Témoignage femme: mon père qui se voulait être un "bon papy"

Témoignage Publié le 20.04.2006
mon père incestueux,
mon père impudique,
mon père et ses cassettes vidéos pornos,
mon père et ses cours d'éducation sexuelle,
mon père qui couche avec sa soeur au vu et au su de toute la famille,
mon père qui collectionne les femmes comme des trophées,
mon père l'imposteur capable de changer de personnalité suivant les personnes qu'il fréquente,
mon père qui m'a toujours fait peur,
mon père que je ne supporte pas de voir,
mon père qui me regarde comme un objet,
mon père et son regard qui déshabille,

j'ai 31 ans et je n'ai jamais eu de "papa".

mon père donc...

je lui fais part de mes griefs et lui demande de me laisser tranquille vivre ma vie de maman, de femme... je ne veux plus le voir et je lui dis par lettre. c'était il y cinq ans.
l'appréhension de sa réaction me noue le ventre au moment de poster la lettre mais je le fais parce que je veux être courageuse, je veux lui dire, je ne veux plus me taire et surtout je ne veux plus le voir.

trois mois après, lettre en recommandée à mon nom de jeune fille d'un huissier.
je suis convoquée au tribunal par mon père.
il fait valoir ses droits de "bon grand-père" et réclame un droit de visite sur mes deux enfants.

je me suis défendue, j'ai dépensé des sous et beaucoup d'énergie pour que ce droit soit réduit au minimum.

il n'empêche qu'il a droit de les voir quatre dimanche par an tout seul aves eux. il ne fait pas valoir son droit et j'espère qu'il ne le fera jamais parce que ça me rend dingue ce droit des grands-parents.
mes enfants seraient en danger avec lui même une journée de temps en temps.
quand j'ai amené mes soupçons, mes peurs, mon enfance, on m'a répondu que ça ne concernait pas d'abus sur les enfants concernés (les miens) donc que ce ne pouvait être un prétexte suffisant pour mettre en cause son droit de visite.
il n'a rien eu à prouver si ce n'est dire qu'il avait peur que sa fille l'empêche d'avoir une place et un rôle auprès de ses petits-enfants, qu'il craignait une rupture définitive avec eux. il a fallu que je me défende, que j'argumente...quand lui n'a eu à produire que quelques témoignages de sa propre famille comme quoi il était un bon papy et que j'avais dit vouloir l'empêcher d'avoir un lien avec ses petits-enfants.
je me suis sentie trahie par la justice qui est venue sans vérifications, sur les simples allégations de mon père, réclamer en son nom un droit de visite aux grands-parents.
alors oui je suis en colère que mes enfants puissent subir le même sort que moi, en colère qu'on ne les protège pas davantage, en colère que la main mise de ce pervers passe la barrière générationnelle et s'attaque à mes enfants, en colère de savoir qu'il a toujours "le droit" de quelque chose sur moi ou à défaut sur mes enfants.
en colère oui que la justice puisse servir les intérêts de grands-parents seulement en quête de saisir la génération qui suit pour que leurs enfants ne parlent jamais.
pour que je me taise à jamais il a voulu me prendre mes petits et me montrer qu'il était toujours le plus fort.
en colère qu'un droit légitime dans certaines situations soit utilisé avec l'aval de la justice à des fins perverses de main mise et de toutes puissance.

cela dit ça va mieux qu'il y a cinq ans mais je voulais témoigner de ce dérèglement judiciaire et peut-être mettre en garde ceux qui seraient amenés à vivre ça... le sentiment d'injustice que l'on éprouve alors ne doit pas laisser place au découragement et il faut lutter pied à pied pour que ce droit ne soit pas donné n'importe comment.