Mon père me droguait et me violait de ma naissance à mes 13 ans.
Il faisait partie du réseau dit de "la rue du Bac", son mentor était un homme connu qui aimait à tester le seuil de résistance du vagin des petites filles. C'est lui qui a donné sa carrière à mon père, triche aux examens administratifs et poste de direction (il me l'a raconté lors des soirées quand il venait me chercher dans mon lit, quand tout le monde était couché). Il a été le "mignon" de cet homme quand il était à Paris, il lui payait son logement et ses frais. Mon père se sent comme élu, il mettait un point d'honneur à ne pas avoir de limites dans ses plaisirs sexuels, pour lui c'est un droit et devoir de son appartenance de caste. Il est misogyne à tendances sadiques, (comme son mentor). Il me disait que, dans l'antiquité, c'était un honneur d'initier sexuellement les enfants.
J'ai toujours eu des cernes sous les yeux, je n'ai quasiment jamais souri de ma vie. Les photos d'enfance sont flagrantes. Petite je rêvais d'être muette. À 8 ans j'ai dû aller à l'hôpital, pour une hépatite A (officiellement attrapée par un fruit mal lavé). Les médecins ont vu mon vagin, ils se sont concertés et ont appelé ma mère. Comme régulièrement, je saignais, ça piquait, je croyais que c'était normal. Ma mère est venue dans la chambre, une rage menaçante dans les yeux, me lâchant juste un agressif "Qu'est-ce qu'il y a?!" qui ne tolérait aucune réponse. Elle est repartie aussitôt, disant qu'il n'y avait rien.
Je m'évanouissais n'importe où, n'importe quand, sans prévenir. J'avais un empoisonnement permanent aux métaux lourds, je n'avais pas d'élan vital, cela ne gênait personne. La veille du seul rendez-vous que j'aurais pu avoir avec un garçon qui m'avait plu, mon père m'a amenée chez le coiffeur, une stagiaire de son école m'a coupé les cheveux à ras (j'avais de longs cheveux), je suis ressortie le cuir chevelu brûlé. Le jour du rendez-vous, j'ai perdu connaissance d'un coup en pleine après-midi, cela a mis un point final à ma vie affective.
Quand j'ai eu 14 ans, ma mère a demandé le divorce, elle a demandé ma garde et a fait chanter mon père pour obtenir une pension alimentaire énorme sur ma tête. Mon père gagnait très bien sa vie, il a dû s'endetter pour la payer. Dès lors, elle s'est évertuée à me détruire comme elle a pu. À 15 ans, je travaillais pour manger le midi (deux brioches), le soir je rentrais du travail et le frigo était vide. J'ai marché deux ans le bras sous la poitrine avant qu'elle accepte de m'acheter un soutien-gorge, j'ai acheté mes premières serviettes hygiéniques à 47 ans. Je n'ai pas appris à prendre soin de moi. Quand je voulais aider, ma mère me disait que je ne savais pas faire, de l'autre côté elle se plaignait à qui voulait l'entendre que je ne faisais rien.
Mineure, je suis allée en Angleterre, Allemagne, Espagne en stop, ce n'était pas pour m'amuser, juste de l'errance, je n'avais pas d'argent : ni pour le voyage, ni pour l'hébergement ou bien pour manger. Cela ne dérangeait pas ma mère qui vivait dans le luxe de son côté. Le quotidien à la maison était silences rageux, dénigrement, injonctions contradictoires impossibles à remplir. De la haine glacée viscérale déversée en continu, de mille et une manières. A côté de cela, elle se construit une image de mère courage, de femme de coeur avec son entourage. Je faisais des allers-retours entre mon père et ma mère. Aucun des deux ne me parlait, je ne comprenais pas.
Je suis comme bloquée émotionnellement au stade enfant, je prends tout dans la figure comme si c'était la première fois, sans comprendre. Mes parents sont éducateurs spécialisés, un scénario de parents parfaits est de rigueur, mes sœurs adhèrent. Il se dit que j'ai "un problème", que c'est de ma faute si je reste dans une misère chronique (affective et financière). J'étais pourtant la plus brillante à l'école, et je dois le dire aussi, la plus jolie de la fratrie (selon les critères communéments admis). Pendant mes études, je vivais dans une pièce sans eau ni électricité, je n'avais pas d'APL à cause de cette pension à mon nom. J'ai mangé des pâtes au ketchup tous les jours de ma vie jusqu'à la cinquantaine.
Suite à une scène qui ne laisse aucun doute lors de ma dernière visite il y a 2 ans, j'ai pu voir avec consternation que ma mère était jalouse de moi. Sans doute depuis tout ce temps. On m'a traitée de fainéante, d'ingrate, jalouse, vénale... Je ne connais pas ces sentiments. J'ai toujours fait les choses avec courage, sans broncher, avec presque une candeur à chaque fois renouvelée. J'ai vécu traumatisée, seule, en souffrance psychique constante, dans la misère de petits boulots (dans ma tête je ne devais pas prendre le travail de quelqu'un, je prenais toujours ceux dont personne ne voulait), essayant de survivre, sans jamais demander d'aide. Sans jamais sortir en dehors des heures de travail car je n'ai jamais attiré que des vieux pervers dans la rue (ils repéraient sans doute mes traumas). Malgré cela, le gardien d'immeuble, un homme d'une soixantaine d'années, m'a droguée et violée quand je revenais du travail (dans sa loge). J'ai perdu la vision d'un oeil suite à un herpès attrapé à cette occasion. J'ai gagné le procès (procédure de 2 ans faite toute seule), il a eu 6 mois avec sursis. J'ai subi d'autres viols à d'autres occasions, toujours par soumission chimique à mon insu.
Il n'y a que quelques mois que j'ai pris conscience que ce n'était pas moi le problème, grâce à une magnétiseuse qui m'a fait comprendre les choses avec tact. Depuis que j'ai réalisé cela, je n'ai plus besoin de dissocier, c'est mieux, mais je suis triste et comme paralysée, je ne sais pas agir dans la vie hors mode survie. Je cherche un accompagnement mais je n'ai pas d'argent. Il faut tout réapprendre. Je parle car le silence garde la honte sur ma personne, ce qui me tue à petit feu.