Après un peu plus d'un an de vie commune avec mon amoureux, j'émerge d'une léthargie et d'une nouvelle phase de déni et de sérieuse mise de côté de mon rétablissement.
Depuis au moins deux ans, j'avais choisi et décidé de prende un recul qui a fini par se traduire par un retour à ma grande solitude et à l'isolement social et affectif. C'est mon chéri qui a tiré sur la sonnette d'alarme!
Nous avons emménagé, en juin dernier, dans un nouveau logement et j'avoue que ce changement de domicile m'a perturbée et que j'ai tenté de faire comme si tout allait bien quand-même. Je suis tellement habituée à ce mécanisme de défense, de tenter désespérement de faire en sorte que rien ne paraisse; que j'aie l'air bien.
J'avais cessé de fréquenter les groupes d'entraide que je connais et oû je pouvais être en bon contact avec d'autres personnes, malgré la suggestion répétée de mon amour d'y retourner. Je ne voulais rien entendre. Je me sentais plafonnée, je vivais des remise en question importantes, mais en même temps, je me sentais blasée et j'abandonnais tout simplement, en refusant de me l'admettre vraiment. J'en avais assez de tout le temps devoir me battre, à ne pas me sentir convaincue que je faisais vraiment des bonnes choses pour moi et à me sentir forcée, par la vie, la société, de faire et faire quoi? comment? pourquoi? pour qui? Je voulais juste rester dans la maison tranquille et avoir la paix! Je ne faisais plus rien qu'un minimum de nettoyage dans la maison et passais le plus clair de mon temps à mon ordinateur. Sur des sites d'entraide et de soutien, certes, mais je commençais à m'enliser dans un cercle vicieux. L'erreur de remplacer tout contact humain direct et essentiel par les échanges silencieux, via le clavier, avec des étrangers qui ne me connaissent pas vraiment. Je coupais même l'homme que j'aime du partage, pour le laisser en dehors. Hors d'un contact quotidien normal, hors des confidences que je faisais à des inconnus.
Il a fallu qu'il se fâche et qu'il fasse planer le danger de rupture pour me faire sortir de ma torpeur. Qu'il me somme de me prendre en mains pour aller chercher et trouver du travail. Ma hantise! Mon contact social en milieu de travail est le domaine de ma vie qui me cause le plus de déceptions et de souffrances.
Mais j'ai retrouvé une once de bravoure, de courage. L'intervention de mon chéri m'a brassée, mais m'a ramenée à la réalité. Je l'aime et je ne veux pas le perdre. Je suis allée rencontrer l'agente de la sécurité sociale affectée à mon dossier. Une agente de mon centre local d'emploi et un psychologue-orienteur, dans le câdre d'un programme destiné à m'aider à intégrer le marché du travail. J'ai revu mon médecin, fait faire mon bilan de santé et même rencontré un psychiâtre, pour la 1ère fois de ma vie. Je suis sortie de cette visite rassurée et encouragée.
Je sais que je suis atteinte du trouble de la personnalité limite, du trouble obsessionnel compulsif, de phobies; je dois aussi faire avec des épisodes boulimiques/anorexiques. Je me sens souvent au bord de la ligne dangereuse et malgré tout j'arrive à me ramener et à ne pas m'effondrer. Et il m'assure que je peux m'en sortir, apprendre à vivre avec les défauts et les manques sans médication, en continuant à assister aux réunions dont j'ai besoin pour avancer; avec un bon suivi en psychothérapie et en continuant mes démarches pour arriver à me trouver un milieu de travail qui me convient. Je vois des trysomiques prendre l'autobus, seuls avec leur boîte à lunch et aller travailler. Je dois pouvoir en faire autant? Je suis intelligente et j'ai du potentiel!
J'ai été victime de violence psychologique/verbale dans mon enfance et mon chéri de même. Donc sa façon de m'exprimer son raz-le-bol, sa frustration et sa colère m'ont fait peur et m'ont déclenchée pour me ramener à la terreur que j'ai connue face à la colère de d'autres personnes importantes par le passé. Tout est encore là en moi qui attend juste un incident pour me remettre tout à l'envers. Alors je vais retourner oû j'étais déjà allée demander de l'aide, mais que j'avais fui et laissé tomber. Je rencontre une intervenante, mercredi prochain, pour commencer une thérapie de groupe chez les femmes qui ont été victimes de violence.
Je me dois de rester en action et de persévérer dans mon cheminement à travers ces organismes d'aide qui peuvent me porter secours. Autrement, je recoule à pic et c'est pas trop long.
Au moment oû j'écris ceci, je me sens plus calme et de bonne humeur. La joie de vivre ensemble est revenue avec mon amour et j'ai hâte de commencer la démarche que j'ai demandé d'entreprendre au niveau du marché du travail.