A
Aydora
Inscrit il y a 12 ans / Nouveau / Membre
2
2
Bonjour,
Il y a une dizaine de jour, j'ai revu le Commandant qui a pris ma plainte quand j'avais 16ans (j'en ai 39 aujourd'hui).
Il ne m'a jamais oublié, mon histoire l'a marqué, mon vécu aussi, il n'a jamais oublié le géniteur : froid, calculateur et manipulateur sadique.
Il a été la seule personne à qui j'ai pu parler de ce que le géniteur m'a fait. J'avais besoin, plus de 20ans après, de lui poser cette question qui brulait mes lèvres et mes pensées : "Vous m'aviez toujours cru?"
"Oui, je me suis laissé 10% car mon travaille d'enquêteur le requérait, pour que mon dossier soit complet et que toutes les pistes puissent être exploré. Et à me sure de nos rencontres, à mesure de vous voir, je n'ai jamais eu de doutes. Face à moi, je retrouve cette jeune fille douce et pleine de souffrance. Je vous crois et je vous ai toujours cru."
Je fais parti de ce petit pourcentage qui a pu déposer plainte, "subir" les 2 procès aux assises, la cassation, avoir entendu le jugement "coupable" et le voir partir 11ans en prison.
Je fais parti de ce mini pourcentage, qui a pu entendre la réquisition du procureur, et le voir me trouver pour me dire : à présente, vous pouvez vous reconstruire...
Mais qui leur dit ?
Je n'ai pas eu les codes de bonnes conduites, je n'ai pas appris à me comporter avec autrui, je ne sais pas encore trop qui je suis.
Et à 39ans, aujourd'hui, mon compagnon me réapprend tout... J'ai l'impression d'ouvrir les yeux et de sortir de l'obscurité, et pourtant, il est ce qu'aucun homme n'a été pour moi. Il me respecte, m'écoute, me regarde moi...
A 39 ans, je découvre l'air frais sur mon visage, sa main dans la mienne pendant la promenade. A 39 ans j'apprends à apprécier un repas, à apprécier être dans un espace avec du monde.
A 39 ans, mon corps apprends les sensations, j'ai encore du mal à dire que c'est moi...
J'ai une psychiatre qui m'a accompagné, qui ne trouve pas cela trop positif pour moi de venir sur un forum qui pourrait me replonger dans mon passé... Mais mon passé est partout, il est là où je ne le veux plus, dans les bruits de la rue, les odeurs de cuisine, les sons des voix, les raclements de gorges, l'ai que je respire...
J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi je suis restée en vie... Pourtant j'ai enfin compris comment mon cerveau a choisi de fonctionner... Même si cela est encore obscure...
Mais aujourd'hui, j'aimerais partager ce que je ne peux cacher, qu'il m'a volé, dont j'ai honte.
Je cache mon identité pour qu'il ne me retrouve pas car j'ai peur... Car il l'a redit au procès qu'il me retrouverait et me "planterai sous un arbre"...
J'ai perdu mes cheveux il y a 30ans...
J'ai perdu cette part de féminité, et j'en ai souffert. Je me vois telle un monstre de foire, un être horrible, monstrueux, une épave. Ces mots choquent ? Pas autant que mon propre ressenti envers moi. J'ai peur de mon image dans le miroir, je ne me vois pas. La pelade est du à un choc psychologique, les abus ayant débuté si tôt, et s'étant arreté à 16ans, je n'ai pas accès à mon corps.
J'ai du mal à en parler, personne ne me vois sans perruque. Sauf les médecins...
Il est dur de grandir à 9ans sans cette parti de soi...
Aujourd'hui, je n'achète que des perruques à 25euros sur Amazon. Je n'ai pas les moyens de m'acheter une vraie chevelure, avec des cheveux véritables.
Mes proches souhaitent m'aider à acquérir une chevelure qui puisse durer et surtout de bonne qualité.
Aujourd'hui, c'est non sans honte que je partage mon histoire
En premier parce que encouragée par le Commandant qui m'a parlé de la cagnotte, mais aussi pour moi même, thérapie maladroite car je n'arrive pas à parler de ce sujet à voix haute... Ma voix ne sort pas de ma gorge pour de trop nombreux sujets...
Je ne sais pas si cela peut vous rendre curieux. Je ne demande pas de participation, je ne forcerai jamais personne. Mais si vous acceptiez de partager mon histoire, ce la pourrait atteindre du monde qui pourrait peut être participer à cette cagnotte.
J'ai déjà réuni la moitié des fonds, une perruque aux cheveux véritables coutent 4000 euros (j'ai choisi un modèle aux cheveux longs, comme qd j'étais petite, afin de pouvoir la coiffer).
Bref, je ne sais ni comment demander, ni comment partager, mais c'est aussi cela vivre avec ce passé : perdre une partie de soi, ne jamais la retrouver, et espérer.
Je ne sais pas finir ce post, les larmes me chatouillent.
Merci déjà de m'avoir lu, vous avez fait plus que vous ne pourriez le penser en faisant cela.
https://www.leetchi.com/fr/c/une-chevelure-pour-redevenir-une-femme-6323498
Prenez soin de vous.
