Malgré tout j'aime la vie

Témoignage Publié le 24.04.2006

Merci beaucoup pour votre site qui m'aide à me sentir moins seule quand c'est trop dur parfois. Je peux essayer de vous dire que j'ai 40 ans et que j'ai 3 enfants que j'ai tout reconstruit en 15 ans et que chaque jour de ma vie est une lutte(contre moi même) mais une victoire contre mes parents. Nous habitions en Afrique et pour mes parents c'était la belle vie! Plage le dimanche,amis, fêtes. mon père me prenait dans son lit pour faire la sieste,il était nu moi aussi et il me disait qu'il faisait des calins qu'il m'aimait et qu'on s'aimait tellement fort qu'il ne fallait en parler à personne.

Je sais qu'il me faisait très mal, j'avais comme un trou dans le ventre et j'étais mouillé et je voyais mon père comme un personnage immense sur moi. C'est ce dont je me souviens. C'était tout le temps, toutes les semaines ou quand ça le prenait de vouloir me serrer trop fort dans ses bras. Le dimanche c'était la plage,les naturistes leur chahuts leurs vices ;tout le monde était nu c'était comme ça et ils
lisaient pas mal de revues pornos. Je sautais sur les genoux de tout le monde tout le monde voulait que je vienne sur ses genoux Je pense avoir recherché des calins des caresses mais comment faire autrement dans un tel milieu. A 6 ans je chantais des chansons de claude françois nu sur la table de la paillotte à la plage. Un ami de mes parents me prenait continuellement dans ses bras et me demandait de lui mettre de la crème solaire partout. Cet homme me mettait également de la crème solaire et mettait ses doigts devant et me forçait à faire des choses insensées ce que je ne comprends pas c'est que personne ne soit venu me chercher parce qu'il me faisait très mal et ne s'arrêtait que lorsque je pleurais. Vers 15 ans j'ai exigé une serviette de bain et un maillot , je l'ai eu mais ils n'ont pas arrêté de m'ennuyer de tirer la serviette, mon maillot, pour voir si ça poussait! Un monde d'adulte immature ou les enfants n'avaient pas leur place. Ma mère ,infifferente à tout, la seule réponse était ses coups de martinet car dès que je passais à table je ne mangeais rien cela provoquait des colères énormes ,des coups et lorsque je suis devenue
plus grande, l'indifférence totale. Seul havre de paix l'école...j'ai essayé de parler vers 10 ans parce que je dormais en classe de fatigue parce que chez moi c'était impossible de dormir et la maitresse s'est inquiétée. Mes parents ont déménagé plusieurs fois j'ai eu plein d'écoles primaires et des maisons différentes avec des fêtes dont je ne peux même pas encore parler . ,Ensuite j'ai eu des ennuis respiratoires énormes et j'ai été examiné par un médecin militaire et j'ai pu partir pendant les vacances en Suisse dans un home d'enfants. Pendant l'adolescence j'ai tout raté, j'ai redoublé et il y a eu enfin un jour ou j'ai pu échapper à cet enfer le jour ou je suis rentré en France pour commencer des études . J'ai tout reconstruit dans une nouvelle ville pour avoir une famille n'ayant plus de contatcs directs avec mes parents et surtout en essayant d'avancer malgré la détresse ,les larmes ,les paniques ,une hyper-sensibilité et des ennuis de santé. Je croyais enfin être tiré d'affaire quand il y a deux ans mes parents ont annoncé leur retour et sont venus s'installer dans ma ville . J'ai craqué et j'ai du aller voir un psychiatre ce que je n'avais encore pas fait. Voila cela fait deux ans que je continue à y aller deux fois par semaine . C'est quelqu'un qui m'aide beaucoup mais j'ai parfois terriblement peur, peur pour mes enfants .
J'ai 40 ans aujourd'hui et je ne comprends pas pourquoi mes parents ont eu ce comportement avec moi. J'ai vu que beaucoup d'entre vous avaient obtenu des procès j'en suis incapable car j'ai terriblement encore maintenant peur de mon père je ne pourrais pas expliquer tout cela oralement devant plein de personnes de plus je pense qu'on ne me croirait pas car mon père est très habile et trop entouré. C'est perdu d'avance et ma psychiatre me le déconseille. Donc voila je dois me battre differement pour protéger mes enfants, ils savent un peu mais c'est très difficile pour moi de dire les choses je ne veux pas non plus les perturber. Ils ne voient pas leur grand-parents et je ne vois plus mes parents car celà cause chez moi un anéantissement total;malgré tout j'aime très fort la vie et je pense qu'il ne faut jamais baisser bras et ne pas se décourager.Il ne faut pas se laisser grignoter par ses horribles souvenirs et avancer même si ...c'est très dur.

Nous en parlons
S
Seve7
Publié le 28.01.2018
Inscrit il y a 6 ans / Nouveau / Membre

Bonjour
Je suis très touchée par votre témoignage. Je ne sais pas de quand il date mais je me demandais où vous en étiez dans votre cheminement. Quel témoignage terrible et courageux.