Jeudi dernier, l’hôpital Armand Trousseau a organisé sa 5e journée de victimologie pour mineurs en collaboration avec le Centre de Psychotraumatologie de l’Hôpital Tenon (AP-HP) sur le thème de « inceste et agressions sexuelles aujourd’hui ». Isabelle Aubry, présidente de Face à l'inceste a présenté le sondage IPSOS 2009 que l’association avait commandé et qui révéla aux médias, professionnels concernés, politiques, et à la population que de 2 millions de français étaient victimes d’inceste.
Ce sondage avait ouvert une brèche dans l’espoir que d’autres expertises scientifiques lui emboiteraient le pas. Mais le constat est unanime, la chape de silence qui recouvre le tabou de l’inceste est encore lourde à soulever, que ce soit dans la conscience collective ou parfois chez le personnel soignant. Hormis cet état de fait, ce fut une journée entièrement dédiée à l’inceste, et par conséquent à ses victimes, qui a permis de réunir différents corps de métiers. Lacunes et avancées ont été définies. Néanmoins, tous se sont accordés sur le fait qu’en dépit du colossal travail à accomplir sur la prévention et la prise en charge des victimes, une première étape était franchie, avec entre autres la loi Fort qui a incorporé le terme inceste dans le Code pénal.