Pour avoir révélé mon secret de petite fille 44 ans plus tard, j'ai été rejetée par 2 de mes 3 enfants, ma mère, mes frère et soeurs, puis ma famille élargie. Je n'ai plus revu quiconque, pendant 10 ans. Je n'aurais pas survécu à ce terrible chagrin si, avec toute ma volonté, je n'avais pas entrepris une étude psychogénéalogique qui m'a permis de me dégager de la culpabilité personnelle. J'ai témoigné dans un manuscrit "survivre au chagrin, étude psychogénéalogique de l'inceste sur 7 générations".
Visualiser, comprendre le chemin qui arrive jusqu'à l'inceste depuis des générations, m'a permis de vivre mieux, Je me suis formée, je suis devenue à mon tour analyste transgénérationnelle (psychogénéalogiste). Dix ans après ma "révélation", ma mère étant décédée (je l'ai appris un peu plus tard), ma fille de 30 ans a opté pour revenir me voir, elle était dans une très grande dépression... Je suis encore très triste de voir les conséquences de ce drame familial dans le vécu de mon enfant, et probablement dans celui de mes autres descendants, et de ma fratrie. Ce témoignage peut-être touchera-t-il un parent de victime,pour éviter le drame de l'inceste certes, mais aussi, le poids des secrets de famille et de leurs conséquences.
Noëlle Le Dréau
Avec mes amitiés pour les uns et les unes, blessés. Noëlle Le Dréau
Le dire
Témoignage
Publié le 19.10.2006