Témoignage femme: Cassée

Témoignage Publié le 04.01.2007
J'ai 23 ans
Je suis seule
Je suis vide
Vide et sale .
Sale de ce regard qu'on a posé sur moi . Mon père, des amis de la famille .
Sale de leurs attouchements.
Je me suis dit cent fois que d'autres avaient vécus pire que moi , que je n'avais pas le droit de m'apitoyer sur moi même . Mais je sais aujourd'hui que je suis cassée. J'ai toujours eu une relation "fusionelle" avec mon père . J'étais la petite fille à son papa. La préférée.
Mais je l'ai toujours su , il m'aimait plus que je ne l'aimais . Aujourd'hui encore c'est le cas. Quelque chose me gênait déjà à l'époque , petite fille . Ce lien trop fort entre nous, ce lien , cet amour, son amour qui m'étouffait. Je ne sais plus quand je l'ai pensé pour la première fois, mais c'était là tout le temps : mais je ne suis pas sa femme, juste sa fille.
Petite fille il me reste ce souvenir d' être trop aimé . Ne me demandez pas pourquoi je le pensais, comment peut on jamais être trop aimé ? Je ne sais pas, je l'étais.
Ces paroles à mon égard m'étouffait, ces gestes d'affection me semblaient toujours de trop.

Il était alcoolique, je ne le supportais pas quand il buvait, et à certaines époques, à chaque fois qu'il était à la maison il était saoul.
Petite fille, j'ai connu une sorte de torture morale, non pas des mots durs ou violents, pas de coups, mais des mots sans cesse répétés, des secrets confiés. Quand il avait bu, tout le monde le fuyait, mon frère partait de la maison pour voir ses amis, ma mère lui disait une parole sèche et moi je me retrouvais avec lui . Il me parlait de tout et rien , des délires de saoulards qui me rendait folle. Des "déclarations " envers moi qui me rendait sale.

Et j'ai eu 12 ans , et un ami de mes parents est venu s'installer chez nous pendant quelque temps. Je ne sais pas quand ni comment ça a commencé. Je l'ai d'abord surpris à me regarder la nuit alors que je dormais, puis il me touchait , me prenait par la taille et il a finit par me coller contre la porte de la chambre de mes parents et m'embrasser. Ses mains qui retenaient les miens prisonniers , son corps plaqué contre le mien, son souffle sur mon visage , ses lèvres et sa langue qui forçaient ma bouche .
Certains parlent de leurs premiers baisers avec affection et nostalgie, moi je ne peux pas . Je sais que ça ne compte pas , mais ce souvenir restera toujours là .
Il me disait des choses, que j'étais désirable, qu'il m'aimait beaucoup, qu'il ne fallait en parler à personne , que c'était notre secret .
Moi je ne savais pas quoi dire, je ne savais pas quoi faire, je ne comprenais pas ce qui se passait, je me sentais sale de son désir pour moi . Je me demandais ce que j'avais fait de mal, pourquoi moi . Et je me sentais coupable. Coupable parce que malgré mon dégout pour lui, je le laissais faire, parce que je ne disais rien à personne.
Coupable et responsable, parce qu'il me donnait des BD érotiques et qu'il me les faisaient regarder avec lui et que je les gardais .
Je n'ai jamais rien dit à personne. Ma grand mère avec qui je partageais ma chambre à l'époque m'a juste fait une remarque un jour, il laissait ses affaires dans notre chambre, et un soir il était sans doute rentré tard et ma grand mère s'est réveillé alors qu'il était là , elle m'a dit que c'était bizarre , qu'elle l'avait vu penché sur mon lit en train de me regarder dormir. Rien de plus. Je n'ai rien dit.
Je ne sais pas jusqu'où il aurait pu aller , mais quelque chose m'a sauvé . J'ai eu mes règles, je suis devenue une " jeune fille" . C'est le genre d'évènement qui est très important dans notre tradition . Après cela il était inconvenant de laisser un adulte mâle qui n'était pas de la même famille en présence d'une jeune fille , alors il a dû partir. Je me souviens du jour où ma famille a appris la nouvelle de mes règles, il a réussi à me coincer dans une chambre, il me touchait encore, et il m'a demandé si c'était pour cette raison que j'étais si distante avec lui ces derniers temps. Je ne sais plus ce que je lui ai répondus .
Je ne comprenais pas , vraiment pas , ce qui se passait entre nous. Je savais que c'était mal . Je m'en sentais responsable .Mais je ne connaisssais rien du sexe, du désir, bordel je n'avais que 12 ans et j'étais une gamine innocente ! Je ne savais même pas ce que c'était qu'avoir ses règles, quand ça m'est arrivé, j'ai cru que j'étais malade et j'ai voulu le cacher aux autres, parce que j'avais deux jours de spectacle de danse à faire et que je ne voulais pas les rater !

