A celui qui s'appelle mon père. Papa, Je crois que je me suis trompée : ce n'est pas Isabelle Aubry qui joue dans "Jeux Interdits"... Cette erreur m'a appris ce que signifie "le loup est dans la bergerie". Alors, voilà où j'en suis aujourd'hui : "Souvent nous sommes trompés par l'apparence du bien" (Horace) et "Ce n'est pas le rince-doigt qui fait les mains propres, ni le baise-main qui fait la tendresse" (Léo Ferré). Tu sais Papa, tu t'es trahi. Et tu m'as volé ma vie. Et ça, je ne te le pardonnerai jamais. Un jour, j'aurais ta peau. Je ne me sens pas coupable d'avoir envie de te faire la peau.
Au fait Papa, hier, quand je sortais de l'hôpital, tu m'as dit : "la maladie n'est jamais une solution à un problème". Je voudrais te dire Papa : moi, je crois que tu es malade... Mais je ne peux pas te le dire, sinon je crois que tu vas me tuer... vraiment. Et je ne pourrais jamais faire autrement que me sentir "coupable" d'être tant malade, "coupable" d'avoir un enfant tant malade, lui aussi... et c'est normal.
"Les armes et les mot c'est pareil, ça tue pareil" (Léo Ferré). Un jour, je te tuerai Papa, avec mes mots à moi, mes mots d'enfant, ou avec les mots donnés par la vie, par la loi..."C'est à trop voir les être sous leur vraie lumière qu'un jour ou l'autre nous prend l'envie de tout larguer. La lucidité est un exil construit, une porte de secours, le vestiaire de l'intelligence. C'est aussi une maladie qui nous mène à la solitude" (Léo Ferré). Finalement, tout ceci n'est qu'un tout petit pas dans le long cheminement vers la "Rédemption" (Luys Royo). Résilience... quand tu nous tiens...