L’association Face à l'inceste, (ex AIVI), fondée en 2000 par Isabelle Aubry, a produit les seuls chiffres statistiques qui existent en France sur l’inceste : 4 millions de personnes déclarent en être aujourd’hui les victimes silencieuses (Sondage Harris Pour Face à l'inceste 2015).
C’est grâce au combat militant de l’association que le mot inceste a aussi pu être réintroduit dans le Code Pénal en 2016. En effet, comment qualifier un crime qui ne saurait être nommé ?
Depuis 20 ans, l’association Face à l'inceste est également mobilisée pour l’abolition de la prescription. Ce combat avance aussi puisque la prescription a été rallongée de 10 ans en 2004 puis de 10 années supplémentaires en 2018.
Nous nous mobilisons pour la mise en place d’un plan gouvernemental de lutte contre les violences sexuelles faites aux enfants doté d’un budget et d’une vision à long terme. Depuis 2004 nous proposons un ensemble de mesures au gouvernement en ce sens. Certaines ont été adoptées.
En 2018, avec une trentaine d’associations, nous avons participé à la fondation du CPLE, Collectif Pour L’Enfance afin de lutter contre la recherche du consentement de l’enfant et changer les lois inadaptées. Nous étions les premiers à agir contre cette double peine, en 2010 nous avions obtenu l’article 22-22-1 précisant la contrainte morale de l’inceste. Mais tout cela est insuffisant, car l’on continue à questionner un enfant sur son « consentement » à l’inceste. Alors notre mobilisation reste intacte.
Nous sommes nés pour mobiliser la société afin de protéger les générations à venir, pour prévenir l’inceste. Notre vocation n’a pas changé et 2019 a été une année de préparation pour recentrer nos actions sur cet objectif.