Témoignage femme : mettre des mots sur les maux. MOTS.

Témoignage Publié le 12.05.2007
Femme blonde rasée sans cheveux.
peur
On est rentré par une porte, la rue est large, maisons grandes. La rue est maisons hautes et rue blanche.
La porte d'entrée est marron, gde, vitrée, je crois.
de la pièce où j'ai été allongée
ALLONGÉE
sur le dos.
La porte marron, (je crois) donne sur une toute petite pièce d'entrée, et après, c'est l'EXTÉRIEUR.
Puis l'ascenseur vers la rue.

Quand on arrive, je crois qu'on a rdvs pour mon dos chez une kiné. Je pense cela.

Je rentre dans la prison toute marron. Papa m'amène, me précède.

On me demande gentiment de me déshabiller, de me mettre en soutien-gorge et culotte. Ce jour là, j'ai une culotte et sout-g. qui sont assortis. Je n'ai pas beaucoup de poitrine, je suis une petite jeune fille. C'est la première fois que je mets cet « ensemble » de sous-vêtements assortis, achetés par Maman. Ils sont rouges. C'est assez joli. Le tissu est spécial : un peu comme gaufré, plein de toutes petites montagnes dans le tissu : Ça fait joli.
C'est ma mère qui me l'a acheté, dans une grande surface, j'étais là, mais sans me demander mon avis.
Après ce jour chez la kiné, je l'ai
jamais reporté les deux pièces ensemble.

Je suis dans la pièce.
On me demande de me déshabiller en sous-vêtements. La dame a pas de cheveux. Dans mon souvenir, me regarde à peine.

Il y a la porte vitrée marron, fermée













Pas très loin de la porte, papa se tient là. Debout. IL REGARDE. IL FIXE.

Je voulais pas qu'il se repose avec les yeux sur mon corps. Je hais ce CORPS vu par ces yeux de papa, corps adolescent.

La dame a une pièce à côté. La porte qui y amène est sur le même pan de mur, à l'autre extrémité que la porte qui mène à la sortie.





Papa me fait mal
mal CAD ses yeux sont des mains de lâches qui me tiennent.
Sa folie me glace.
Plutôt, j'ai peur, je suis enveloppée du blanc de peur.
Ses yeux et ses bras croisés me glacent de peur.
Il me fait mal.

Ma nudité est triste.
Mais ça ne se voit pas. Pas de pleurs.
Je dois m'allonger sur la table. Je ne comprends pas tout-à-fait mon futur. Je ne connais pas encore ces mains.

Voilà.
Sur son ordre, je me suis vue m'allonger seule. Je ne devine pas qu'on va me voler mon corps.

Je suis en sous-vêtements ASSORTIS
devant papa
et je ne sais pas pourquoi.
Pourquoi mon corps est là triste.

Mon corps se sent BIZARRE du regard sans amour de papa.
Papa debout, bras croisés, glace. Debout.
Lui-même.

Quel plaisir a t-il ?

Lui est habillé. En pantalon.

Je suis allongée – sans bouger. Je ne sais pas ce qui va m'arriver, je crois à des exercices de kiné pour mon dos.

La dame [blanche d'inhumanité] sort de la pièce à côté.

Jusqu'à maintenant, je n'avais pas réalisé qu'elle n'a pas de cheveu.
Elle est blonde au crâne rasé.
Je me souviens que, sur son ORDRE,
je suis allongée,
et tout-à-coup je vois sortir de la pièce à côté la dame. Et j'ai peur.

La peur rentre dans mon vagin par le trou et je vois cette dame qui n'a pas de cheveux et pas de sourire. Je n'ai encore jamais vu, de ma vie, de femme au crâne rasé.

Elle se met ses yeux sur mon coeur allongé.

A partir du moment où je la vois arriver vers moi sans cheveux, je me cache dans ma tête dans une mort. Tout mon moi se réfugie dans ma tête.
Je suis devenue un zombie.

La dame au crâne rasé
me glace de peur.


Et après ?

Elle rentre dans mon corps.
Avec ses mains.
Je suis allongée. Je suis morte dans ma tête.

Je ne dois pas bouger.
Elle tourne autour de la table.

J'ai chaud de fièvre. J'ai de la fièvre.
Je ne dois pas bouger, sinon ça me ferait mal.

Sa main est morte.
Sa main se plaît, doucement, entre mes jambes.
Ça me caresse
mais je suis morte de fièvre.
Cette mort donne le bonheur.

Je deviens un garçon.


Mains haïssables.




Ses mains vont sur mon cou. Autour de mon cou. S'approchent mais malgré ces caresses mon corps n'est pas volé pas à elle.

Je suis allongée sur le dos, je vois le plafond. Je ne dois pas bouger.

Je ne lui donne pas mes parties intimes.

Elle met ses mains sur mon cou, mes cuisses, entre mes jambes.

