Je suis seul(e) pour protéger mon enfant
Un enfant victime d'inceste parlera plus facilement si il se sent en confiance, en sécurité. Il arrive qu'après une séparation, l'enfant révèle ce qu'il subit chez l'autre parent. L'agresseur peut être l'autre parent lui-même mais aussi un proche, membre de la famille ou non.
Que la séparation se passe bien ou non, la révélation de l'inceste va provoquer des difficultés pour l'enfant et son parent protecteur. Comment agir lorsque l'on apprend une telle nouvelle ?
Ma fille avait deux ans, elle ne savait pas parler lorsqu'elle est revenue de deux semaines de vacances chez son père. Mais c'est tout son corps, tout son être qui a "hurlé" de douleurs. Un cyclone. Ca a duré des semaines, des mois. Un quotidien tranquille qui s'effondre pour laisser place à la panique, à la terreur.
En urgences nous sommes allées voir la première pédopsy qui a accepté de nous accorder un rendez-vous, le diagnostic est tombé : "traumatisme à connotation sexuelle".
Pour une maman cette nouvelle c'est comme si on vous découpait de l'intérieur.
Mais il faut tenir, on n'a pas le choix. Tenir pour 2 pour ne pas se noyer dans cette tornade. D'autant que ma fille avait régressé au point qu'elle refusait de marcher, de s'alimenter. A 2 ans, elle était redevenu un petit être recroquevillé qui s'agrippe non-stop tant il a peur.
Pour pouvoir prendre ma fille en charge, la pédopsy avait besoin de l'accord officiel et légal du père, celui-ci a refusé. Après l'avoir détruite, la loi lui accordait le droit de laisser sa victime avec ses plaies béantes. Le droit d'empêcher que son enfant soit soigné.
J'ai demandé alors à la pédopsy : "qu'est-ce qu'il reste? u'est-ce que je peux faire pour aider mon enfant?", elle a répondu : "entourez-la de tout l'amour possible".