Moi sandrine, a été victime d'inceste à l'âge de 10 ans par un des frères à maman, il m'a demandé de lui faire des choses qu'aucune petite fille ni n'importe quel enfant de tout âge de devrait faire. Ca a gâché ma vie, chaque jour de ma vie, j'essaie de me reconstruire, d'essayer de ne plus penser à tout ça. C'est très difficile d'avoir une vie stable, on manque de repères, aussi bien professionnellement, sentimentalement et surtout émotionnellement. On gère mal les situations, on n'arrive pas à les comprendre surtout.
Moi, maintenant bientôt 40 ans, j'ai trouvé la force et le courage de dire avec mes mots ce que je ressentais, même si il y a tellement de choses à rajouter, ce qu'il faut le plus important c'est de ne rien garder pour soi, c'est trop dur à porter, il faut le partager à toute notre famille même si ce n'est pas toujours évidant, moi, mes parents le savent depuis peut être 6 ans, je n'ai jamais pu le dire avant et la depuis peu, j'ai adressé une lettre à mon bourreau, à toute sa famille et aux frères et soeurs de maman, ca été quelque chose de très très éprouvant, très stressant à faire.
On ne sait comment les gens peuvent comprendre ce qui peux se passer dans sa propre famille, on ne s'y attend jamais, on croît que ca arrive chez les autres mais pas chez nous. Malheureusement, nous sommes beaucoup dans mon cas, à des degrès plus ou moins horribles. En parler, c'est très très dur, en prendre conscience, c'est un pas vers une nouvelle construction, le travail sur soi est très compliquée, j'ai de la chance d'avoir trouver depuis peu un très bon psychothérapeute, mais jusqu'à maintenant la route à été très longue.
Ne garder rien pour vous, n'importe quel problème peut engendrer des lourdes conséquences, surveillez tout problème que ce soit le plus minimes, parler de tout ça avec vos proches, ainsi que vos enfants, l'inceste est très grave, peut survenir n'importe quand, n'importe où avec toute les personnes de son entourage (frère, soeur, père, mère, grand-père- grand-mère, oncle, tante, beau père, belle-mère) attention!!!!!!!!! protégeons nos enfants et surtout restons à l'écoute, tout gros problème explique une souffrance.
Bonjour Sandrine,
Un courage remarquable que de réagir vers 40ans.
Le fait d'avoir eu des parents capables de recueillir votre confidence il y a 6ans vous a sans doute permis de mûrir, à votre rythme, certaines étapes avant de bien vous lancer en thérapie ou de faire face éventuellement à l'agresseur : la plupart des victimes se retrouvent complètement isolées, lâchées par leur famille, engagées dans des soins à la suite d'épisodes plus ou moins dramatiques qu'elles ne relient pas forcément immédiatement au fait incestueux.
En parler à des proches nécessitent d'abord de vraiment bien connaître ses proches, car certains peuvent avoir des réactions très perturbantes, voire destructrices si aucune personne ne soutient vraiment la victime.
Votre premier paragraphe résume bien toute la problématique et la galère qui en résulte.
Il faut dans un premier temps, bien se reconstruire puis, dans une deuxième étape, chaque jour, travailler à consolider toujours mieux ce que l'on a positivement remanié en soi.
"j'essaie de me reconstruire... " : vous avez déjà dépassé le stade de l'essai, (révélation aux parents, lettre, début de thérapie, témoignage ici...), vous avez dégagé le matériau !
"..., d'essayer de ne plus penser à tout ça." : avec une bonne thérapie, un jour vient où les pensées sont si bien maîtrisées que revenir sur le passé se fait alors en maître et non plus en esclave.
Bon courage et soutien cordial !