Communiqué, 2 mars 2013 : France Télévision aux ordres de Philippe de Villiers, les victimes d’inceste sont en colère
Lorsqu’un seul homme a le pouvoir de censurer une émission du service public, peut-on encore dire que l’on vit dans une démocratie ?
France 3 a supprimé la diffusion d’un reportage de Mireille Dumas sur Laurent de Villiers programmé le 18 mars prochain sur le thème « Le poids du nom ». Laurent de Villiers se bat depuis six ans pour judiciariser l’inceste qu’il a subi dans son enfance. Apprenant cette diffusion, Maitre Varaut, l’avocat de Philippe de Villiers et de son fils Guillaume a précisé que « Philippe de Villiers allait appeler qui de droit pour faire interdire l’émission ».
SI la parole d’une seule victime d’inceste est étouffée, ce sont deux millions de victimes(1) que l’on bâillonne en général au profit du pouvoir, de l’argent, de la réputation, de l’agresseur et de ceux qui le protègent. Les victimes d’inceste subissent depuis leur enfance des menaces, du chantage, des pressions familiales pour les obliger à garder le silence. Cela se poursuit parfois la vie entière.
Dans l’affaire de Villiers, notre association a également fait l’objet d’une manœuvre de Maitre Varaut pour discréditer Laurent de Villiers. Un courrier diffamatoire accompagné d’un élément de procédure nous a été envoyé par ses soins en novembre 2011 sans le moindre respect de la déontologie.
« Outreau : l’autre vérité » documentaire de Serge Garde sur l’affaire d’Outreau révèle aujourd’hui comment la parole des douze enfants victimes a été confisquée. Nous attendions cet évènement depuis des années et à ce moment précis, notre propre service public qui se met aux ordres de Philippe de Villiers pour appliquer sa censure. C’est un choc, c’est insupportable, c’est inadmissible, cela nous met en colère.
France 3 déclare être bloquée par la procédure en cours, alors pourquoi avoir validé le tournage de ce documentaire ? L’argument ne tient pas d’autant que plusieurs de nos membres ont déjà témoigné en cours de procédure et même jusqu’au procès pour des émissions diffusées sur le service audiovisuel public.
"Sans contrepoint, il n'était pas possible de diffuser ce documentaire en l'état" précise la chaine. Depuis quand peut on obtenir un contrepoint dans une affaire d’inceste ? Dans tous les documentaires auxquels Face à l'inceste a participé, ce n’est jamais arrivé, y compris pour France 3. Cela n’a jamais dérangé la chaine.
Maintenant, les victimes d’inceste demandent à France 3 de diffuser ce documentaire principalement axé sur le rétablissement de Laurent de Villiers.
Pour la liberté de la presse, la liberté de nos citoyens et des victimes, merci de diffuser largement ce communiqué.
(1)Sondage IPSOS pour Face à l'inceste 2009
Site : http://aivi.org
Désolé pour mon 1er commentaire, je n'avais pas bien compris l'histoire. Si france 3 Boycotte l'émission auquel a participé le fils de Philippe de Villiers,il faut alors refaire le reportage et le présenter sur une autre chaîne qui ne subis pas la pression des poliques. Ces gens là se croient au-dessus des lois, avec l'argent,ils croient qu'ils peuvent tout acheter.
J'estime que chacun a le droit de protéger sa vie privée. Si Laurent de Villiers est revenu sur son choix de diffuser cette émission , et qu'il ne souhaites plus apparaitre c'est son droit légitime.
Moi en tant que victime , je le comprends. C'est suffisamment dure comme ça d'être engagé dans un procès. Maintenant, s'il se sent mal à l'aise ou pense que cette diffusion pourrait détruire sa vie, qu'il a dû construire dans la souffrance, et qu'il n'est pas psychologiquement préparé à en subir les conséquences. C'est son choix et son droit à la vie privée!
Maintenant, aux associations de se battre de la bonne manière, en respectant les choix des uns et des autres pour se faire entendre et reconnaître par le droit des victimes d'incestes.
Par contre, pour toutes celles qui ont acceptés de témoigner ,il n'est pas normal que toute une émission ait été boycotté. Les victimes qui souhaitent parler, ont le droit de le faire devant la caméra, pour sensibiliser les gens autours de nous de ce fléau. Leur apporter une ouverture d'esprit qu'ils n'ont pas sur les conséquences d'un inceste, et le mal-être permanent qui fragilise à vie les victimes qui ne sont pas prises en charge par des soins adaptés.