plus que normale.

A l’école quand on allée a la piscine j’étais la plus musclée des filles et des garçons, Eux ils étaient jaloux qu’une fille soit plus musclée qu’eux, abdos et pectoraux. Je ne suis laissée grossir car je ne voulais pas qu’on me regarde car mes agresseurs m’ont rendue coupable et responsable de leurs abus. J’avais honte et culpabilisais et encore aujourd’hui. Ma tenue vestimentaire change, je portes des vêtements large et d’homme pour ne pas attiser les regards, pour ne plus que l’on me regarde. En 2012 mon généraliste me prescrit des anti dépresseurs. J’ai pris plus de 20 kg. Je suis obèse. Ce n’est plus mon corps ? Je faissais beaucoup de sports et était très musclée en 5ème, en 4ème je double de volume, je me renferme, je ne souris plus, je n’ai plus d’amis. J’ai peur et me méfie de tout le monde ; je suis en échec scolaire. J’étais déjà pas très bonne a l’école à cause de ma dyslexie mais cette année est la pire de toute. Les élèves me trouvent bizarres, ils se moquent de moi, de mon poids. Ils ne savent pas que je suis une enfant à l’école mais qu’à la maison on me traite comme une adulte. On me rejet et on se moque de moi je suis plus timide et deviens sauvage. J’ai des difficultés relationnelles, je m’isole j’ai honte de moi à l’intérieure et comme si cela ne suffisait pas mon extérieure me trahit et reflette ma souffrance intérieure.

J’ai redoublé beaucoup de classes CE2, 3ème et 1ère année de BEP. A mon deuxième CE2, je rentre a l’école privée j’y fais le CM1 et CM2. En 6ème et 5ème je suis toujours en privée mais dans une classe pour enfant en difficulté solaire car je sais pas bien lire et ais beaucoup de mal a apprendre. Ce n’est qu’en 4ème que je reviens en école publique, je l’ai très mal vécu car je n’avais pas le niveau. Je reste en échec scolaire. Je vais a l'école mais ne suis pas ce qui se dit ou se fait, je suis obligée d’y aller. Je passe sans savoir le programme. Tout au long de mon adolescence et dans la vie d’adulte je me mutile et fais plusieurs tentatives de suicides. J’ai été hospitalisée 2 fois en hôpital psychiatrique. En avril 2017, suite a une tentative je finis dans le coma, les conséquences sont une vénite, pneumonie, problème respiratoire, perte de deux sens l’odorat et le goût que je ne retrouve que partiellement.

Après ma TS a cause des tentions des procès et toutes les douleurs enfouies en moi, mon géniteur et venu me voir chez ma mère me disant qu’il m’aime et qu’il ne comprend pas mon geste. J’étais très mal a l’aise, j’étais faible je tenais a peine debout. J’ai rassemblée le si peu de force qu’il y a en moi et lui ai demandée de partir, qu’il n’est pas en droit de venir, que ses paroles sont de trop et qu’il se moque littéralement de moi, que je supporte sa voix, son odeur et sa présence et qu’on se verra au procès. Dès la sortis on me force a aller en hôpital psychiatrique, j’y reste 2 semaine, j’ai vécu un enfer. Il y a de tout, des alcooliques, drogués, schizophrènes et ne me sens pas en sécurité. Je demande tous les jours à sortir. Ils me l’accordent à conditions de reprendre un traitement et d’être suivie par mon psychiatre. Je leur donne les coordonnées du centre de psychotrauma où je suis déjà prise en charge.

Au travail, je suis souvent absente pour cause de maladies, je manque de concentration, je n’arrive pas a faire le travail, je fais des malaises a répétitions. Ma supérieure me dit qu’il faut que je me soigne, qu’elle ne peut pas me garder dans cette état, que ma santé et en jeu. Depuis 2015 je suis en longue maladie. J’ai était suivie au CMP de ma ville au bout de 2 ans ils voulaient que j’aille ailleurs où c’est pire. Je trouve le centre de psychotrauma où je suis encore prise en charge. Ils m’aident à me reconstruire mais c’est un travail fastidieux qui prendra énormément de temps et de patience. Mes procès me sont vitaux. S’il y a un avenir il en dépend, la reconnaissance m'est importante tout comme l’incarcération, qu’ils payent de m’avoir pris ma vie, mon enfance, mon adolescence et ma vie d’adulte. Je suis en souffrance constante et paye tous les jours leurs perversions, me prive d’une vie sentimentale, d’être mère, d’avoir un bon travail, une vie amicale familiale et sociale. Ma famille ne me parle plus je n’en ai plus. Le plus important et de ne plus porter le nom de mon géniteur. J’ai commencée les démarches dans ce sens grâce a mon avocat. Mon nom d’usage est celui de ma mère suivi de celui de mon géniteur. Je ne veux plus et ne peux plus porter son nom pour tout ce qu’il représente, contrairement a ce qu’il pense je ne suis pas sa femme et souhaite couper tous liens avec mon agresseur. Je veux avancer et être une nouvelle Cindy avec une nouvelle vie ce qui sera la concrétisation de ma reconstruction.