Inceste, le dire et l’entendre : France télévisions dédie une soirée au sujet

Actualité Publié le 25.09.2022
Inceste, le dire et l'entendre

Lundi 26 septembre 2022, diffusion de "Un amour impossible", film adapté du roman éponyme de Christine Angot et réalisé par Catherine Corsini, suivi en deuxième partie de soirée du documentaire "Inceste, le dire et l'entendre", réalisé par Andrea Rawlins-Gaston.

Dans le documentaire Inceste, le dire et l’entendre, qui sera diffusé ce lundi à 23h10 sur France 3, (disponible ici en Rediffusion *) sept femmes et un homme racontent avec beaucoup de courage et d’émotion l’inceste dont ils ont été victimes. Les chiffres de l’inceste (6.7 millions en France selon Face à l’inceste avec Ipsos en 2020), nécessaires pour comprendre l’ampleur du sujet, ponctuent les témoignages.

Ces chiffres pourraient isolément être des données impersonnelles et froides. Mais les témoignages de Carolane, Anne, Lelena, Virginie, Loubna Méliane, Guillaume et de l’actrice Corinne Masiero permettent de les humaniser. Leurs visages sont projetés face caméra, mais aussi des photos de chacun d’entre eux enfants, au moment des faits. Une manière de prendre conscience des atrocités qui leur ont été imposées.

Entendre la parole de l’inceste

Dès les premières minutes du documentaire, Carolane, jeune lycéenne de 17 ans au moment du tournage, nous enjoint avec beaucoup de détermination à entendre la parole de l’inceste : « Soyez prêt à écouter. On l’a vécu. Vous pouvez l’entendre ». Libérer la parole de l’inceste est une première étape à franchir, mais qui ne se suffit pas : l’écoute doit être également au rendez-vous. Comme l’illustrent les témoignages du film, parler de l’inceste est un révélateur à la fois de la famille qui ne veut pas écouter et tourne le dos, et de la famille qui aide à se réparer, à protéger et avec laquelle des liens de confiance se tissent.

Les mécanismes de l’inceste décryptés

Inceste, le dire et l’entendre décrypte au travers des témoignages les mécanismes de l’inceste : le ressenti pendant le passage à l’acte, le profil des agresseurs, les stratégies employées par ces derniers. Des mécanismes qui se retrouvent dans ces huit récits d’inceste, même si chacun est unique et spécifique.

Tout y est évoqué. Le ressenti ou plutôt le non ressenti : l’impression d’être un objet qu’on prend et qu’on manipule à sa guise, le sentiment d’être éteint(e), l’envie d’hurler mais sans y arriver. Des agresseurs pour certains effacés et introvertis, d’autres qui semblent bien sous tous rapports ou d’autres encore qui sont sous l’emprise de l’alcool.

Des agresseurs qui utilisent des excuses ou banalisent leur acte : « c’est normal », « c’est pour faire plaisir », « c’est pour t’apprendre à être belle », « c’est parce que tu ressembles à ta mère ».

La prise de conscience de la victime peut être immédiate, quelques années après par exemple lors d’un cours de science naturelles, ou des décennies plus tard à l’issue d’une période de déni.

Des signaux qui devraient alerter l’entourage et des conséquences tout au long de la vie

Le film met également en exergue ces proches aveugles à autant de signaux qui devraient les alerter : des comportements sexualisés à un âge où l’on n’est pas censé y avoir été initié, une prise de poids importante, des vomissements, la déscolarisation ou encore des suspicions de MST.

Les conséquences de l’inceste sont également décrites par ces huit victimes. Sur le plan physique, mais aussi sur le plan psychique : angoisses, phobies sociales, stress post traumatique, addictions, tentatives de suicide, incapacité à travailler, difficulté à construire une famille, difficulté à vivre dans un lieu fermé.

Comme le dit avec ses mots une des témoins : « Il ne m’a pas pénétré, mais il a pénétré mon âme ».

Une émotion que l’on a retrouvée, à l’issue de l’avant-première, lorsque sept des huit témoins présents sont montés sur scène sous les applaudissements. Ils se prennent alors spontanément dans les bras, forment un cercle duquel émane de la solidarité, du respect, de la bienveillance et une certaine force retrouvée.

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