Témoignage homme: Tous des barjos?

Témoignage Publié le 11.12.2006
J'ai mis longtemps avant de comprendre que quelque chose de monstrueux a eu lieu dans ma vie. Mon père : mon idole alors que j'étais tout petit ; la toute petite enfance c'est l'âge d'or : celle où je vis. Et puis tout semble se noyer dans un brouillard où je n'ai plus de références. Mon père est alors un monstre. Au début de mon adolescence je m'aperçois à quel point il est misogyne, sa violence (je m'en étais aperçu avant) et moi je décourvre que je suis homosexuel.
Je me crache dessus en me regardant dans la glace, et lorsque je m'en aperçois, c'est comme si une fatalité inexorable, le sentiment d'être maudit depuis l'origine s'abattait sur moi. Mes attraits pour les hommes (pas les enfants, je précise) se développe : je cherche un homme pur et un amour masculin inconditionnel. Déjà, avant la puberté je m'endormais en rêvant que j'étais dans les bras d'un homme. Ma mère : très bonne, très prévenante, très dévouée à ses enfants. C'est elle qui m'enmène chez le psychologue à l'âge de 6/7 ans parce que je me réveille la nuit en hurlant que je ne veux pas mourrir. Et puis après ce sont les crises d'asthmes à l'école, puis les crises de spasmophilie, ensuite les crises de migraines, avec au début de l'adolescence le début d'une dépression que personne ne verra, que moi - même je ne comprendrai pas comme telle. Il a fallu attendre 25 ans pour que je fasse ma première grosse dépression. Elle dure encore. Entre temps des souvenirs forts me sont revenus : les attouchements génitaux de mon père, que je n'aimais pas, mais qui étaient comme "normaux" ; et pourtant cette main je l'ai ressenti venir et revenir après que je l'aie chassée ; le comportement général de mon père, avec ses crises de colères, ses demandes affectives tellement puissantes que je me sentais comme à la place ...de sa femme. Le principal m'est revenu d'un coup dans...la prière. Je suis catholique pratiquant, et donc j'ai fait mon deuil d'une vie homosexuelle car cela n'est pas compatible avec ma foi. Cela dit, dans un premier temps, rien ne s'arrange : je tombe dans une dépression plus forte encore. Et puis un jour, dans la prière, quelque chose se passe : une phrase surgit, en moin "mon enfant, tout ce temps tu t'es cru coupable alors que tu as été victime" associé à une image : je vois un adulte profaner le temple du corps d'un enfant, je vois l'esprit de cette enfant être catapulté enorbite autour de la terre, comme explosé sous le choc, je vois que le petit garçon regarde les autres enfants, et quand il se regarde, il ne voit qu'un trou au milieu de son ventre, en même temps je vois cet enfant rentrer dans un brouillard, et je ressens le désavoeu et l'indignation de Dieu (je sais que ce site n'est pas un site de prosélytisme : j'y raconte mon histoire) et je comprends la déchéance de la paternité qui s'en suit pour l'auteur du crime. Tout de suite après une foule de souvenirs et d'émotions me reviennent : les atouchements, l'angoisse, la sensation qu'il n'y a plus de vérité, que je peux être tenu pour responsable de tous les crimes qui arrivent dans l'univers et le croire, bien qu'étant certain par ailleurs de n'y être pour rien, les rêves ou un vampire tapis sous un lit me regarde en me disant : "tu vas passer à la casserole", ceux où je suis un enfant de 4/6 ans dans le lit d'un homme, un enfant qui se fait masturber par cet homme, mais dans le rêve, ça me fait du bien.Aujourd'hui, j'ai compris le besoin de réparation masculine liée à l'abus sexuel paternel. j'ai revu mon père à cette époque : j'ai eu à son égard un sentiment mélangé ;un élan enfantin, mêlé d'un dégoût à vomir, ne serait-ce qu'à la vue de ses lèvres, de sa peau - à vomir, et cette pensée émise dans un chagrin intérieur insondable : "comment as-tu pu me faire ça?". Ce "ça" je ne sais pas ce que c'est.
Mon malheur : être tombé sur un pseudo thérapeute tordu. Les attouchements : mon père voulait juste voir si j'étais un garçon. Mes souvenirs : sans intérêt. Mon besoin d'homme : parce que ma mère n'était pas assez affectueuse selon lui (!!!). Et puis, de longs mois pendant lesquels il a voulu me rendre responsable de mon orientation homosexuelle, et surtout, me convertir à l'hétérosexualité : là, j'ai dû accepter ses descriptions de scènes de masturbations, ses descriptions d'éjaculations précoce, ces fantasmes et j'en passe et des meilleurs. A 28 ans, j'avais régressé à l'âge de 4 ou 5 ans. Je n'avais pas le droit de dire non : j'ai vécu un deuxième abus sexuel et moral au moment même où j'allais être délivré du premier.
Maintenant une question se pose : comment faire pour oublier, comme mon père a pu le faire, comment ai-je pu enfouir cet épisode dramatique. Y-a-t-il quelqu'un qui puisse me dire comment c'est possible de la part de ce père bien hétéro et bien comme il faut, de procéder à des attourchements sexuels et à plus? Bien comme il faut à part sa manie, que je remarque de plus en plus, de me demander une affection qui me place dans le rôle d'une nourriture, né pour la seule consommation personnelle de "mon" père.
Quelqu'un peut-il comprendre ma colère d'avoir été abusé une deuxième fois par un médecin homéopathe faisant de la thérapie souterraine? J'ai voulu attaquer cette personne devant l'ordre des médecins ; ce dernier m'a déconseillé en me disant que "les faits seraient très difficile à prouver". Couverture de médecins entre eux d'après mon psychiatre, qui lui "pleure" le fait que je sois arrivé à mettre la main sur des symptômes évidents de l'inceste, et qu'un imposteur ait tout retourné contre moi, pour me rendre non seulement responsable de mon orientation homosexuelle, mais encore me faire penser qu'enfant j'étais vicieux et que je suis quasiment la cause de mes malheurs.
J'avais besoin que quelqu'un me dise la loi, me dise ce qu'un père n'a pas le droit de faire : je suis tombé sur un imposteur infatué, à qui ça aurait fait mal de reconnaître qu'un autre père ne lui renvoie pas son image parfaite. Et puis, m'avait-il dit, dans les abus sexuels "les enfants sont toujours complices, ils ont toujours une part de responsabilité ou une connivence, sinon comment expliquer qu'ils se taisent". J'espère que ça fera dresser les cheveux de plus d'un sur la tête : en face d'un adulte à l'autorité écrasante, non seulement on se tait parce que l'on absorbe sa cilpabilité, mais on peut même aller jusqu'à deviner par avance ses désirs pour les satisfaire. C'est là que culmine la manipulation mentale et l'exploitation scandaleuse de l'enfant par un adulte ayant un ascendant moral. Je m'en sors, pas trop mal ; c'est la cata par rapport à la vie nouvelle qui s'ouvrait devant moi, mais j'ai presque fini d'éviter la psychose. J'espère que d'autres auront plus de chances que moi. Veillons sur les enfants, soyons attentifs : je ne suis pas issu d'un milieu défavorisé. Tout est possible partou.