L'inceste en chiffres

Actualité Publié le 03.11.2009

 

Les chiffres officiels en France

Grâce à l’ Face à l'inceste qui milite depuis 2000 pour l’insertion de l’inceste dans le code pénal, les premiers chiffres de l’inceste tombent en 2018 : de mars à décembre 2016, 393 condamnations en France : 86 viols, 293 agressions sexuelles et 14 atteintes sexuelles.

 

Pourtant en France, un crime sur deux est un viol, majoritairement commis sur un mineur.

Entre 2005 et 2010, le nombre de condamnations pour viol et agression sexuelle est en constante diminution (près de 1600 en moins entre 2005 et 2010). On se doute que le nombre de viols et agressions n'a pas diminué. Alors pourquoi une telle chute ? Est-ce l'effet pervers de l'affaire d'Outreau ? On peut s'interroger, surtout lorsque l'on voit le nombre de d'affaires constatées par les autorités, près de 23 000, et finalement le nombre de condamnations : 6421. Sachant que 90% des victimes ne portent pas plainte, cela fait la démonstration que le crime sexuel a de beaux jours devant lui.

Nombre de condamnations pour viols et agressions sexuelles inscrites au casier judiciaire national en France

Année

          Viols         

Agressions sexuelles

          Total          

2005

1801

6195

7996

2006

1709

5801

7510

2007

1668

5635

7303

2008

1496

5553

7049

2009

1412

5517

6929

2010
(données provisoires)

1355

5066

6421

2011

1252

   

2012

1293

   

 

 

 

Nombre de violences sexuelles constatées par les services de police et de gendarmerie

Violences sexuelles

De décembre 2009 à novembre 2010

De décembre 2010 à novembre 2011

Viols sur des majeur(e)s

4 684

4 973

Viols sur des mineur(e)s

5 379

5 346

Harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles contre des majeur(e)s

4 737

5 323

Harcèlements sexuels et autres agressions sexuelles contre des mineur(e)s

8 169

7 977

Total

22 969

23 619

Source : État 4001 mensuel, DCPJ, Révision à partir de l'état 4001 définitif, ONDRP.
Bulletin mensuel de l'ONDRP, décembre 2011

Chiffres Face à l'inceste

Devant l'absence de recherches épidémiologiques et d'études en France, Face à l'inceste a réalisé deux sondages auprès des victimes et des français :

Victimes

En 2009 notre sondage "Les français face à l'inceste" a permis de dénombrer deux millions de victimes d'inceste en France. 3% des Français déclarent avoir été victimes d’inceste (5% des femmes / 1% des hommes)

  • Selon eux et ceux qui les connaissent :
  • 54% des victimes ont été crues et aidées par leur famille
  • Dans 40% des cas, des mesures ont été prises par la famille pour que l’agresseur ne puisse plus approcher la victime
  • Dans 33% des cas l’agresseur a été poursuivi par la justice
  • Dans 31% des cas, l’agresseur qui a commis les faits a reconnu ce qu’il avait fait

 

Les français

  • 26% des Français connaissent au moins une personne victime d’inceste dans leur entourage
  • 76% des Français disent savoir réagir si un mineur leur disait qu’il est victime d’un inceste
  • 31% des Français préviendraient les autorités si un mineur leur disait être victime d’un inceste et exigeait de leur part un secret absolu, 60% attendraient des preuves pour agir, 6% ne feraient rien
  • 69% des Français pensent que l’inceste est réprimé en tant que tel au sein du code pénal
  • 91% des Français sont favorables à l'insertion de l'inceste dans le code pénal

 

Conséquences

En 2010 notre sondage Ipsos "La santé des victimes d'inceste" nous avons comparé les réponses de 941 victimes à celles d'un échantillon représentatif de la population française. Puis nous avons questionné uniquement les victimes sur des aspect de leur vie et de leur santé.

Résultats, les victimes d’inceste souffrent d’un grand nombre de pathologies dans des proportions bien plus importantes qu’au sein de la population française :

La dépression : 98% des victimes indiquent ressentir actuellement (72%) ou avoir ressenti dans le passé (26%) le sentiment régulier d’être très déprimé, alors que la proportion de Français vivant la même situation est nettement moindre (56%, dont 19% qui le vivent actuellement).

Les victimes sont davantage sujettes à des comportements à risque ou des addictions comme le fait de fumer plus de 10 cigarettes par jour en moyenne (55% contre 44% en moyenne chez les Français), boire plus de 3 verres d’alcool par jour (30% contre 17%) ou consommer de la drogue chaque semaine (27% contre 9%). La très grande majorité d’entre elles souffre de troubles compulsifs alimentaires comme l’anorexie ou la boulimie (76% contre 9% des Français dans leur ensemble).