Mais cette histoire avec cet ami de la famille, cet homme que tout le monde aimait, m'a fait me rappeler un autre incident . J'étais plus jeune à l'époque où c'est arrivé, il y avait toujours beaucoup de monde à la maison , des amis de mon père, et mes parents n'avaient aucun problème à nous laisser avec eux . Ce jour là , je sais que mon frère était à la maison , dans sa chambre sans doute, et cet autre homme était dans le salon , je ne sais plus s'il y avait quelqu'un d'autre . Moi je jouais à faire du toboggan sur le canapé, je me laissais glisser sur le bras du canapé jusqu'en bas . J'ai fait ça plusieurs fois de suite. A un moment, cet homme a sorti son sexe et l'a tenu dans sa main et m'a demandé si je voulais glisser dessus . Quelqu'un a ri. Oui il devait y avoir une autre personne. Les souvenirs sont confus. Je ne sais pas ce que j'ai répondu, j'étais mal à l'aise, je ne sais pas ce que j'ai fait, mais cet image m'est resté , de cet homme , l'obscénité de la scène . Les commentaires glauques .
Innocence gâchée, souillée.

Des gestes, des images , qu'une enfant ne devrait jamais subir , ne jamais voir.

Mais ces hommes étaient des étrangers . Le mal était là mais je pouvais penser qu'ils étaient fous. Mais pourquoi moi ? Qu'est ce qu'il y avait en moi qui les faisaient agir comme ça ?

