Je le prenais pour
un protecteur un père et finalement il a abusé de moi
Madame la sénatrice, Monsieur le sénateur, Vous allez bientôt réformer les délais de prescription pénale. Je vous prie de trouver ci-dessous mon témoignage, qui peut-être, vous aidera à comprendre pourquoi l'abolition de la prescription est vitale pour prévenir les violences sexuelles sur mineurs.
A la maternelle, un jour m'a mère m'a présenté à moi et ma soeur un "ami" très vite nos dimanches étaient destinés à partir en voiture dans des chemins en bord de foret et attendre que ma mère bécote avec cet ami. Tous les jours il passait devant notre école et faisait un coucou. Je me rappelle de ses yeux bleu à s'y perdre. J'ai toujours été en manque d'affection contrairement à ma soeur par mon père et ma mère. A l'école j'étais très souvent seule, si je commence par ça c'est que c'est important c'est le début de mon histoire. Arrivée au collège il a divorcé de sa femme a laissé deux garçons dont un qui venait de temps en temps. Mais très vite il n'est plus venu, ma mère lui faisait toujours des remontrances : c'est l'anniversaire de ton père et tu n'as rien ou ta mère... Il en a eu marre et n'est plus venu. Il a loué une maison proche du collège et à un moment donné il a dit que les week-ends étaient longs sans personne le samedi soir, oui parce que m'a mère n'a jamais quitté mon père car il était routier et une voyante avait dit qu'il allait mourir et qu'elle toucherait le pactole. Bref il est arrivé à la retraite et est toujours vivant. Elle l'a quitté le jour de la déclaration de la guerre d'irak un dimanche. j'avais 17 ou 18 ans.
Je reviens sur le fait qu'il se sentait seul, ainsi ma mère lui a proposé que je vienne le samedi soir pour qu'il ne soit pas seul on s'entendait bien je voyais en lui un père que je n'avais pas. la maison était constituée de 3 pièces dont une seule chambre. Ma mère m'a inventé des amies qui m'invitaient très fréquemment le week-end. En fait j'étais chez lui. Les premières nuits rien de spécial puis il a commencé à me toucher puis au fur et à mesure aller plus loin. Pour ne pas éjaculer dans moi il allait aux toilettes et selon lui pour mon éducation sexuelle il se masturbait et m'obligeait à regarder pour m'expliquer que ce qu'il sort sert à faire des bébés. Je ne supportais pas ses mains sur moi sur mon sexe, ma poitrine, mes fesses. Le pis a été le dimanche matin quand il est rentré dans la douche... En sortant il a mis sa tête entre mes jambes et à léché parce que j'étais trop sèche selon lui, ha c'est horrible !! Il me disait que ce devait être un secret car si je parlais on ne me croirait pas et que ma mère me rejetterait encore plus. De toute façon j'avais trop honte je me suis tue.
Puis pour ne plus y aller j'ai déclenché des crises de spasmophilies d'angoisses, d'anxiétés... J'ai passé toute une batterie d'examen médical. Le médecin de famille m'a mise sous tranquillisants tranxen, temesta... Je refusais de dormir j'avais peur même chez moi. une nuit ma mère a appelée un nombre de fois exorbitant ce médecin qui a fini par me faire une piqûre pour dormir je suis restée dormir à la maison pendant longtemps je ne peux plus dire combien de temps mais je me rappelle que j'avais une infirmière qui venait pour le goutte à goutte. Puis il a proposé que je rencontre une psychologue ou un psychiatre je ne sais plus. Elle était sur Amiens je me rappelle seulement de la couleur du porche bleue et une cheminée en marbre dans la salle d'attente et une dans son cabinet. je ne sais plus ce que j'ai pu dire, mais quand ma mère a pris ma place dans le cabinet elle est ressortie furieuse et m'a dit c'est la seule et unique fois que tu reviendras ici, en effet je n'ai plus revu personne, seul le médecin de famille qui a fini par demander un changement d'établissement scolaire et de me mettre en pension. La j'ai commencé à me forger un caractère dur, m'endurcir psychiquement j'ai constitué une Séverine impénétrable. Je n'allais plus chez lui. J'ai continué à forger cette personnalité pendant des années. Aucuns garçons ne pouvait me toucher. Oui je flirtais mais pas plus, pas de touché, rien, c'était un dégoût perpétuel
J'ai rencontré mon mari, la première fois ça a été un calvaire on a mit ça sur le fait que c'était la première fois. Mais les paroles de l'autre raisonnaient : tu verras les premières fois tu trouveras ça pas terrible, puis tu aimeras. Et franchement je déteste toujours nos rapports. J'aime mon mari mais faire l'amour c'est un retour dans le passé.
