J'ai 19 ans et mon père m'a tué lorsque j'en avais 13!

Témoignage Publié le 19.05.2010

Fotolia_3402902_XSTout a commencé lorsque j'avais 13 ans, je sais il y en a qui ont été victimes beaucoup plus jeune mais moi j'étais encore innocente, je n'avais encore jamais embrassé un garçon, j'étais assez réservée, je manquais de confiance en moi mais par contre j'avais confiance en "mon père" qui a bien su en profiter par la suite... Il a d'abord commencé à me dire que j'avais atteint l'âge auquel on commence à se faire plaisir, puis à me montrer des photos pornographiques sur internet pour me montrer exactement comment il fallait faire pour se masturber, et moi à cet âge là j'étais curieuse de savoir comment on faisait, ne connaissant pas encore mon corps... mais surtout il ne fallait rien dire à maman, ça restait entre nous biensur ! C’était notre  "petit secret" !

Puis ensuite il allait de plus en plus loin il a voulu me montrer sur moi, me toucher pour que je comprenne exactement, et lui m'a montré comment il se faisait plaisir et il a commencé à mettre des films pornographiques pour me montrer comment se passer l'acte ! Puis il m'a demandé de le toucher, pour que je vois comment ça fait ! Et tout cela bien sur lorsque ma mère n'était pas là... Puis est arrivé le moment où on a déménagé alors là tout à basculer, je n'avais plus mes repères, plus d'amis, et je n'avais plus non plus le choix! Mon "père" me forçait en me faisant pression psychologiquement, des que je ne voulais pas le toucher il s'emportait dans des colères incroyables, lorsque ma mère était là, il ne me parlait plus, il m'ignorait en quelque sorte et en plus il remontait ma mère contre moi parce que je ne travaillais pas bien à l'école parce que je devais surement avoir un copain! Et ma mère tombait dans le panneau! Ma mère c'est ce que j'avais de plus cher au monde, et je n'aimais pas quand elle me faisait la tête ! Alors du coup je me laissais faire pour "être tranquille" mais la tranquillité durait seulement deux jours !  Il expliquait ses crises de nerfs en disant à ma mère qu'il déprimait ! Et ma mère naïve et ne voyant pas le mal, pensait que c'était vrai !

Et là j'ai découvert qui il était vraiment ! Mais j'ai aussi découvert que j'étais prise au piège car je ne voulais rien dire par honte mais surtout parce que je me sentais coupable de tout cela, vu que je n'avais rien dit, j'étais alors complice ! Puis ensuite est venu le moment où il a voulu entrer en moi, atteindre le plus profond de moi même pour son plus grand plaisir, me faire souffrir ! J'ai pleuré, j'avais mal, très mal !  Il a insisté, il s'en fichait! Au contraire j'avais l'impression que ça lui faisait encore plus de bien alors j'ai arrêté, j'avais tellement de haine que les jours suivants je ne pleurais plus, je me laissais faire et j'attendais que ça se passe, mais plus je me taisais plus il en demandait! Il voulait toutes les fins d'après midi lorsque je rentrais, mon petit frère était là, ma mère travaillait à l'extérieur, lui "travaillait" au bureau de la maison, là où ça se passait la plupart du temps... Alors quand je lui disais non il repiquait des crises pour un rien, il cassait se qu'il pouvait, il était totalement oppressant ! Et ça jusqu'à ce que je me laisse faire à nouveau ! Alors c'était reparti, après ça j'allais dans ma chambre et ne descendais plus jusqu'à ce que ma mère arrive ! Et là ça allait mieux !

La nuit je pleurais me disant que ça ne s'arrêterait jamais, je m'en voulais de n'avoir rien dit à ma mère au départ ! Car là j'avais peur de lui dire, mon "père" me disait que si je le disais ma mère se suiciderait et que lui irai en prison, et mon frère dans tout ça ! Alors je m'enfermais dans le silence, faisant semblant chaque jour que tout aller bien ! Il fallait que je sois souriante, marrante comme mes copines pour que personne ne se doute de rien ! Je m'inventais ma petite vie en racontant que j'avais un petit copain ect... pour être comme elles qui commençaient à flirter! Sauf que moi je n'avais pas le droit de sortir même à 18 ans je n'avais pas le droit d'avoir de petit copain! Je me sentais totalement seule, emprisonnait avec mon bourreau qui manipulait complètement ma mère pour arrivait à ses fins !

Jusqu'au jour où j'ai eu mon bac et là j'ai décidé d'aller dans une fac assez loin de chez moi pour être tranquille ! Mais je devais rentrer le weekend et là ça recommençait ! Il avait pris un bureau en ville comme ça il pouvait faire ce qu'il voulait sans que ma mère le voit puisque c'était le weekend! Il faisait exprès de dire devant ma mère que ce serait mieux que je vienne réviser mes cours à son bureau, je ne serai pas dérangée et que du coup je travaillerai mieux qu'à la maison ! C'est évident! Ma mère disait "il a pas tord" alors du coup bien j'y allais mais je n'arrivais pas à travailler bien sûr puisque à peine arrivée il voulait regarder un film porno et me pénétrer encore et encore alors j'avais changer de méthode je faisais semblant de jouir pour qu'il sorte de moi et qu'il jouisse à son tour! C'était répugnant! Je me sentais salie à chaque fois, je le haïssais de plus en plus! J'avais qu'une envie c'est qu'il meurt !  