J'ai commencé ce texte en parlant de mon père, et je dois revenir à lui , c'est indéniablement lui qui m'a fait le plus grand mal . Peut être que ses actes n'ont pas été plus terrible que ceux de ces deux hommes mais les conséquences l'ont été.
J'étais la petite fille à son papa, il a fait de moi la pute à son père . Par ses paroles, par ses gestes.
J'étais une jeune fille tout ce qu'il y a de plus sage. Bonne élève, réservée, calme, jamais d'histoire.Je ne sortais pas , je n'étais pas délurée, j'étais vraiment l'incarnation de la fille sage comme une image. Pourtant , n'importe quel prétexte était bon pour lui pour me faire croire que mon comportement était indécent. Que j'étais sale.
Depuis que j'avais dix ans , j'étais en surpoids, et je n'ai cessé de grossir depuis . Pour moi c'était devenu une protection contre ce désir que je pouvais voir dans le regard des adultes . Si j'étais grosse on ne pourrait pas me désirer, on ne pourrait pas m'aimer. Ce n'était pas conscient, mais je voulais disparaitre, me faire remarquer le moins possible, me rendre laide.
Mais il y avait cette tension entre nous, ces mots qu'il me disait quand il était saoul .
Ca a commencé un jour d'été . Je deteste les jours de chaleurs . Je n'avais pas de chambre à moi alors, je devais avoir entre 13-14 ans.On venait de déménager à Paris. Je dormais dans un lit séparé de celui de mes parents par un chevet de lit. Ce soir d'été mon père trouvait qu'il faisait trop chaud pour dormir dans son lit, il a couché par terre entre les deux lits. Dois-je préciser que ce soir là , comme tous les autres , il était saoul ? Je me suis réveillé en pleine nuit en sursaut et je l'ai sentie, sa main entre mes jambes, ses doigts me pénétrant . J'étais terrorisée. J'ai eu un hoquet de peur. J'ai repoussé sa main , mais elle est revenue, il était toujours couché par terre, sa main sur mon ventre qui bougeait . Il était éveillé. Il n'a rien dit . Ma mère était juste à côté , endormie. J'avais peur de dire quelque chose, qu'elle se réveille, qu'elle croit que c'est ma faute, que j'étais responsable. Je l'ai repoussé encore . Et il a finit par laisser tomber sa main . Je me suis blottie contre le mur. Je me sentais étouffée, j'avais envie de pleurer, de crier. La honte d'être découverte . Que tout le monde sache que j'étais sale, si sale qu'on pouvait faire n'importe quoi de mon corps . Je ne voulais pas dormir , ne pas plonger dans le sommeil , où il pourrait encore recommencer. Mais j'ai fini par me rendormir.
Le lendemain , il a agit comme si de rien n'était . Je croyais devenir folle, avoir inventé ce qui s'était passer. Mais je savais mieux que ça . Avant cette nuit, je l'avais déjà vu des centaines de fois me dire des choses dont il ne se souvenait pas le lendemain venu .
Et toujours ce sentiment de honte, de faute, de lâcheté, parce que je n'ai rien dit à ma mère, je ne l'ai pas confronté, je ne lui ai pas demandé des explications . Jamais . Toujours pas depuis.
J'ai vécu dans la peur qu'il ne recommence. Il avait toujours ses paroles et ses gestes équivoques à mon égard dans la journée, comme me faire lever les bras un jour pour voir si j'avais du poil là . Ce n'est plus tard que je n'ai compris qu'il voulait voir si j'avais des poils pubiens . Pourquoi ? Pour savoir si j'étais prête à me faire violer bientôt ? Pour voir si je devenais femme ? Je ne sais pas et c'est grotesque de se poser de telles questions.
J'ai vécu avec de la haine, de la haine pour lui, de la peur. Une autre nuit, je rêve et soudain tout se met à tanguer autour de moi, je me sens couler, je sais que je suis allongée, c'est comme le poids de mon lit qui change alors que quelqu'un cherche à s'asseoir dessus. Un sentiment de peur me prend à la gorge et je me réveille en sursaut . Dans le noir je le vois assis dans le lit à côté. Je lui demande ce qu'il fait là . Il me dit de me recoucher.
J'avais peur des nuits, j'avais peur du silence dans la nuit. Je cherchais toujours à me m'endormir le plus tard possible . J'ai été insomniaque pendant plusieurs années, encore aujourd'hui j'ai du mal à dormir, même si je vis seule et que je sais qu'il n'y a aucun danger.
Quelque mois plus tard, j'ai eu une chambre à moi, une chambre à moi . Ca a été une libération.
