Témoignage femme: Qu'est-ce qui t'a pris?

Témoignage Publié le 01.12.2006
Je n'avais jamais pensé que ce qu'il avait fait était grave jusqu'à ce qu'un jour un homme me fasse comprendre sans le vouloir.

Je ne sais pas si un jour je vais lui pardonner et je ne lui en voudrai plus.
Je ne sais pas si je comprends ma mère de l’avoir défendue.
Je ne sais pas si c’est à cause de lui que je n’aime pas mon corps nu.
Mais, je sais qu’il faut que la vie continue… Je n'avais jamais pensé que ce qu'il avait fait était grave jusqu'à ce qu'un jour un homme me fasse comprendre sans le vouloir. Mon inconscient se souvenait de ces gestes que mon frère avait posés sur moi. En effet, on m'a fait faire une sorte de voyage au fond de mes pensé lors d'un cours de religion en secondaire 1. Un agent de pastorale nous a fait fermer les yeux et il nous disait quoi imaginer(vous descendez un escalier, il y a une porte, vous arrivez devant une rivière, vous y prenez de l'eau et vous la regardez....) À la fin de cet exercice d’une trentaine de minutes, que je trouvais quelque peu banale, il nous a demandé : « Qui sont ceux qui ont regardé l'eau et qui on vu qu'elle n'était pas claire? ». J'ai levé la main et une autre fille aussi. Il a demandé à l’autre fille « Qu’est-ce que tu as vu dans cette eau ? » Elle a dit : « Ce n’était pas de l’eau c’était de la boue. Il a dit»: Venez me voir après ce cours. L’autre fille je la connaissait, tout le monde savait que son père abusait d’elle sexuellement lorsqu’elle étais enfant.Après le cours, j'y suis allé et il m'a dit : « Cette eau représentait ta sexualité. » Il m'a demandé comment l'eau était je lui ai dit: "L'eau était clair mais il y avait des grains de sable au fond" Il m'a dit que quelque chose avait troublé ma vie sexuelle et il m'a dit que je pouvais lui en parler si j'en avais le besoin. Je lui ai répondu que je n'avais rien vécu de tel et qu'il se trompait sûrement. Je suis parti et la honte montait en moi, en même temps j'ai compris que ce que mon frère m'avait fait lorsque j'avais 8 ans et lui 13 était mal et ça me troublait encore.

J'en ai donc parlé à ma mère mais, ma psy m'a bien dit que ma mère ne peut faire que protéger la cellule familiale et banaliser cet inceste. Je me suis donc sentie vraiment incomprise et frustrée! Toute cette rage qui montait en moi et qui monte encore aujourd'hui alors que j'ai 18 ans me ronge et me hante à chaque fois que je vais mal. Juste le fait de l'entendre pisser me fait chier alors je me bouche les oreilles pour ne pas l'entendre. Chaque fois qu’il me provoque tout le mal qu’il m’a fait remonte à la surface et attise ma rage, j’explose!Pour moi mon frère est le pire homme sur terre car, c’est lui qui a brisé mon enfance qui s’était jusqu’alors bien déroulée, je crois. Il a fallu que ce vicieux profite de mon innocence pour assouvir ses désirs de jeune pervers sur moi, je n’étais qu’une enfant, je ne savais même pas à quoi servait le pénis à part pour uriner, je ne savais même pas que ça devenait dur! Ce qu’il a fait c’est qu’il m’a demandé de venir dans sa chambre après que tout le monde serait couché, il m’a dit qu’il voulait essayer quelque chose. Il m’a dit enlève tes culottes et met toi sur moi. Il se crossait après moi et me demandait si je le sentais entrer. Moi je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire parce que je ne savais pas comment on fait l’amour. Je ne crois pas qu’il m’ait pénétré mais je me souviens que j’allais toujours aux toilettes parce le chatouillement que ça me faisait, je croyais que cela étais une envie d’uriner. Et comme dans tous les cas il m’a fait jurer de pas le dire aux parents que c ‘étais « notre secret. » Moi qui vouais une si grande admiration à mon frère je n’ai pue agir autrement qu’il m’avait demandé de le faire. Les visites nocturnes se sont répété à 3-4 reprises. Une autre fois il m’a demandé de le sucer dans la piscine pendant qu’il avait ma charge. Je n’ai pas voulu car c’était difficile mais il m’a dit : « Je vais te licher le vagin et après tu me suceras » Il l’a fait et j’ai aimé ça alors j’ai essayé de le sucer mais c’était trop difficile et je n’étais pas capable de retenir mon souffle assez longtemps alors, il a commencé à me pousser la tête dans l’eau et je criais, il continuait, je n’avais plus de souffle, ni de forces mais, il riait et continuait de m’enfoncer. Mon père a fini par sortir de la maison et l’a chialé. Après cela il me faisait souvent des regards obscènes lorsque nous étions seuls tous les deux. Un genre de sourire fixe et il se lichait les lèvres. Un jour quand j’entrais dans la cours d’école, trois amis de mon frère sont venus me voir et m’ont demandé : « Est-ce que c’est vrai que toi pi ton frère vous faites l’amour? » J’ai dit : « Non » assurément. Le salaud est allé se venter de cela à ses amis. C’est là que je lui aie dit que je ne voulais plus le faire et il m’a dit : « C’est mieux qu’on arrête. »

