Ca fait plus d'un an que le clash définitif a eu lieu. Suite à la découverte on ne sait comment de leur part d'écrits intimes que j'avais très paradoxalement consigné dans un blog Internet, partagée dans l'idée que ces mots se perdraient dans la foule énorme et bruyante du monde Internet, et à la fois visible par ces âmes qui aurait aperçu ces mots, entendus mes cris de révolte et de tristesse, mes mots d'enfant détruite, ces mots qu'eux n'ont jamais voulu entendre pendant toute ces années. Même en les ayant lus, apparemment.Je suis la fille reniée.Je suis la folle, je suis celle qui ment, celle a qui l'on ment, et surtout, celle qui ne doit pas parler. Parler de cette partie d'eux qu'ils refusent d'observer en face.Ils se pensent une famille normale. Ils ne sont ni une famille, ni normaux.
Préférant accorder leurs attitudes positives à une autre enfant, une enfant dans mon souvenir bien plus...Complaisante. Une fille qui se calque et qui se clone, et que je ne jalouse plus parce que si son bonheur passe par son adaptation à leur manière tordue de fonctionner, alors grand bien lui fasse. Je peux comprendre, moi aussi petite j'ai voulu leur plaire. Mais l'injustice s'en est mêlé. Les baffes gratuites et sans raisons, les « fessée cul-nu » humiliante juqu'à l'âge de quatorze ans. Aujourd'hui, ce genre de chose est considéré comme un abus sexuel, il faut le préciser.
Savoir qu'on a perdu ses parents alors même qu'ils sont encore en vie, simplement parce qu'on a osé s'opposer à leur manière de fonctionner, parce qu'on a décidé de s'éloigner de leurs mots et leur geste destructeurs et toxiques, c'est dur à gérer au début. S'en éloigner parce que ceux-ci refuse de nous accepter tel qu'on est et surtout refuse de se remettre en question, c'est au bout d'un moment plus simple. S'en éloigner parce que ceux-ci nous mentent en nous regardant droit dans les yeux alors qu'on est adulte « non, je ne t'ai jamais frappé », au final ce n'est pas si difficile. J'ai du le menacer d'un couteau à l'âge de dix-huit ans d'aller voir les flics pour qu'il cesse définitivement de lever la main sur moi. Sinon ça aurait continué encore et encore. Pour rien. Parce que non, je n'ai jamais MERITE ça, quoi que tu en pense petite sœur. Je n'ai jamais été une délinquante, je n'ai jamais rien fait de mal, je ne me suis pas droguée, ni prostitué. Je me suis même laissé mener à l'abattoir du lycée professionnel, alors que je valais plus. Alors que, laisse le moi te le dire petite sœur, j'ai plus de culture que toi, et je suis probablement plus intelligente que toi, qu'eux. Excuse moi, je passe de l'égo détruit à l'égo surdimmensionné, mais quand on a été traité comme une personne qui ne vaut rien pendant plus de 20 ans, souvent, on n'a pas d'autre choix.
Au final ; les laisser derrière quand ils nous traitent d'affabulatrice parce qu'on ose évoquer un secret porté toute notre vie comme une honte intime, un secret si lourd et si sale, un acte dont ils ne nous ont pas protégé ; ça devient tout simplement un acte de survie ...
Quelque chose qui aura une incidence profonde sur notre vie, comme une cicatrice qui se ferme et se rouvre régulièrement, en pulsation régulière exsudant du pus, de la boue, et des cauchemars chaque nuit que dieu fait...On s'est retrouvé seul enfant avec ce secret, on nous intime de nous taire adolescente quand on tente de l'évoquer, et quand une fois adulte on le pose sur la table, ce secret sale et honteux, c'est encore du rejet et presque de la haine qu'on récolte : « elle est possédée par le démon ».
Et cette femme se dit mère ? Mais de quel droit ?
Suivant leur raisonnement de branques, je devrais culpabiliser d'être une victime ? Et puis quoi encore ?