Les tentatives de suicide : 86% des victimes indiquent avoir ou avoir eu de façon régulière des idées ou pulsions suicidaires, une situation que ne rencontrent que 14% des Français.Plus grave,la majorité des victimes est déjà passée à l’acte puisque 53% ont déjà tenté de se suicider, dont un tiers à plusieurs reprises.

Le fait d’avoir subi un inceste a de multiples conséquences sur la vie quotidienne des victimes :

Le traumatisme est quasiment permanent… Le souvenir de l’agression les dérange régulièrement (94% connaissent cette situation, dont 74% qui la vivent toujours actuellement) et elles font souvent des cauchemars très violents ou dérangeants (86% dont 49% actuellement).

… et il a un impact sur leur vie sexuelle (77% sont ou ont déjà été dans l’impossibilité d’avoir un rapport sexuel même si elles le souhaitaient) et professionnelle (68% sont ou ont été dans l’impossibilité de se concentrer ou d’exercer une activité professionnelle).

La révélation des faits : un processus long et douloureux :

Une révélation qui intervient en moyenne 16 ans après les faits… Pour près d’un quart des victimes (22%), c’est même plus de 25 années qui se sont écoulées avant la première évocation des faits à un tiers. … et se fait en dehors du cercle familial : la première fois qu’elles en ont parlé, seules 28% des victimes ont abordé le sujet avec un membre de leur famille, les amis, conjoints ou spécialistes étant privilégiés. En revanche, 77% des personnes qui en ont reparlé par la suite ont témoigné de ce qui leur était arrivé à leur famille.

Une parole qui ne reçoit pas toujours une oreille bienveillante : lorsqu’elles ont révélé pour la première fois ce qui leur était arrivé, la majorité des victimes (55%) indique que leur interlocuteur n’en a plus jamais reparlé avec elles. Plus grave, une victime sur cinq indique que ce dernier leur a demandé ou conseillé de garder le silence, ou qu’il a mis en doute leur témoignage en les accusant de mentir.

La confrontation avec l’agresseur est rare et difficile : la majorité des victimes (56%) n’a jamais parlé de ce qui s’était passé avec son agresseur et quand elles l’ont fait, ce dernier a, dans la majorité des cas (54%), nié les faits.

Les faits ne se traduisent que très rarement par une issue judiciaire. Ainsi, seules 30% des victimes sont allées porter plainte, et quand elles l’ont fait, il n’y a majoritairement pas eu de procès. Les personnes qui n’ont pas porté plainte indiquent majoritairement avoir agi de la sorte car les faits étaient prescrits, tandis que 35% expliquent qu’elles ont eu peur d’être rejetées par leur famille.

Données internationales

Extrait du Manifeste Face à l'inceste 2004

L’inceste : un phénomène largement sous-estimé

En l’absence d’études et d’enquêtes françaises, nous avons recensé les informations et données internationales, partant du principe qu’aucune raison ne peut justifier une différence de résultats dans notre pays.

Les victimes

  • 80% des victimes d’infractions sexuelles sont de sexe féminin. (1)
  • 20% des femmes et 7% des hommes subiront une agression sexuelle avant l'âge de 18 ans. (2)
  • 45% des violences sexuelles concernent des enfants de moins de 9 ans. (3)
  • Le risque relatif d'infractions sexuelles chez les handicapés est multiplié par 3 par rapport à la population générale. (4)
  • 50% des victimes d’inceste appartiendraient à des familles touchées par l'alcoolisme. (5)

 

Les agresseurs

  •  98% des agresseurs sexuels sont des hommes, âgés de moins de 18 ans pour 19% d’entre eux. (1)
  •  Dans 70 à 85% des cas, l'agresseur est connu de la victime. (1)
  •  72% des auteurs de violences sexuelles sur mineurs signalés sont des personnes de la famille (3) mais 74% des personnes interrogées supposent que les violences sexuelles sont infligées aux enfants par des inconnus. (6)

Troubles et conséquences

Troubles multiples : une étude du Comité de protection de la jeunesse canadienne sur les cas de 85 filles ayant subi l'inceste qui a été signalé, démontre que ces filles présentaient en moyenne huit sortes de problèmes, soit d'ordre familiaux (86%), psychologiques (85%), de relations sociales (49%), scolaires (46%), de nature sexuelle (34%), de délinquance (26%), de fugue (25%) et de santé (23%).

Troubles du sommeil :20 % à 30 % des enfants agressés sexuellement ont des problèmes reliés au sommeil (8).