La carapace a craquée a cause d'une altercation avec une collègue j'ai basculé je ne sais pas comment dire mais ma collègue a pris l'apparence de ma mère et mon patron barbu lui aussi est devenu l'autre, le salopard. Et ce fut la descente aux enfers. J'ai rencontré une psychiatre très rapidement grâce à mon médecin traitant j'avais 38 ans presque 39. je lui ai tout dit mais trop tard le délai et mon état psychologique ne permettaient pas de porter plainte et mon mari ne savait rien. j'ai du lui dire 5 mois plus tard avec la psychiatre j'avais honte j'étais coupable de ne pas avoir dit non et de m'enfuir. en plus mon mari avait perdu son père jeune il avait fait un transfert et considérait ce salopard. Notre vie a basculé. Nous avions 3 enfants (faits pour les deux premières les yeux fermés en attendant que ça ce finisse). mon fils c'était un peu différent j'avais toujours cette belle carapace mais une dispute à cause de ma soeur avait mis un terme entre mes relations avec ma mère et lui devenu son mari en 1996.
Et je voulais à tout prix tomber enceinte car mon boulot était pesant j'avais besoin de recul. Personne jusqu'en 2011 n'était au courant de ce qui m'était arrivé. Aujourd'hui, je suis toujours dans un état psychologique fragile, faire l'amour est toujours un calvaire, je regarde l'heure et j'attends. Lors d'une enième hospitalisation nous avions convenu avec la psychologue de crever l'abcès avec ma mère dans un premier temps et de faire un face à face avec lui. Le premier rendez vous elle ne s'est plus rappelle que ca faisait 10 ans que nous ne nous étions plus revu pour elle ca faisait deux ou trois ans. Elle m'a décrite comme sage obeissance et solitaire. A la seconde visite la psychologue a recommancé les memes questions alors que 3 semaines c'étaient écoulées et rien la psychologue a cloturé la rencontre par, on se revoit ou pas ? J'ai rien compris tout c'est mélangé et j'ai dit non c'est pas fini, si je suis là c'est que l'on m'a fait du mal. La psy m'a laché et j'ai expliqué seule ce qui s'est passé à ma mère, sans aide.
Tout d'abord ma mère a accusé mon père, je lui ai dit non et là elle a dit en se mettant à pleurer non c'est pas lui je lui ai répondu si c'est lui, ton mari, j'avais 11 ans. Je me rappelle, il m'avait emmenée sur Saint Quentin voir un film au cinéma et manger au restaurant. On a été voir l'arme fatale 1 en 1983. Au restaurant il m'a dit tu vois on nous regarde comme un père et sa fille et je me suis dit ce soir tu passes à la casserole. Le film j'ai cru à un film porno au début une pute en déshabillé rouge camée qui se jette par la fenêtre. Elle a pleuré longtemps, je lui ai dit que je ne leur voulais pas de mal juste qu'il reconnaisse pour me reconstruire. Elle m'a promis de ne rien lui dire. Le lendemain, elle a téléphoné à ma psychologue pour lui dire que j'étais une menteuse, que rien de tout ce que je pouvais dire était vrai, que j'ai tout inventé, que c'est moi qui était amoureuse de lui, que je me suis fait un film et que j'étais folle. Elle a également appelé mon mari, même topo. Lui a dit à ma psychologue, vous vous rendez compte de mon honneur, elle lui a répondu qu'elle n'était pas juge et que son travail c'était moi.
Ils se sont renseignés (je l'ai su par le mari de ma soeur) pour savoir si je pouvais toujours porter plainte. Je n'ai pas eu de soutien par ma soeur ni par mon père avec qui j'ai repris contact. Je voulais savoir si j'étais un enfant voulu ou imposé car il était marié et a divorcé depuis j'ai appris beaucoup, non par lui mais par une de mes demi soeurs beaucoup de mensonges de manipulations de ma mère envers mon père. Après une énième tentative de suicide j'ai demandé à mon père ce que je représentais pour lui il m'a répondu RIEN. J'ai raccroché.
