Découvrir un jour que l'homme de qui je suis tombée amoureuse, avec qui j'avais projeté de construire mon foyer, de vivre toute ma vie, élever nos enfants, était un monstre déguisé en mouton, pédophile incestueux ;
dès ses trois ans il avait abusé de ma fille d'une premier mariage et avait violé notre fille lorsque n'avait pas atteint trois ans. Découvrir cette chose immonde, je me suis culpabilisée de ne rien avoir vu. Ensuite demander justice, impossible : c'était en 1986, personne ne voulait me défendre et défendre mes trois filles, les amis m'ont tourné le dos et tous se sont mis contre moi. J'ai divorcée, le tribunal d'Evry (Essonne) avait donné droit sur mes filles au monstre, malgré le fait que, grâce à la police des mineurs et le juge des enfants, cet homme a été mis en prison, jugé comme un vulgaire voleur d'étalage à 5 ans avec sursis. Il est sorti après deux ans, il s'est remarié et tout allait bien pour lui, il avait proposé donner une pension alimentaire de 500FR par enfant et le tribunal avait décidé que 150FR serait suffisant !!!
Alors moi, une ancienne réfugiée politique du Chili, arrivée en France en 1974, je suis partie 10 années en Belgique et 5 années au Portugal pour protéger mes filles, je suis revenue 15 années plus tard, mes filles avaient grandi, ce misérable ne pouvait plus leur faire du mal... Mais le mal est fait, on vit stigmatisé, le mal est gravé dans la mémoire, et on reste dans une solitude intime avec nous-mêmes et cette souffrance. Ma première fille est décédée ; elle avait 20 ans, et la deuxième a portée plainte contre son père en 2018, mais elle avait dépassé de 6 mois l'âge requis par la loi Française, et sa demande de justice est restée dans un grand silence. Au moment où le bandeau est tombé de mes yeux, découvrir l’indicible, je suis entrée dans un enfer, et le chemin est long pour atteindre la lumière.