C'est trop difficile Il y a quelques mois, j'avais pris contact avec la juriste d'une association d'aide aux victimes au sujet de mon projet de dépôt de plainte contre X avec délais de prescription dépassés. Elle m'avait alors rassurée sur la légitimité de ma démarche. J'avais ensuite contacté par téléphone le commissariat de Massy (ma commune d'habitation) où mon interlocuteur m'avait répondu "que ça n'était pas à eux de juger de la recevabilité de la plainte ; que c'était leur travail d'enregistrer tout type de plainte et que je pouvais me présenter à n'importe quel moment" ; confirmant en substance ce dont j'avais déjà été informée.
Après des semaines à travailler sur ma peur irrationnelle d'aller plus avant et les quelques derniers jours passés dans mon lit à supplier Dieu ou Dame Nature de me foudroyer sur place tellement le pas me semblait infranchissable, je me suis enfin rendue au commissariat lundi matin... où ils ont refusé d'enregistrer ma plainte compte-tenu du dépassement des délais de prescription. C'est comme s'ils m'avaient dit : "Vas-t-en ! Tu n'es pas un être humain. Tu ne mérites pas d'avoir la parole !". Je savais qu'il n'y aurait pas de suite judiciaire, là n'était pas mon propos. J'avais juste besoin d'être entendue et reconnue en tant que victime. Alors si vous en avez le pouvoir ou si vous connaissez des personnes qui l'ont, faites en sorte qu'il n'y ait plus en France un seul commissariat où le silence soit encore de mise.