Le dernier épisode de cette histoire sordide se passe pendant les vacances dans mon pays d'origine . La première nuit je dormais seule , toujours la nuit, dans le noir le plus totale, je me réveille en sentant une présence dans la chambre, je ne pouvais pas allumer la lumière , l'interrupteur était près de la porte. Je ne dis rien , je sens qu'il y a quelqu'un près de mon lit, je donne des coups de pieds, je touche des jambes, il s'en va et j'entends la porte se refermer. Pourquoi je n'ai rien à personne ? Pourquoi ? Après on était plus nombreux à la maison et j'ai du partager la chambre de la cousine de ma mère, elle avait 28 ans, et on s'entendait bien , je la considérais comme une grande soeur.Je sais que mon père n'appréciais pas qu'on soit proche . Elle était tendre avec moi , on se baladait souvent dans la rue en se tenant la main, et parfois quand on était sur le banc sous notre manguier, je me reposais souvent contre elle et elle me caressait les bras. Ce n'était rien , juste de la tendresse, qu'on a parfois entre amies. Mais un jour mon père m'a dit que je devais arrêter d'agir comme ça, que les gens allaient dire des choses, il suggérait à demi mot, qu'on pourrait croire que j'était lesbienne, que ça le mettait en colère, de me voir proche et affectueuse envers quelqu'un d'autre, alors que j'ai toujours été distante avec tout le monde.
C'est vrai qu'en général , je n'aime pas qu'on me touche, je suppporte mal le contact physique, ça me met mal à l'aise. Je le repoussais toujours quand il voulait me faire un câlin plus petite. Entre lui, qui était trop tactile à mon gout, parce que insconciemment, je trouvais ses geste déplacés, et ma mère qui ne nous donnait jamais des calins, qui ne nous prenait jamais dans ses bras, j'avais pris l'habitude à ce qu'on ne me touche pas. On ne doit pas m'approcher . Je n'aime pas embrasser les gens pour les saluer, ça me parait futile, mais je le fait, parce que c'est une sorte de code social. Je n'aime pas qu'on m'approche de trop près . Et les calins, il faut que je me sente bien aujourd'hui avec l'autre personne, et que ça soit moi qui l'initie pour que j'arrive à me détendre et à l'apprécier, mais même avec ça , il me reste toujours un sentiment de bizarreté.
Bref , il n'appréciait pas ma relation avec cette jeune fille, et je sais qu'il nous espionnait le soir quand on discutait toute les deux dans notre chambre.Parce qu'un soir on a toutes les deux entendus des bruits de pas , dehors , de l'autre côté des fenêtres dont les volets étaient fermés . Et un autre jour, il m'a fait une remarque sur une chose que j'avais dit lors de nos conversations à deux, et il n'avait aucun moyen de savoir ça , à moins de nous avoir écouter.
C'est fou non ? Cette quasi paranoia, ce comportement si possessif . Bordel , je n'avais pas le droit de sortir de chez moi d'habitude, je n'avais pas le droit d'inviter des amis, il me faisait des remarques, quand je prenais plus de temps que d'habitude pour rentrer après l'école . J'avais l'impression d'être une prisonnière. D'être sans cesse contrôler.
Et un soir pendant ces vacances, mes oncles et mes tantes sont restés dormir à la maison, et j'ai du dormir dans la chambre de ma grand mère. Je dormais par terre, et tard dans la nuit, dans mon demi sommeil, j'ai senti des mains qui remontaient le long de mes jambes , j'ai eu peur et j'ai donné des coups de pied et je me suis relever en gémissant . Je l'ai entendu bouger, puis il a allumé la lumière dans le couloir. Il a dit de ne pas faire de bruit, pour ne pas réveiller ma grand mère. Je lui ai demandé ce qu'il faisait là . Il a dit qu'il faisait juste un tour de la maison pour voir si tout allait bien . Il m'a dit de me recoucher et il est parti. Je n'ai pas pu dormir ce soir là . Je n'arrivais pas à croire qu'il avait osé venir alors que ma grand mère dormait juste à côté dans son lit . Elle ne s'est pas réveillé. Enfin c'est ce que j'ai cru . Mais comme je n'arrivais pas à dormir, je n'ai cessé d'allumer et d'éteindre une lampe de poche que je gardais toujours avec moi depuis la première nuit ici . Plus tard j'ai su que ma grand mère l'avait entendu , et elle m'a vu aussi allumé et éteindre . Mais elle n'a rien dit de plus . Le lendemain , il était sorti quand je me suis réveillée et là je n'ai plus tenu , j'avais vraiment eu trop peur .Le sentiment d'opression était trop forte . J'ai dit à ma mère que mon père était venu dans la chambre la nuit, qu'il n'avait rien à faire là , qu'il était fou d'agir comme ça . Je ne suis pas allée au bout, je ne lui ai pas dit qu'il m'avait touché, ni cette nuit là , ni avant . Mais j'avais les larmes aux yeux et la voix qui tremblait, je voulais tellement qu'elle comprenne que ce n'était pas normal qu'il agisse ainsi, qu'elle devait l'arrêter . Mais elle m'a juste dit que c'était sa façon d'être , que je ne devais pas en faire toute une affaire.
Au diable la compréhension .