 

Anorexie - boulimie : 5 % à 20 % des enfants victimes éprouvent des difficultés reliées aux comportements alimentaires et à l'appétit. (8) 50% des anorexiques et 75% des boulimiques interrogés font état d’agressions sexuelles dont ils auraient été victimes dans leur enfance. (9)

Fugues et délinquance : des études relatives aux jeunes fugueurs et aux délinquants rapportent qu'entre 30 % et 55 % d'entre eux avaient été victimes d'agressions sexuelles. Les victimes d'inceste auraient tendance à quitter précocement la maison, avant 18 ans. (10)

Les séquelles : qui ont cependant le plus été étudiées et dont on pense qu'elles ont le plus d'impact sont les perturbations psychologiques. Sgroi les définit ainsi : la culpabilité, la peur, la dépression, la perte d'estime de soi (60 et 87% des victimes d'inceste seraient modérément ou gravement affectées dans leur estime d'elles-mêmes) et les problèmes de sociabilité, la colère et l'hostilité refoulées, la diminution de l'aptitude à faire confiance à quelqu'un, la confusion des rôles, la pseudo-maturité, alliée à l'incapacité d'accomplir les activités de développement; des problèmes de maîtrise de soi et de contrôle. (10)

Préjudice physique : le sondage national mené auprès des hôpitaux Canadiens par le Comité Badgley a permis de recueillir que plus de sept filles sur dix (71,9%) et près d'un garçon sur deux (47,4%) victimes d’agressions sexuelles avaient subi une pénétration ou une tentative de pénétration. D'après le résultat des examens médicaux, environ un enfant sur quatre (23,1%) avait besoin de soins médicaux pour des préjudices physiques ou des états pathologiques (qui n'étaient pas tous imputables à l'agression sexuelle). (10)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Prostitution : entre 76 et 90% des femmes et des hommes prostitués ont des antécédents d'agressions sexuelles pendant leur enfance, le plus souvent de nature incestueuse (11).

 

   

 

 

 

 

 

Toxicomanie : 35 % des femmes ayant vécu l'inceste auraient des problèmes de drogues et d'alcool, comparativement à 5 % des femmes non agressées. (12) Les femmes ayant été agressées sexuellement durant l'enfance risquent deux fois plus que les autres de prendre des somnifères et trois fois plus de recourir à des calmants. (8).

Dépressions et suicides : les victimes d’infractions sexuelles sont 8 fois plus susceptibles que les «non victimes» de faire des tentatives de suicide et 5 fois plus susceptibles de faire une dépression nerveuse. (1). U ne étude auprès des femmes hospitalisées dans les services psychiatriques des hôpitaux de Toronto révèle que 90% d'entre elles ont vécu des agressions sexuelles ou physiques ou les deux durant leur enfance. (10)

Maladies musculaires :90% des femmes atteintes de fybromyalgie auraient subi des agressions sexuelles, physiques ou psychologiques durant l’enfance, l’adolescence ou au début de l’age adulte (13)

Revictimisation : les femmes exploitées sexuellement pendant leur enfance se retrouvent souvent dans des situations dangereuses ou dans des relations où elles sont exploitées. Il existe un lien étroit entre l’inceste et l’expérience ultérieure d’agression sexuelle, de violence conjugale ou d’autres formes de violence sexuelle. (14)

Problèmes affectifs : une forte majorité des victimes d'inceste vivent difficilement leurs rapports avec les hommes, et environ 40% d'entre elles ne se sont jamais mariées. (10)

 

   

 

 

 

 

 

L’automutilation : le nombre des victimes d’inceste présentant des gestes d’automutilations ( brûlures, entailles, coupures) atteint 58 % dans certaines études.

Beaucoup de victimes ignorent longtemps que ces troubles et conséquences peuvent être causés par l'inceste. [10]

 

La justice

  •  90 % des cas d’infractions sexuelles faites sur les enfants ne sont pas déclarées aux autorités (15).
  •  L’inceste constitue 20% des procès d'Assises en France. (3)
  •  64% des européens interrogés jugent la législation concernant les violences sexuelles sur enfants insuffisante. (6)
  •  91% des européens interrogés souhaitent l’application de peines plus sévères. (6)

Les comportements

  • La torture jour après jour :85% des cas d'inceste durent plusieurs années (15). Ils sont toujours accompagnés de mauvais traitements psychologiques et souvent de violence physique. (17)

  • Les appels au secours : 78 % des adolescents fugueurs déclarent des sévices de la part de leur parent dans l'année qui précède la fugue (18)

  • La loi du silence : de 42,5% à 50% des personnes n’avaient jamais parlé des violences subies avant d’être interrogées. (19) (20)

  • Le déni : jusqu’à 50% des victimes ne se souviennent d’avoir été exploitées qu’après plusieurs années. Ce souvenir est généralement éveillé par un élément de la vie adulte. (21)

  • Le rejet : il existe bien souvent une complicité familiale, la mère hésitant à briser son ménage, ou résistant difficilement à l'emprise de son mari. Dans les dictatures familiales, il y a souvent rejet de l'enfant par la mère. (16)

