Vilain Petit Canard

j'étais petite, c'était la nuit et ça c'est passé dans la salle de bain. Il a mis ses doigt sur mon sexe. Mon père.
C'est confus mais c'est ancré là, en moi. Et je me demande souvent si c'est un vieux cauchemard qui m'aurait marqué ou un souvenir.
Ma mère est quelqu'un de très froid mais je pense quelqu'un qui vit avec une souffrance intérieure. Elle m'a toujours plus ou moins rejetée.
Ma petite soeur est la fille modèle (contrairement à moi la rebelle) mais à 24 ans (elle a deux ans de moins que moi) elle a le visage "scarifié" par des scéances de grattage intensif du moindre bouton...La dermato a dit un jour a ma mère que c'était psychologique, mais ma mère continue a penser que ma soeur "le fait exprès". Perso j'ai aussi tendance a vouloir gratter la moindre imperfection qui apparait sur moi, mais c'est moins pire que ma soeur.
Quand j'étais ado, mon père débarquait toujours dans ma chambre quand je me mettais en pyjama et donc que j'étais à moitiée nue. Il s'amusait aussi à tirer la couette de mon lit le matin en venant ouvrir les volets et comme j'étais souvent en chemise de nuit et que ça remonte dans la nuit je me retrouvais aussi à moitié nue devant lui. Il m'a donné des fessée cul nu jusqu'à mes 14 ans, et râlait, appuyée par ma mère, quand j'ai décidé de fermer la porte de la salle de bain à clef quand je prenais ma douche...

A côté de ça, mon père a toujours été plus là, sentimentalement, que ma mère, qui a toujours préféré ma soeur parce qu'elle est "plus facile" qu'elle lui ressemble plus...Et quand j'ai parlé a demi-mot de mon "cauchemard-souvenir" à ma mère elle m'en a voulu, pendant très longtemps, peut-être même encore. J'ai eu honte face à mon père, honte de l'accuser, honte de mes doutes. Je me suis rétractée pour aplanir les choses, mais le malaise lui est resté en moi.
Mes relations familiales restent du domaine du "faisons comme si de rien n'était pour que personne ne se doute du malaise"...Mes parents accordent beaucoup d'importance au "regard des autres"...

Je suis avec mon compagnon depuis 6 ans, nous nous aimons mais j'ai parfois du mal sexuellement car je ressens ses avances comme des agressions ou des abus de pouvoir alors qu'il est très tendre. Rien que le fait qu'il tente quelque chose a tendance à m'agaçer, je me sens réduite à un sexe.
Et pendant l'acte j'ai parfois tendance à me "dissocier", à m'observer au lieu de vivre ce moment de partage.

Aidez-moi, je ne sais plus où j'en suis je voudrais régler ça une fois pour toute et vivre sans ce boulet que je traine derrière moi.