Elle se fait plaisir sur mon corps.

Elle me caresse dans ma culotte. Mais je ne veux pas. Je dis rien.

Des fois, par instants prolongés, elle prend mes yeux et rentre dedans avec les siens. Mais souvent elle a l'air de penser à autre chose.
Ses yeux, enfin son regard, par instants, rentrent dans mes yeux et y pénètrent pour les détruire.
Ses yeux brûlent et font mal.

Ses mains sur mon cou,
sur mes épaules
tout doucement très légèrement.
Je ne comprends pas ce qui se passe en fait.
Je suis comme une morte par la peur et l'incompréhensible.
Ses mains sont maîtres.
Elles ont le droit, ses mains,
car il y a un homme debout bras croisés qui nous regarde et ses yeux commandent de ne pas bouger.
Ses bras croisés ordonnent.
Je suis dans la peur.

Je me réfugie dans un coin de ma tête pour me protéger.

Ses mains vont sur le cou. Se promènent. Je ne suis pas heureuse de ces « griffes » sur mon corps.

Elle se fait plaisir.
Elle a le regard qui oblige.

Son regard s'est promené sur toutes les parties de mon corps sans en avoir le droit ni la permission_
... en même temps que sa main qui se caresse entre mes jambes

Il y a les yeux de mon père qui est debout les bras croisés qui sont féroces
comme un chien de garde
et qui m'interdisent de bouger et ça me terrorise. Ça me tait. Ça me rend muette. Ça me fait être de la peur. Je suis devenue peur. Je suis dans le déni.
Je suis cachée dans ma tête et je suis devenue morte.
Comme ça je n'existe plus le temps que l'on me fasse cela.

Ses mains sur mon corps qu'elle me vole qu'elle veut être son corps. Ses mains, sur la peau de mon cou, sont des bisous horribles qu'on ne peut refuser, comme une langue sur un objet.
Je suis devenue pour elle un OBJET.

Elle me fait de la peur par son crâne rasé
par ses mains
par son faux regard
qui se frotte et se balade sur mon corps.

Elle me caresse
mais je ne veux pas
et je n'aime pas ça.

Elle met sa main entre mes jambes et dans mes fesses près de mon anus .
J'ai pas le droit de vomir, ça me chatouille mais je dois pas bouger
papa est debout les bras croisés. Ça me force
Ça me force. Mon corps reste pur car je suis cachée dans un coin de ma tête.

Elle va du haut au bas de mon corps
Elle caresse : nuque _ tout doucement_
cou_ etc...
Je ne bouge pas-Je suis pétrifiée.
Et après elle glisse à nouveau ses
mains entre ses jambes-

Les yeux de mon papa ils me brûlent_
Ils m'observent_
Ils se plaisent sur mon corps_
Ils brûlent mes seins et mon corps_
Mes sous-vêtements sont une maigre protection.
C'est la première fois que j'ai des sous-vêtements assortis et je n'en porterai plus jamais_
C'est ma mère qui les a choisis dans une grande surface.

Elle glisse sa main-doucement-sans bouger mes jambes-entre mes jambes_Ça me fait de la peur_
Les bras de mon papa sont croisés.

Je ne me souviens pas quand cette douceur, ces gestes caressants, se sont apaisés.
Ça me brûle.
J'ai de la fièvre dans mon corps_

Je suis sous les yeux de papa qui me caressent et me chatouillent et me brûlent.

Je me rhabille (jupe, chemisier) je ne sais plus comment j'étais habillée.
Je me rhabille comme un objet
ou un automate.

Papa parle un peu à la dame.


Je me rappelle, en partant, dans l'ascenseur :
papa m'a fait mal.
Je suis un automate ou une folle.
On rentre dans l'ascenseur
Je suis toute petite debout et lui est un grand monsieur.
La porte de l'ascenseur s'est refermée.
Il y a que le silence pour me protéger_

Il me vole mon silence.
Il me regarde avec le mépris, on est enfermé dans l'ascenseur, ça ne finit pas d'être dans l'ascenseur,
et il me gronde
parce que la dame me faisait des choses pas bien pas propres, dit-il.
Moi, je veux qu'on me laisse dans ma bulle sans moi, cachée dans mon coin de tête.

Alors je dis : « non ! non ! non ! »Et je dis que non. Je me ferme comme je sais heureusement très bien faire.
Quand je dis « non ! », on peut plus me comprendre et me parler.
Et voilà. Papa me rend mon silence qu'il m'a volé. Il m'a volé mon silence tranquille.
On est rentré à la maison
FIN-

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Reprise / ajout

Elle s'approche souvent de mon anus_
Ses mains passent près de mon vagin_
C'est des caresses que je ne veux pas_

Ses yeux (à la kiné) brûlent mon corps nu et se promènent sur lui_