Elle, elle m'a oublié . Peut-être même se réjouit-elle de ma disparition de sa vie. Quand je la croise elle regarde à travers moi, et au final je l'en remercie ; de toute façon c'est toujours ce qu'elle m'a renvoyé, l'impression de ne pas exister dans ses yeux, ou alors seulement pour y voir de la colère, de l'énervement, du dégoût... Elle a qui j'ai tant ressemblé physiquement, récoltant du même coup la colère qu'elle provoquait chez son mari qui se vengeait sur moi en invoquant d'autres raisons par des claques et des fessée, des cheveux tirés, des oreilles arrachées, des têtes frappés contre le mur, des nez qui saigne (« elle a les vaisseaux du nez fragiles » si tu frappais ailleurs, connard)...Des actes de domination pervers et inutiles. Je n'en ai rien appris, sauf une peur considérable...Ils m'engueulait après s'être engueulé avec elle, souci de couple, mais il trouvait une raison, souvent mon « insolence ». Il m'engueulait moi, mais en m'appelant par son prénom à elle...
A cause de cette ressemblance maudite, j'ai aussi eu droit à ces moments ou sa mère à elle, ma grand-mère, m'appelle par son prénom, rejouant peut-être ce qu'elle n'a pas réussi avec sa fille, ma « mère »...L'obtention d'un peu d'amour peut-être ? Et encore je ne dis pas tout...
Quand à lui, je ne supporte plus ces mots qui me reviennent par la bouche des autres membres de la famille. Il ose se faire passer pour la victime. La victime malheureuse de la vilaine fille aînée qui est parti : « mais elle peut revenir, on l'a pas mise dehors ».
Il ne comprend pas que je me suis enfuie ? Enfuie loin d'eux et loin de la destruction lente qu'ils opéraient chacun à leur manière sur moi ? Loin de lui et de sa violence brute, stupide, qu'il n'a jamais su contenir correctement ? Loin de sa capacité à se regarder en face, à me traiter avec respect ? En adulte ?
Il n'a pas compris que je ne reviendrai pas, parce que j'ai tendu tant de main, et me suis tant de fois retrouvé face à leur seule façon de fonctionner : le rapport de force, que j'ai fini par abandonner l'idée, voir l'envie de recoller les morceaux...
Il ne cesse d'interroger certaines personnes sur ce que je fais de ma vie. En quoi cela l'intéresse t'il ? Ma vie d'enfant brisée, il n'a rien fait pour la recoller. Il a tout gâché. Elle, je me suis habituée très tôt à l'idée qu'elle ne m'aimait pas. Ou qu'elle ne savait pas le faire. Ou qu'elle avait choisi ma sœur, parce que ma sœur voulait lui ressembler.
Mais lui il m'a trompé. Il m'a fait croire que je pouvais lui faire confiance.
Alors que je ne peux pas. Je ne pourrai jamais.
Et tout est fini à présent.
Je me suis construite seule, aidée par d'autres personnes qu'eux, des personnes ayant émaillée ma vie à partir du moment où j'ai fui cette maison familiale qui me dégoûte et m'effraie par tout ce qu'elle a abrité comme violence et comme mensonges.
Ils n'aimaient pas la famille de mon ex petit ami parce que j'y était plus souvent que chez eux...Ils n'ont jamais compris que cette famille là ( et je parle indépendamment de ce qui a mener à ma rupture avec ce garçon), j'y restais parce que j'y étais accepté comme j'étais et parce qu'on y voyait du positif en moi. Parce que je m'y sentais bien dans une certaine mesure, alors que « chez eux » je me sentais mal et apeurée en permanence. Pas en sécurité(Oui ; parce que ça n'a jamais été que chez eux, cette abominable maison où les choses avaient plus d'importance que les êtres)
La maison de la destruction de l'enfance et de l'innocence. Jusqu'à la destruction du lien avec ma sœur grâce à leur permanent besoin de comparaison « ta sœur au moins ne répond pas » . Grand bien lui fasse, ma sœur accepte l'injustice ; ma sœur refuse de voir qu'elle ne sera pas plus aimée tout de même, sauf si elle est ce qu'on lui demande d'être. Elle me méprise depuis des années, et la révélation de ce que j'ai subi ne l'a pas atteinte, sauf en ce qu'elle risquait de provoquer : l'éclatement familial, la remise en question de ses dieux de parents...Alors elle me voit comme une malade mentale.