S
Il y a une dizaine de jour, j'ai revu le Commandant qui a pris ma plainte quand j'avais 16ans (j'en ai 39 aujourd'hui).
Il ne m'a jamais oublié, mon histoire l'a marqué, mon vécu aussi, il n'a jamais oublié le géniteur : froid, calculateur et manipulateur sadique.
Il a été la seule personne à qui j'ai pu parler de ce que le géniteur m'a fait. J'avais besoin, plus de 20ans après, de lui poser cette question qui brulait mes lèvres et mes pensées : "Vous m'aviez toujours cru?"
"Oui, je me suis laissé 10% car mon travaille d'enquêteur le requérait, pour que mon dossier soit complet et que toutes les pistes puissent être exploré. Et à me sure de nos rencontres, à mesure de vous voir, je n'ai jamais eu de doutes. Face à moi, je retrouve cette jeune fille douce et pleine de souffrance. Je vous crois et je vous ai toujours cru."
Je fais parti de ce petit pourcentage qui a pu déposer plainte, "subir" les 2 procès aux assises, la cassation, avoir entendu le jugement "coupable" et le voir partir 11ans en prison.
Je fais parti de ce mini pourcentage, qui a pu entendre la réquisition du procureur, et le voir me trouver pour me dire : à présente, vous pouvez vous reconstruire...
Mais qui leur dit ?
Je n'ai pas eu les codes de bonnes conduites, je n'ai pas appris à me comporter avec autrui, je ne sais pas encore trop qui je suis.
Et à 39ans, aujourd'hui, mon compagnon me réapprend tout... J'ai l'impression d'ouvrir les yeux et de sortir de l'obscurité, et pourtant, il est ce qu'aucun homme n'a été pour moi. Il me respecte, m'écoute, me regarde moi...
A 39 ans, je découvre l'air frais sur mon visage, sa main dans la mienne pendant la promenade. A 39 ans j'apprends à apprécier un repas, à apprécier être dans un espace avec du monde.
A 39 ans, mon corps apprends les sensations, j'ai encore du mal à dire que c'est moi...
J'ai une psychiatre qui m'a accompagné, qui ne trouve pas cela trop positif pour moi de venir sur un forum qui pourrait me replonger dans mon passé... Mais mon passé est partout, il est là où je ne le veux plus, dans les bruits de la rue, les odeurs de cuisine, les sons des voix, les raclements de gorges, l'ai que je respire...
J'ai toujours eu du mal à comprendre pourquoi je suis restée en vie... Pourtant j'ai enfin compris comment mon cerveau a choisi de fonctionner... Même si cela est encore obscure...
Mais aujourd'hui, j'aimerais partager ce que je ne peux cacher, qu'il m'a volé, dont j'ai honte.
Je cache mon identité pour qu'il ne me retrouve pas car j'ai peur... Car il l'a redit au procès qu'il me retrouverait et me "planterai sous un arbre"...
J'ai perdu mes cheveux il y a 30ans...
J'ai perdu cette part de féminité, et j'en ai souffert. Je me vois telle un monstre de foire, un être horrible, monstrueux, une épave. Ces mots choquent ? Pas autant que mon propre ressenti envers moi. J'ai peur de mon image dans le miroir, je ne me vois pas. La pelade est du à un choc psychologique, les abus ayant débuté si tôt, et s'étant arreté à 16ans, je n'ai pas accès à mon corps.
J'ai du mal à en parler, personne ne me vois sans perruque. Sauf les médecins...
Il est dur de grandir à 9ans sans cette parti de soi...
Aujourd'hui, je n'achète que des perruques à 25euros sur Amazon. Je n'ai pas les moyens de m'acheter une vraie chevelure, avec des cheveux véritables.
Mes proches souhaitent m'aider à acquérir une chevelure qui puisse durer et surtout de bonne qualité.
Aujourd'hui, c'est non sans honte que je partage mon histoire
En premier parce que encouragée par le Commandant qui m'a parlé de la cagnotte, mais aussi pour moi même, thérapie maladroite car je n'arrive pas à parler de ce sujet à voix haute... Ma voix ne sort pas de ma gorge pour de trop nombreux sujets...
Je ne sais pas si cela peut vous rendre curieux. Je ne demande pas de participation, je ne forcerai jamais personne. Mais si vous acceptiez de partager mon histoire, ce la pourrait atteindre du monde qui pourrait peut être participer à cette cagnotte.
J'ai déjà réuni la moitié des fonds, une perruque aux cheveux véritables coutent 4000 euros (j'ai choisi un modèle aux cheveux longs, comme qd j'étais petite, afin de pouvoir la coiffer).
Bref, je ne sais ni comment demander, ni comment partager, mais c'est aussi cela vivre avec ce passé : perdre une partie de soi, ne jamais la retrouver, et espérer.
Je ne sais pas finir ce post, les larmes me chatouillent.
Merci déjà de m'avoir lu, vous avez fait plus que vous ne pourriez le penser en faisant cela.
https://www.leetchi.com/fr/c/une-chevelure-pour-redevenir-une-femme-6323498
Prenez soin de vous.
S