  • La révélation :50% parlent des qu’ils subissent aviolences vec des amis ou ceux qui prennent soin d’eux (en général leur mère). (22)

Sources

  1. (1) Santé et services sociaux du Québec, Canada, site Une agression sexuelle c’est quoi ?
  2. (2) CRIPCAS Centre de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les agressions sexuelles, Québec, Canada.
  3. (3) SNATEM Service National d’Accueil Téléphonique pour l’Enfance Maltraitée : Etude SNATEM 2001, France.
  4. (4) Salbreux et Charmasson ou Sullivan et Knutson, 2000
  5. (5) Santé et services sociaux du Québec Canada
  6. (6) Dialogue européen, 1999 : L’abus sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 6.
  7. (7) Macdonald, 2001 : L’abus sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 27.
  8. (8) Hamel et Cadrin, op. cit., p. 36.
  9. (9) http://www.lousonna.ch/psycho/anorexie/index.html.
  10. (10) L’inceste envers les filles : état de la situation : Québec, Conseil du statut de la femme.
  11. (11) Hill, Kathryn. Adult Survivors of Child Sexual Abuse, fiche d'information, Centre national d'information sur la violence dans la famille, Ottawa, Canada 1992.
  12. (12) Comité permanent de la santé et du bien-être social, des affaires social, du troisième âge et de la condition féminine (sous-comité sur la condition féminine), La guerre contre les femmes, Ottawa, Gouvernement du Canada, juin 1991, p. 14.
  13. (13) Goldberg et al Disabil. Rehabil. 1999 ;21 (1) :23-30 ; Boston, USA
  14. (14) Diana E.H. Russell, The Secret Trauma: Incest in the Lives of Girls and Women, New York : Basic Books, Inc., 1986, pp. 157-173.
  15. (15) Fondation Marie Vincent Québec, Canada, site « L’inceste : parlons en»
  16. (16) Foucault P. (1990) L'abus sexuel. Montréal: ed. Logiques
  17. (17) Sgroi, 1982, cité dans Limites. La violence sexuelle envers les enfants et les jeunes. SFA-ISPA, 1993.
  18. (18) Farber, E.A. & Egeland, B. 1987. Invulnerability among abused and neglected children. In E.J. Anthony & B. Cohler (Eds.), The invulnerable child. New York: Guilford Press.
  19. (19) Wetzels, 1997, Allemagne : L’abus sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 91.
  20. (20) Enveff Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France 2000 - Secrétariat d'État aux (21) Wendy Maltz et Beverly Holman, Incest and Sexuality: A Guide to Understanding and Healing Toronto : Lexington Books, 1987, p.4.
  21. (21) Wattam et Woodward, 1996 : L’abus sexuel des enfants en Europe Ed. Conseil de l’Europe p 10. Droits des Femmes France.
  22. (22) Collective par et pour elle, op. cit., p. 33-34 et Finkelhor, op. cit., p. 11. Ce dernier écrit : “De poursuivre des explications d'ordre psychologique qui remontent au passé de l'agresseur, c'est d'après moi une poursuite inutile car les agresseurs ne sont pas si différents de la population en général.”
  23. (23) Collective par et pour elle, op. cit., p. 33-34
  24. (24) Driver et Droisien, op. cit., p. 12.
  25. (25) Hélène Manseau, L'abus sexuel et l'institutionnalisation de la protection de la jeunesse, Sillery, Presses de l'Université du Québec, 1990, p. 87.
  26. (26) Judith L. Herman, “Recognition and treatment of incestuous families”, International Journal of Family Therapy, vol. 5, 1993, p. 81 à 91.
  27. (27) Moisan, op. cit., p. 39.
  28. (28) “Sexuellement agressive à 3 ans!” La Presse, le 26 novembre 1989, p. A-3.
  29. (29) Ryan, 1976, cité par NOËL, op.cit., p. 147.
  30. (30) Voir entre autres, Lise Cloutier, “Une histoire qui doit finir”, La Gazette des femmes, novembre – décembre 1990, volume 12, no 4, p. 17, op. cit. p. 17.
  31. (31) Camille Messier, Des enfants et des jeunes, victimes d'abus sexuels, la problématique des abus sexuels d'enfants et, plus particulièrement, d'inceste père-fille, Comité de la protection de la jeunesse, p. 28.
  32. (32) Driver et Droisien, op. cit., p. 31, rapporte que : “the judicial inquiry into the Cleveland child abuse cases in the North of England was told in 1987 that one of a team of psychiatrists at one northern hospital considered that the experience “probably enriched the lives of the children (they) had seen”.
  33. (33) Jean-François Saucier, op.cit., p. 5.
  34. (34) Brickman, op. cit. p. 8.
  35. (35) Thoennes et Tjaden, op. cit., p. 151.