Et bien soit. C'est son choix. Il y a longtemps que nous n'étions plus sœur, et que j'ai développé avec mes meilleures amies plus de proximité que je n'en ai jamais eu avec elle, parce que nos parents ont détruits ce lien (pour nous dire par la suite, une fois le mal fait « mais débrouillez vous seule, cela ne nous regarde pas »)
Je ne supporte plus d'entendre certaines personnes me dire « ton pauvre père »...Mon pauvre père est pire que ma mère, qui elle au moins a l'intelligence de ne pas se plaindre au monde, ou au moins pas à des gens qui me le répète.
Je révèle à 28 ans que j'ai été abusé enfant, et il fait le tour de la famille pour se plaindre que je l'ai accusé de viol. Jamais je n'ai dit ça.
Quand a t'il pensé à autre chose qu'à lui, comprenant que celle qu'il ose nommer sa fille était moralement détruite par ce qu'elle avait subi, et tentait de trouver des réponses ?? Quand ont ils pensé à autre chose qu'aux conséquences que cela pouvait avoir sur EUX ??
Quand on t'il pensé à autre chose qu'à me faire taire, toute ces années, pour ensuite – le concernant – oser se plaindre que je prenne mes distance et me taise. Mais me taise définitivement.
Je n'ai jamais eu de famille. Tout juste un toit sur ma tête et un confort matériel.
J'ai eu deux géniteurs qui n'ont rien d'adultes.
Heureusement que j'ai eu des grands-parents qui ont su me montrer un peu d'amour sain. Et des tantes et oncles, et des cousins et cousines qui ne m'ont jamais jugée (en tout cas je veux y croire).
Heureusement que j'ai rencontré mes amies, et mes amis.
Ces gens qui m'ont reconstruite en me faisant comprendre que je n'étais ni mauvaise, ni moche, ni bête à ne pas tenir deux mois à la fac.
Merci à vous tous.
Mon pauvre père veut savoir ce que je fait de ma vie, mais continue à me voir comme une enfant, alors que j'ai plus de trente ans, que je vis ma vie depuis plus de dix ans dans une autre ville, alors qu'il y a longtemps que j'ai conquis mon indépendance. Indépendance forcée, parce qu'ayant repris des études supérieurs alors que selon eux j'aurai dû me contenter du diplôme professionnel dans lequel on m'avait jeté de force, j'ai du travaillé durant toute mes études à côté, jusqu'à ce quasi double bac+5...
Fou, non pour une fille qui n'aurait pas du « tenir deux mois à la fac » selon les propres mots de sa « sœur »...Sœur qu'ils ont soutenu financièrement pendant 4 ans d'études supérieures.
Parce qu'elle, elle ne parlait pas trop fort.
Au final, j'ai gagné. Ce que j'ai, je ne le dois qu'à moi-même, et à ceux qui m'ont vraiment aimé.
A celle qui m'a mise au monde, je ne dois rien d'autre que le fait qu'elle m'a définitivement ôté l'envie d'être mère un jour, parce que grâce à elle, j'ai compris que l'amour maternel n'était qu'un mythe stupide
A celui qui fait le pater dolorosa dans une famille avec qui il a d'ailleurs des lien aussi proche que j'en ai avec ma sœur et eux, je ne dois qu'une image brisée de moi-même, et certainement une peur éternelle de la possibilité des hommes à me trahir, ou à me préférer les autres, celles qui sont plus « complaisantes »...Et même la peur d'être abandonnée si je ne me plie pas ce que je crois qu'ils attendent de moi...
Indépendante, et en même temps les ailes brisées.
Mais avec le temps, et loin d'eux, les plumes finiront par repousser...