J'en étais arrivé à un stade où j'avais envie de quitter ce monde ! Ou fuir de chez moi, mais pour aller où? Je ne pouvais pas... alors par saturation, j'ai réussi à le dire après 5 ans d'enfer à ma meilleure amie et à mon petit copain en qui j'avais totalement confiance! Ils ont réussis à me convaincre que je n'étais pas coupable et qu'il fallait que je le dise à ma mère ! Et je l'ai fait ! J'ai réussi à le dire, à me débarrasser de ce gros poids qui pesait en moi ! Je crois que je n'ai jamais autant pleurer que le jour où je l'ai dis à ma mère, j'avais peur, je la suppliais de pas faire de bêtise mais en même temps j'étais soulagée! Ma mère était choquée! Elle ne m'a plus laissé seule avec lui! Mais j'avais peur qu'il découvre que j'avais mis ma mère au courant car il était très violent et nous a souvent menacé de nous tuer et de se suicider ensuite, lorsqu'il faisait ses crises!

Alors ma mère n'a rien dit, elle avait peur aussi et dés qu'on a pu on est parti avec mon petit frère sans qu'il se doute! On s'est caché tout l'été puis il nous a retrouvé à cause de l'école de mon frère, et depuis ils nous menacent de mort sans cesse! Il harcèle ma mère! Manipule mon petit frère contre nous ! Je ne vis toujours pas et ma mère n'a aucune liberté, il l'espionne sans cesse et lui met la pression! Je pense qu'il a peur d'aller en prison et la folie est en train de prendre le dessus! En plus il est armé! Alors j'ai décidé de porter plainte et ma mère aussi ! Nous allons le faire dans les jours à venir, j'espère que ça va bien se passer, et surtout je prie pour qu'il fasse de la prison préventive avant le procès ! Je l'espère, car j'ai des éléments à charge contre lui ! 

J'espère retrouver une vie, être libre sans avoir peur de sortir et de le croiser, J'aimerai arrêté d'être déprimée, énervée pour rien, voir la vie belle et non pas l'inverse. Je fais des cauchemars très souvent, je rêve même parfois que je suis en train de le tuer! Et ça me perturbe la journée !  Je n'avance pas dans mes cours, je n'arrive pas à me concentrer, j'ai l'impression de reculer ! Je n'ai plus du tout confiance en moi ! Je n'éprouve pas de plaisir quand je fais l'amour avec mon copain alors je fais semblant... Mais j'en ai assez j'aimerai être épanouie et avoir du plaisir et non pas avoir une douleur à chaque fois parce que je me crispe ! Bref je veux vivre enfin ! Et je ne lâcherai pas j'ai assez souffert désormais c'est à moi de vivre et à lui d'être emprisonné ! Voilà "ma magnifique vie"! Et courage à tous !

Nous en parlons
F
Femmedevaleur
Publié le 02.12.2017
Inscrit il y a 7 ans / Actif / Membre

Moi jss borderline et je pète des plombs tt les jours , jss incapable d'avoir une relation avec un homme n'y d'être stable.
Mo ct qd j'avais 6ans après le culte j'en ai parlé au pasteur plus tard mais il m'a pas cru. J'ai plus confiance en personne et étant au chômage je vie là où sa c'est passé.

S
soon
Publié le 16.03.2011
Inscrit il y a 14 ans / Habitué / Membre

Merci de m'avoir lue. J'essaie de positiver mais ce n'est pas tous les jours faciles, j'ai porté plainte depuis, c'est en enquête, c'est long mais je tiendrais et ce jusqu'au bout.

Je suis stupéfaite du nombre de lectures de mon témoignage (plus de 3400) et je me dis qu'il y a vraiment beaucoup de personnes qui ont subi l'inceste ou qui connaissent des victimes. Ca me fait peur , je ne comprends pas le monde dans lequel nous vivons, pourquoi n'y a t'il pas plus de prévention ? C'est encore trop tabou, il faut que cela cesse, quand je vois des petits enfants (surtout petite fille) j' ai toujours peur pour eux, je m'imagine le pire... J'aimerai tellement qu'il n'y ait plus de victimes, de vies brisées comme la mienne, mais malheureusement ça n'arrivera jamais... On peut se reconstruire petit à petit mais cela prend beaucoup de temps, " on recolle les morceaux mais la félure sera toujours présente", on oubliera JAMAIS , ce qu'il faut c'est apprendre à vivre avec, mais ca c'est trés dur, je n'y suis toujours pas parvenue. Je suis une psychothérapie qui m'aide quand meme mais ce qui m'aidera beaucoup c'est quand mon bourreau sera puni, quand je serai reconnue victime et lui violeur, que tout le monde verra que je n'ai pas menti, et que ce n'est pas parce que je souriais que j'allais bien, on fait tous cela , pourquoi? parce qu'on a honte, on ne veut surout pas que l'on voit notre souffrance, on se cache derrière ce joli sourire qui cache tellement de choses que personne n'aurait imaginer, alors si vous me lisez et que vous etes victime d'inceste, parlez en si vous ne l'avez pas encore fait. Beaucoup de personnes ne vous croiront peut etre pas ou bien alors se voileront la face mais ne vous laissez pas abattre car d'autres seront là, à vos cotés et vous croiront et ce sont eux les plus importants ! Ne restez plus dans le silence ! Je sais que c'est trés dur de parler, je suis passé par là, mais il le faut si vous voulez vraiment vous en sortir.... COURAGE !

A
Anne_
Publié le 11.06.2010
Inscrit il y a 15 ans / Actif / Membre

va au bout de ton combat. il ne mérite rien d'autre
toi, tu mérites le bonheur
courage, persévérance, résistance