Je ne retrouve plus le chemin! J´ai fait une thérapie pendant 3 ans, avec grande découverte: je serais une victime d´abus sexuels dûs au climat incestuel. En Novembre, j´ai eu un grand choc émotionel et je me suis retrouvée face à cette thématique, qui pour moi me semblait close, vu que la 1ère thérapie ne m´apportait plus rien. Je suis donc de nouveau en thérapie avec une psy experte en abus sexuels.
Et pourtant - ou justement pour ca - je me retrouve submergée par des tonnes d´émotions, aussi lourdes les unes que les autres (mais jamais positives). Avant je ne racontais rien à personne, maintenant je m´ouvre mais je fais face à de l´incompréhension ou des phrases telles que "c´est le passé". Comme j´ai souffert de ce climat incestuel et que je n´ai pas de souvenirs d´attouchements, je n´ai rien auquel m´accrocher. C´est terrible.
Avant je me sentais isolée, maintenant je me sens encore isolée face aux autres quand je leur explique que quand je vois mon père, j´ai l´impression de voir mon violeur. Et que quand il est avec ma fille de 3 ans, je ne peux pas la lacher d´une seconde par peur qu´il n´arriverait quelque chose... Les autres ne comprennent pas. Pourtant, je me reconnais parfaitement dans les symptomes de fille abusée sexuellement. J´ai des doutes qui tendent vers la conviction que mon père est allé outre, quand j´étais bébé et je me sens coupée en deux: celle qui croit et celle qui ne sait rien.
Dernièrement, pour couronner le tout, en moins d´une semaine, deux amies m´ont reprochées que je ne leur montre plus d´intérêt. Donc je culpabilise de me sentir aussi mal et de ne pas m´intéresser aux autres. J´ai l´impression qu´à force de chercher de MOI, de parler au JE (enfin, après toutes ces années!!!!), je ne suis plus fixée que sur cette recherche. De plus, j´ai l´impression d´être un détective qui doit passer au tamis toutes ses réactions (peurs, vexations...) pour savoir si elles sont justifiées, ou encore une conséquence de ce traumatisme.
Le pire est que j´ai l´impression de tourner en rond car souvent je ne me reconnnais pas victime d´inceste, vu qu´il n´y a pas eu d´attouchements. Mais ma haine illimitée pour mon père, mon mal-être profond, mon incapacité à savoir ce qui pourrait me faire du bien ou pas, ma peur de la sexualité, ma panique quand mon père s´approche de ma fille, et mes antennes hyper alertes quand il y a quelqu´un derrière moi ou près de ma fille, me font vraiment penser que je suis une victime. Quel cauchemard.... comment en sortir? Et comment faire pour pouvoir enfin avoir confiance en les autres? j´ai une amie que je connais depuis 10 ans, il suffit qu´elle fasse un petit rien pour que je remette toute notre amitié en question, alors qu´elle ne fait rien pour me faire du mal, mais moi je doute de tout et de tous.