J'ai écrit à Mme. la garde des sceaux en septembre 2017 elle m'a répondu par le biais d'un collaborateur. Je lui ai transmis le dossier Marie Claire d'avril 2017 et une description de ma vie succincte. Elle m'a dit de témoigner pour étoffer le dossier qui pourrait sortir fin de printemps mais le collaborateur n'a pas mis le lien et je n'arrive pas à le trouver.
Aujourd'hui je sais que si je peux porter plainte si la loi passe ce sera sa parole contre la mienne. je n'ai aucun témoin même ma soeur ne veut pas se mouiller.
J'ai peur d'un dossier sans suite ou d'un non lieu.
En outre, il n'est jamais venu me dire mais Séverine qu'est ce que tu dis qu'est ce que tu racontes voyons. Rien il n'a jamais rien fait pour prouver qu'il n'a rien fait. Il est soulagé que je ne peux porter plainte.
C'est sa voix contre la mienne.
Merci d'avoir lu mon témoignage et j'espère de tout coeur que la loi aboutira et qu'il paiera pour m'avoir sali, volé mon enfance, et bousilé ma vie de couple car c'est pas simple tous les jours même avec l'hypnose, emdr... Rien y fait, il est la dans ma tête.
Veuillez garder à l'esprit qu'une loi n'est pas rétroactive. Si un crime est prescrit aujourd'hui, il le sera toujours demain même si une nouvelle loi change le régime de prescription.
En 2 ans la loi devrait largement avoir le temps de passer. Peut-être faut-il patienter le temps qu'elle passe (faire une veille sur Internet) et porter plainte à ce moment-là.
La loi n est pas encore passée Mme bellounet m avait écrit fin du printemps et Philippe Édouard m a dit fin d année mais vu les autres préoccupations du moment ça crains ! J ai bientôt 46 ans.
Je ne sais pas si la loi est passée (la prescription "devait" être portée à 30 ans après la majorité de la victime). A vérifier sur Internet. Quel âge avez-vous ?
Je ne suis pas de la région parisienne et j ai discuté avec mon psychiatre il m a dit que ça sera classé automatiquement sans suite car le délai et depasse demain la loi passe il faudra reporter plainte....
D'accord. Je ne connais pas la procédure, mais il me semble qu'il faut commencer par porter plainte auprès du commissariat de votre lieu de vie (ne serait-ce que pour arrêter le compte à rebours). Je peux vous accompagner si vous êtes en région parisienne et même être votre porte-voix. :) Qu'y-a-t'il dans ce numéro de Marie Claire d'avril 2017 dont vous parlez ? Bien à vous.
[quote name="koinsky"]Le problème n'est pas d'obtenir justice mais que l'autorité enregistre votre plainte pour que la justice soit obligée d'entendre votre voix. Votre voix doit s'entendre et à travers elle la vérité des faits. Même si c'est parole contre parole, vous aurez gagné votre combat pour la vérité, pour votre vérité. Si vous souhaitez je peux vous écrire le texte que vous leur transmettrez... Bien à vous :)[/quote]
J accepte volontier votre aide. Merci
Le problème n'est pas d'obtenir justice mais que l'autorité enregistre votre plainte pour que la justice soit obligée d'entendre votre voix. Votre voix doit s'entendre et à travers elle la vérité des faits. Même si c'est parole contre parole, vous aurez gagné votre combat pour la vérité, pour votre vérité. Si vous souhaitez je peux vous écrire le texte que vous leur transmettrez... Bien à vous :)
Il ne me reste que deux ans pour agir on n entend plus rien bouger ....
Pour moi c'est "trop tard", il y a prescription, c'est-dire double condamnation de la victime à perpet (ils sont où les droits de l'enfant), parce que les droits de l'Homme ça on en parle, mais ceux des enfants, hein, ils sont où ? Ah un gosse ça vote pas donc ça ne présente pas d'intérêt, ah c'est pour ça, d'accord, ben fallait le dire tout de suite. Alors oui, portez plainte, soulevez le tapis, faites-le pour vous, pour les futures victimes et pour celles et ceux qui comme moi portent une muselière. Réhabilitez-nous comme être humains. Réhabilitez notre humanité bafouée, outragée !