Grâce à un travail sur moi, je suis arrivée à lever un secret, que j'ai ignoré porter durant plus de 40 ans… De cette révélation, il m’aura fallu 1 an pour réaliser cet acte ignoble qu’a été l’inceste d’un père sur sa fille de 5 ans et ses innombrables conséquences avilissantes.
Aujourd’hui, je commence à donner du sens à toute cette vie de mal être, je comprends que ce secret enfoui, me conduisait sans cesse à répéter ce traumatisme (si indicible) en l’intensifiant et me rendait si incompréhensible.
La honte de ne pas avoir une vie stable, normale, accentuée par les jugements extérieurs réducteurs «avec toutes les capacités que tu as, tu n’y arrives toujours pas !! ….tu n’as jamais su ce que tu voulais…»
Au milieu d’un entourage familial froid, avec une croyance négative : vivre c’est souffrir.
Pour survivre, j’ai cultivé une grande habilité à masquer ma souffrance, je suis devenue au fil du
temps une professionnelle du camouflage,
j’affichais un sourire défiant toutes éventualités de plaies ! Je souriais à outrance, l’appât fonctionnait bien, mais le poisson s’enfuyait à chaque prise !
J’étais persuadée de bien faire en masquant et pensais qu’il était normal de devoir avancer dans
l’épreuve.
Faute de pouvoir dire, je m’enfermais, me coupais des autres, il m’était impossible de m’écouter, je me détestais.
Il m’a fallu du temps pour comprendre qu’à me nier ma souffrance, je trompais les autres (comme on m’a trompé).
J’ai appris à accepter cette souffrance, à m’aimer et crois désormais en l’amour, je fais de toutes
ces émotions une force.
A cette heure, je n’ai pas encore trouvé ma place.
Mon orientation n’a jamais été une préoccupation. Je suis allée là où il y avait de la lumière, pour
travailler, le domaine bancaire m’ennuyait,
je me suis reconvertie dans le BTP, plus vivant, sûrement pour me construire,
me faire respecter, amorcer le changement.
Il a pointé là où je ne l’attendais pas.
Très récemment, convoitée sur le poste rêvé, auprès d’une équipe de renom…
Rapidement après l'’entretien, j’ai eu un Oui, couplé d’une rémunération supérieure à celle
demandée et j’ai osé imposer un délai de réflexion.
Je comprendrais plus tard que ce Oui, s’entendait pour une réponse immédiate, soit un
assujettissement au désir, au pouvoir de l’autre, sans préoccupation de mes
désirs….il s’est transformé en Non, j’ai blessé un égo …en demandant un délai
fort légitime.
Je me suis sauvée !!
Cet événement m’a réparé de cet acte monstrueux subit à l’âge de 5 ans, cette fois-ci j’ai osé dire………, quelle satisfaction.
Je suis là !! Bien en vie, certes encore seule, sans travail, mais libérée du passé, je peux enfin,
réfléchir et me consacrer entièrement à mon projet de vie.
J’amorce un virage à 180°. Mon passage dans le bâtiment m’a permis de construire mes fondations, désormais je peux me projeter et affiner mes désirs les plus profonds.
Comme être en harmonie avec moi, plus proche de la nature, créer, réinventer le lien là où il a disparu, n’existe plus…..
J’ose désormais me montrer telle que je suis, sans artifices, j’assume même mes cheveux blancs !
Je pense souvent à tous ces jugements, à cet isolement extrême, je suis confiante en l’avenir il va se dessiner tout seul certes avec encore beaucoup de patience et de travail….
Au plaisir de vous lire.
La force de vouloir vivre
Témoignage
Publié le 09.02.2013