Je crois que ce qui est vraiment à l’origine du problème de mon frère c’est ma naissance. Jamais il n’avouera ce fait mais, moi je sais que ma venue au monde a fait basculer sont univers. Petit roi en ce monde, tout était beau pour lui, il avait papa, maman pour lui tout seul à temps plein. Il a même rongé l’énergie de ma mère qui a fini en dépression. Mais je crois que ce qu’il l’a choqué terriblement c’est que ma mère a tout d’un coup retrouvé sa bonne humeur lorsqu’elle m’a eue dans les bras. Il a bien vu que ce n’était plus lui le centre d’attention générale. À cinq ans, on le remarque et, on s’en souvient. La relation que l’on a mon frère et moi est très minable. Je le déteste en entier, il veut me faire regretter en entier d’être née. Je suis sure à 100% qu’en lisant ces phrases et il rirait à fond et me traiterait de folle en me relançant des extraits qu’il aurait remarqués dans son pauvre cerveau et il n’avouera jamais que j’ai raison. Mais j’ai raison et seule moi le sait bien car, c’est seulement moi qui le subit chaque fois que je suis en sa présence. Une amie qui étudie en psychologie approfondie m’a expliqué, après que j’ais fait ces confidences, que les hommes qui commettent de l’inceste infantile sont considérés comme dangereux pour la société dès l’âge de 6 ans et que LA RÉCIDIVE EST PRESQUE INÉVITABLE. Quand je vois toutes ces filles et garçons qui ont vécu la même chose que moi, semblable ou pire je me demande dans quelle sorte de monde nous vivons? Et ça continue dans ma vie sexuelle adolescente et pré-ado…Mon premier chum avait 17 et moi treize et je ne voulais pas me retrouver seule avec lui parce que je croyais que j’étais obligé de faire l’amour avec lui mais, je ne l’aimais pas. C’étais un ami de mon frère en plus. Quand je me suis retrouvé seule chez lui je me suis dit, on le fait ça y est, sinon il va dire que je suis une flotte et il va le dire à mon frère. On est arrivé pour le faire j’ai reculé et je suis parti chez moi. J’ai pris une douche et je me suis lavé, lavé, lavé comme je ne m’étais jamais lavé auparavant, je me trouvais dégelasse... Je n’en ai pas parlé à ma mère, jamais encore aujourd’hui. Le lendemain mon frère me crie en passant : « Ouais y paraît que t’as le troue serré, ça passe pas, ah ah! » Je l’ai laissé après cela. Je n’avais pas vraiment fait l’amour mais, juste le fait que j’aie voulu, c’étais fait, c’étais lui le premier connard qui a tenté de me baiser.

Mon frère est rendu à 24 ans et n’a pas changé d’une miette, même immaturité, même indolence, même insouciance, même agresseur. Par chance, j’ai maintenant comme amoureux un homme qui me comprend et me comble tellement que parfois je réussis à oublier ce que mon frère m’a fait.
Je ne sais pas si un jour je vais lui pardonner et je ne lui en voudrai plus.
Je ne sais pas si je comprends ma mère de l’avoir défendue.
Je ne sais pas si c’est à cause de lui que je n’aime pas mon corps nu.
Mais, je sais qu’il faut que la vie continue…