Je voudrais ici apporter un message d'espoir suite à un texte envoyé en août 2003.
Après trente ans de vie commune, elle avait enfin réussi à me révéler ce qui lui avait fait subir son père (attouchements sexuels - même mariée et mère de famille, il profitait d'être seul avec elle pour avoir la main baladeuse). Aujourd'hui son bourreau est décédé. Mais depuis quelques mois elle a franchi un cap important : c'est devenu qu'un simple souvenir (mauvais certes), mais sans charge émotionnelle.
Elle a d'abord réussi grâce à ce travail sur elle qu'elle a fait en silence pendant trente ans. Puis la rencontre d'un kiné qui a compris que les souffrances de son corps en cachaient d'autres. Et il a réussi à la faire parler en 2002. Un an plus tard elle réussissait à m'en parler. Et j'ai compris ce qui avait provoqué des périodes très difficiles dans notre vie de couple qui a pourtant résisté.
Aujourd'hui difficile de faire un bilan sur notre vie de couple car son bourreau l'a sérieusement faussée. Et notre seul objectif est d'aller de l'avant, de ne pas se retourner.
Je suis fière d'elle, surtout quand je la vois désormais capable d'en parler en public, avec une force morale qui force mon respect. Et je suis fier de vivre avec cette femme qui a mis en place cette résilience qui lui a permis d'avancer. Elle avait (et a toujours) de grandes qualités pour venir à bout de sa démarche : intelligence, volonté et humour. Et son bourreau n'a pas réussi à l'abattre.
A 55 ans s'ouvre devant elle une nouvelle ère. Alors à toutes les victimes d'inceste, gardez courage pour que toutes vos épreuves ne deviennent plus qu'un souvenir, douloureux certes mais sans cette chape émotionnelle qui vous empêche d'avancer.
30 ans de vie commune...à 3 (suite et fin)
Témoignage
Publié le 17.12.2006