C'est par une chaude soirée d'été au sons de Lara Fabian, qui veut continuer à aimer au - delà de tout, que je me pose sur ma vie. Les mouvements de la danse m'emportent vers cet ailleurs lointain. Comme j'avais envie de danser. Je faisais souvent des rêves, étant enfant, où j'étais une grande danseuse étoile, où mon corps s'envoler, épris de légéreté. Je le voulais tellement et ce cri, ce cri muet, ce loup-garou qui me tenait la jambe. Ce Cri muet à jamais était alors mon cauchemar. Plutôt être abusée que rester face à la solitude, le désarroi, le froid, l'abandon.
Plutôt continuer, à 35 ans, à aller sur ses sites d'hommes qui veulent bien m'offrir leur sexe à nu mais pas exposer leur coeur.Un coeur mutilé, un coeur troué, piétiné, un coeur qui pleure toutes les larmes d'un souvenir insconscient....un corps fatigué, envahi, excité régulièrement, surexcité pas des coups au bas-ventre, violents, incessants....j'ai trop trop de peine et ma souffrance est immense.Je n'avais pas d'avenir car, 'de toute façon, je pars" vers des contrées lointaines et inconnues. "Je pars". loin de ma souffrance? Je n'avais pas d'avenir passant de mission d"intérim en mission.
"Demain, vous ne serez pas là". Et ces hommes qui veulent bien me donner quelques heures de leur sexe car je le veux bien....mais surtout pas m'aimer. "On est ici pour baiser et quand c'est fini, chacun rentre chez soi... et vite !". Oui, j'ai honte. Honte de ce passé, hone d'avoir ressenti du désir pour mon père, ma mère, mes frères...HONTE. Rechercher un homme libre, célibataire, amoureux? Non, cela me fait trop peur. Cela ressemble trop à l'agresseur. Je les ai tant aimé mes agresseurs, j'aurais tout donné pour eux, même mon corps, me sacrifier à l'autel de la violence...Aimer, est-ce manipuler? Aimer, n'est qu'un subterfuge.