Après ça plus rien . Il n'a plus rien tenté. Je ne lui ai jamais rien dit à ce sujet. Je continuais d'agir comme tout les autres jours, réservée et distante, tout en le haissant . Il avait détruit en moi , le peu d'estime que je pouvais avoir . Il ne m'a pas violé, juste des attouchements . C'est ce que je me suis dit pendant des années, ce n'est presque rien . Il n'a jamais rien dit. Mais moi j'étais cassée. Une poupée avec qui il avait joué , avec qui il était allée trop loin et qu'il avait cassé, en faisant de moi une moins que rien . Un être sale, vide, pleine de haine pendant des années . J'ai hai mon père . Mais il restait mon père. Je n'étais rien, s'il pouvait faire de moi ce qu'il voulait, s'il pouvait me déprécier au point de n'être qu'un jouet pour lui. Le plus terrible c'est qu'il m'aimait . Le plus terrible , c'est que chaque matin il faisait comme si de rien n'était . Je ne sais même pas s'il se souvient du mal qu'il m'a fait . Si dans son esprit, ce n'était pas quelque chose de " normal" , un droit qu'a un père sur sa fille.
Ils ont arrangé un mariage pour moi , avec un de mes cousins, une pratique courante apparemment dans notre pays. J'avais 14 ans à l'époque . Encore une fois j'ai eu le sentiment d'etre un jouet dont ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient . De n'avoir pas de droit de choisir par moi même . Mais j'ai refusé, quand ils m'ont en parlé , j'ai dit non . Non , non et encore non . J'ai eu droit à un monologue de mon père : abaissement : je ne trouverais jamais mieux que ce cousin par moi même, j'avais de la chance qu'il accepte de m'épouser . Chantage affectif : je ferais tellement plaisir à mes parents, ils ne pourraient jamais aimé un autre gendre autant . Culpabilité : ils avaient tellement de souci dans leur vie, ça serait un tel soulagement pour eux de savoir que j'épouserai ce gars.
Mais j'ai dit non . Je pleurais mais je continuais à dire non . Je ne pouvais pas imaginer ma vie avec quelqu'un qui ne m'aimerait pas même si j'avais de l'affection pour lui .

Quelque part au fond de moi , je savais déjà que je n'étais pas digne d'être aimé, je le pense toujours . Je ne suis rien , je ne mérite pas d'être aimé. On ne peut pas m'aimer. Moi qui suis grosse, moi qui suis laide, moi qui n'ai rien pour moi. Moi au corps souillé, et l'âme perdue.

La première fois que je suis tombée amoureuse j'avais 19 ans . Il m'aimait bien mais n'était pas amoureux de moi , il ne m'a jamais embrassé, pourtant on a passé des nuits ensembles , à se caresser, mais il ne m'a jamais embrassé . Ca a détruit le reste de mes illusions . Puis j'ai eu un quiproquo avec mon meilleur ami, il croyait que je voulais sortir avec lui , il m'a dit qu'il ne pourrait pas être là pour moi comme ça, il a dit à une de nos amies communes que quelque chose le bloquait en moi . Moi je ne savais pas si je voulais avoir plus avec lui , ces mots m'ont rendu confuse . On s'est perdu l'un l'autre . Je n'ai plus rien ressenti pour quelqu'un depuis

J'ai 23 ans.
Je suis seule.
Je me sens vide.