On se dit que cela n'existe pas, n'arrive qu'aux autres, jusqu'au au jour où on se dit, pourquoi nous, pourquoi dois-je subir ça...
... pourquoi je ne fais pas cesser toute cette souffrance, n'ai je pas le droit à une enfance comme les autres, pourquoi mes copines rigolent et moi non. Tellement de question sans réponse, Jusqu'au jour où j'ai compris.
C'était il y a si longtemps, pourtant je m'en rappelle comme si ça venait de se passer. Un soir, un jeu, une chambre, sans personne à l'horizon, à part lui. Tout cela a commencé à cause d'un uno, mais moi, si petite et insouciance, encore en école élémentaire, était contente de jouer avec son papa au uno, jusqu'au moment bizarre où j'ai dû enlever un vêtement à chaque fois que je perdais une partie. Les regards de celui ci, et son contact physique devenait insistant, mais quand on est petit on ne comprend pas, on ne comprend pas que le début de l'inceste commence, à ce moment là.
Un soir ne lui a donc pas suffi. Il a sûrement prié le bon dieu et remercié 1000 fois ma maman d'avoir un travail en 3/8 qui lui permet d'être seul avec moi le soir, quand mes frères dorment. Un soir sur 2, quand ma mère était au travail, je devais attendre, gentillement, avec les yeux remplis de larmes et le souffle coupé. Quand j'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir délicatement me murmurant : " viens, les petits sont couchés " . Mon cœur palpite de peur juste à écrire cette phrase, la même peur qui me faisait sortir de mon lit pour aller dans la chambre de mes parents une nuit sur 2. De temps en temps, sentant mon cœur mourrir à petit feu de tristesse, quand la porte s'ouvrait je devenais actrice, et faisais semblant de dormir, le lendemain, j'étais puni, à tout les coups, ou je me prenais une giffle, c'était au choix, selon son humeur. Quand ma mère était d'après midi, ou de matin, c'était une semaine plutôt tranquille pour moi, non pas comme toute les petites filles de mon âge ne croyez pas ça. J'avais l'obligation de ne pas mettre de sous-vêtements après ma douche et de me mettre en robe de chambre, sur le canapé face à lui, les jambes écarté, quelle jeunesse....
Mon papa trompe ma maman en boîte, la vie d'adulte est compliqué dit-on.
Il me semble que je rentrais tout juste au collège à ce moment là, ou j'étais en cm2, mais j'ai quand même eu le droit à une convocation par mon père et ma mère pour m'expliquer que le fait qu'il avait trompé ma mère me concernait. Maman, cela ne t'alarme pas ? C'est normal ?? Il faut croire que oui.
Les jours passent, les semaines, les mois, les années, ma jeunesse est fichue, je suis une personne traumatisée, peur de toi, et surtout de lui. Mes parents se marient, youpi, quelle joie..... il me prend à part, m'annonçant qu'il va arrêter tout ce qui se passe car il mettra bientôt la bague au doigts à ma maman, j'en pleure de joie, finis cette enfer, le bon dieu ma t'il enfin entendu ?? Puis je avoir moi aussi le droit à une vie normal ??? Ah.... non enfaîte, une fois le mariage passé, ça reprend, il faut que je sois forte, reste forte, non, ne te suicide pas, cela n'est pas la bonne solution, n'y pense pas....
Un soir, une lettre de mon collège reçu avec une heure de colle à l'intérieur, lui qui m'attend, je rentre à pied ce jour là, avec un ami, oh non mon père m'attend devant la maison, va t'en, il ne va pas être content que je rentre avec un garçon. Mais à peine à t'il fait demi tour que mon père lui court après pour le rattraper et lui conseille de ne pas s'approcher de moi. Oups, mon heure de colle en plus, mais, il me tape contre le congélateur de mon garage, j'en ai marre, c'est trop de souffrance je n'en peu plus. Ce soir je dirais tout à ma mère. Je décide de lui écrire une lettre, pour lui expliquer ce qui se passe dans notre famille, depuis de nombreuses années, je la pose, sur sa table de chevet pendant qu'elle dors paisiblement, et pars au collège. En rentrant à midi, elle est là, elle me prend dans les bras en s'excusant et me disant que ce n'est pas possible... direction le médecin, l'enfer est peut être bientôt fini pour moi.... en partant, ma maman dit à mon père que je ne me sens pas bien et que l'on va au médecin, lui m'insulte pour je pas changer.
L'enfer s'arrête là, cela détruit une vie, cela m'a détruit. Je serais sûrement une autre personne à l'heure actuelle si j'avais eu une vie différente. On ne guérit jamais de ce genre de vie, on apprend à vivre avec. Pour toute les personnes, qui ont des doutes, qui subissent ce que j'ai subi, parlez en, n'attendez pas. Ne faites pas les aveugles, comme ma maman a pu faire, même avec 1000 signes sous ses yeux, et un entourage insistant sur leur doute. Parler, cela pourra peut être sauver une vie.
Le plus dur c'est de parler, bon courage pour ta reconstruction. La vie vaut le coup d'être vécue il y a tellement de belles choses à vivre 💪