Témoignage femme: Je suis en souffrance

Témoignage Publié le 12.12.2006
Bonjour à tous,

C'est la première fois que je témoigne sur un forum.
J’ai 31 ans et à l’âge de 30 ans, alors que je vivais une relation qui me faisait souffrir avec un homme, j’ai fait un rêve traumatisant qui a fait remonter à la surface quelque chose qui s’était passé quand j’étais petite et que j’avais toujours refoulé. J’ai toujours vécu avec un minuscule souvenir : les mains de mon oncle me caressant et moi y prenant du plaisir. A part ça, je ne me souviens plus de rien, excepté que je lui souriait en gardant les jambes écartées pour faire semblant que ça me faisait du bien. D’ailleurs, je crois lui avoir dit « ça me fait du bien ».

Il était le mari de ma tante, la sœur de mon père. Nous étions très proche. Ils ont divorcé quand j’avais 8 ans. Je ne l’ai plus jamais revu. Sauf une fois quelques années plus tard dans un club de tennis. J’étais avec ma famille et lui était avec sa nouvelle femme et ses 2 nouvelles filles. Je me souviens avoir plaint ses filles. Il a fait comme si de rien n’était. Comme si il ne m’aimait plus du tout, comme si on n’avait rien qui nous liait. Je me suis sentie encore plus sale.

L’inceste dont je me souviens s’est passé lorsque j’avais 4 ans. Mais il a pu me faire des choses avant et après. Je ne me souviens pas de la fréquence de ses séquences. Tout ce dont je me souviens, c’est qu’il le faisait à chaque fois qu’il venait nous dire bonsoir à moi et à ma sœur quand il venait à la maison avec ma tante, il s’asseyait sur mon lit et il me touchait la « zézette » pendant que je lisais une histoire ou il lisait je ne sais plus.

Ca m’épuise de parler de ça. Je me sens si mal.

Aujourd’hui, si je viens vers vous, c’est que je suis au pied du mur. Soit je m’en sors, soit je sombre, je me vautre.
Ma vie ne va pas du tout. J’ai été harcelée moralement et sexuellement dans mon travail par mon supérieur hiérarchique. Affectivement, j’ai toujours été attirée par les De Niro, les gangster, jaloux et possessifs, qui veulent me posséder et m’enfermer.
Sexuellement, je n’ai jamais eu d’orgasme mais par contre, je suis le « coup du siècle », je fais tout ce qu’il y a à faire pour le contenter. Une vraie geisha !
La première fois que j’ai couché avec un garçon, j’avais 16 ans. Il m’aimait et j’avais fini par tomber amoureuse de lui. Il était métis, il était beau, il plaisait à toutes les filles. Lui, qui était plutôt « bouffon », j’ai réussi à en faire un voyou rappeur, tagger. Notre relation a duré 2 ans. Passion, possession, jalousies, trahison, violence, sexe. Il était fou. Il a voulu que j’arrête de fumer, que je me coupe de mes amis, de ma famille, des gens qui m’aimaient pour que je ne sois plus qu’a lui. Il voulait m’enfermer dans sa cage dorée puis jeter la clé. Et le pire, c’est que ça me plaisait.
Après lui, j’ai reproduit le même genre de relations. Je les choisis plutôt baraqués, beaux gosses, basanés. Je suis tombée amoureuse d’autres hommes, mais à chaque fois que ça finissait mal, je rappelait mon premier amour, pour me réfugier dans ses yeux pleins d’amour puis quelques temps plus tard, je réalisait qu’il n’avait pas changé et je le quittais car je n’en pouvais plus.

A l’âge de 30 ans, après l’exhumation de mon traumatisme, 4 ans après nos précédentes retrouvailles, je lui ai écrit une lettre. Aujourd’hui, ça fait 10 mois qu’on s’est retrouvé. Et c’est l’enfer ! Il est pire qu’avant. Je me demande même si il n’a pas une psychose. Pendant les 8 premiers mois, je n’avais pas le droit d’avoir son portable. Seul lui m’appelait. Il était si secret, si opaque, si mural. Il refusait de me donner la moindre tendresse. Au bout de 8 mois, il m’a avoué le secret qu’il me cachait. Il a une fille de 4 ans. J’ai vécu des moments horribles de détresse. Il est séparé de la mère qui vit avec leur fille en province.
Il prend de plus en plus de place dans ma vie. Il veut me couper des gens que j’aime. Il m’a dit « soit tu rentres dans le moule, soit le moule rentrera dans toi ». Il est de plus en plus violent. Une fois, il m’a lancé une agrafeuse dans le ventre. Une autre fois, il m’a brûlée avec une allumette. Une autre fois, il a voulu m’étrangler avec une serviette. Et le pire, c’est que je crois que c’est moi qui provoque ça. Je dois le quitter mais je n’y arrive pas.

Je n’arrive pas à surmonter mon traumatisme qui a pris possession de ma vie sans que je m’en aperçoive.
Que dois-je faire pour m’en sortir ? Dois-je aller parler à d’autres victimes ? Je réalise que dès que je suis face à un homme qui fait preuve d’autorité à mon égard, je me soumet, je redeviens petite fille.
J’ai commencé un « casting » de psy comportementalistes, mais je n’ai toujours pas trouvé mon bonheur.

Merci de me faire partagé vos expériences ou vos conseils.